"Cinéma bis. L'éditeur se spécialise dans les films libres de droits.
Bach, petite boutique des horreurs
Par Samuel DOUHAIRE
Les DVD de Bach Films sont disponibles à Paris dans les magasins Disc King. Commandes sur:
www.bachfilms.comJesse James contre Frankenstein, l'Attaque des crabes géants, le Masque infernal contre la panthère du kung-fu... Voici quelques-uns des 200 titres que propose Bach Films, petit éditeur parisien créé en mars 2003 qui revendique avec fierté le titre de «décalé». Son créneau : la série B ou Z en tous genres, à prix cassés : 7 euros le DVD, 12 euros au maximum. Des tarifs hard-discount qui permettent à Bach Films de draguer aussi bien les cinéphiles amateurs de bizarre que le grand public «qui peut ainsi prendre le risque d'acheter des films inconnus sans se ruiner», explique Olivier Bach, patron-fondateur de la société.
Comment commercialiser des DVD à un prix aussi bas ? En payant le moins de droits d'exploitation possibles, voire pas de droits du tout : nombre de films édités par Bach Films sont tombés dans le domaine public. Et, pour les autres, la firme profite de son statut de quasi-monopole dans la niche du cinéma bis pour limiter les frais. «Quand, rarement, on se retrouve en concurrence, en général, on laisse tomber», précise Olivier Bach. Qui préfère insister sur son partenariat avec Roger Corman, «mon idole» , dont il propose déjà sept titres de la filmographie, aussi abondante que fauchée. «J'ai lancé Bach Films avec la Petite Boutique des horreurs, qui était libre des droits. De nombreux titres de Corman sont dans le domaine public parce qu'à une époque, ses boîtes de production déposaient le bilan si rapidement qu'il n'avait même pas le temps de "copyrighter" ses films ! Mais, aujourd'hui, je travaille directement avec la société de Corman, Concord Horizons.»
A 7 euros le DVD, difficile de demander des copies zéro défaut : certains titres tournent au festival de rayures, points blancs et flous divers. «C'est la loterie, admet Olivier Bach. Parfois, nous achetons le master à trois ou quatre compagnies différentes avant de choisir le meilleur. Nous avons dû renoncer à éditer certains films tellement ils étaient illisibles. Sur d'autres, la qualité des images nous a posé des cas de conscience, mais l'envie de les faire découvrir au public a été la plus forte.» De même, les bonus sont quasi inexistants, quand ils ne tournent pas au gag : comme ce «documentaire sur la restauration» promis sur une jaquette qui se révèle... une pub pour une société de retouches numériques ! «On pourrait, pour chaque titre, réunir des journalistes dans un studio et proposer ensuite leur table ronde sur le DVD», imagine Olivier Bach. Qui explique dans la foulée investir désormais dans le doublage en français des films, «à la demande de la clientèle».
Parmi les films annoncés : douze films d'horreur mexicains des années 50 et 60, dix-huit westerns avec le jeune John Wayne dont dix inédits en France et, plus inattendus, des classiques du cinéma soviétique. «Un vrai coup de coeur», assure Olivier Bach, qui, après les monuments d'Eisenstein (le Cuirassé Potemkine, la Grève...), annonce pour la fin du mois Aelita et la Nouvelle Babylone. On est loin de la Femme guêpe..."