Je m'attendais à un petit nanar tendance Nu Image ou UFO, un truc à base de CGI pourri, de beaucoup de parlote et de scénario jetable, d'autant que le pitch du film était prometteur :
Des électriciens découvrent par hasard dans un immeuble désaffecté un portail vers une autre dimension. Dans celle-ci, le monde est contrôlé par une race d'araignées mutantes qui ont transformé la quasi totalité de l'espèce humaine en zombies (mutants aussi) à leurs ordres. Ils vont lutter avec les survivants pour rejoindre leur monde.
Et ben en fait... C'était très bien !! Une sorte de
AlienS, mixé à du
Sliders et à
Je Suis une Légende (on y retrouve même du
Blade II pour le côté combats méchants dis donc).
Certes, les "mutants" sont plutôt rigolo : grosses papattes griffues (plutôt belles faut l'avoué) ils ont les cheveux sales, un dentier en caoutchouc proéminant et on a l'impression de reconnaitre les mêmes figurants à chaque fois. MAIS...
Pour ce qui semble être un produit format télé (le grain de l'image, la typo pour les génériques, la zic) c'est étonnament violent et on sent que le réal' hésite pas une seconde à pouvoir donner ce qu'il peut : gros jet de biles noirâtres quand les monstres sont shooté au shotgun, morceaux de chairs arrachés brièvement entr'aperçus, et surtout combat entre humains et mutants filmés avec une certaine efficacité qui fait grandement plaisir.
En gros on se tape dessus à coup de machettes, de griffes ou de pieu de fer, ça se transperce en s'aspergeant de sang, le tout avec un acharnement plutôt féroce. On s'amusera même à voir des séquences de combat qui n'hésite pas à en foutre plein la vue (notamment combat 1 contre 2, avec deux machettes à la main et une attitude de poseur à la comic-book mais - c'est rare - sans que ça fasse ultra tape à l'oeil).
On aura aussi une Spider Queen simpliste mais plutôt bien foutu (c'est pas du
Beowulf niveau FX quoi), un final marrant, des idées marrantes (le garde mangé de la Reine avec ses humains-cocons) ça part très vite et y a très peu de temps morts, bref c'est de la grosse série B cheap (oui alors le coup du "monde envahie" ça se résume à 3 rues et 4 pièces) mais nettement au-dessus de ce qui se fait actuellement dans le genre.
Reste un beau passage nanar quand même lorsque le héros se souvient de ses potes par le biais de flash-back stock-shot en noir et blanc sous fond de musique pseudo-tragique, et le principe du "je gagne quelques secondes l'air de rien sur mon métrage" en casant des petits ralentis en début ou fin de plans et par le biais de multiples inserts inutiles.