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Challenge the Ninja (1986)
aka "Ninja Ultimate Challenge"
Réalisateur Godfrey Ho aka Robert Young
Acteurs : Bruce Baron, Pierre Tremblay, Richard Berman, Eric Redner , Silvia Rod, Alison Ellis, Gerry Broad, Pedro Ernyes, Alex Yang, Janet Hansen, Louis Getz, Billy Lee
Genre:ninja
Catégorie: petit Godfrey Ho
Aucun mannequin en mousse n'a été maltraité sur le tournage. Garanti testé sur acteurs vivants.
S’inscrivant de plein pied dans la tradition du "2 en 1" chère à Godefrey Ho, Challenge the ninja mêle, avec une habileté toute relative, 2 intrigues différentes censées former un semblant de film. Par souci de clarté nous les appelerons « la partie asiatique » et « la partie occidentale ».
Challenge the ninja narre ainsi les aventures de 2 justiciers en lutte contre le crime : Billy, dans la partie asiatique, « ne vit plus que dans l’espoir de se venger du gang des evils ninjas, auteurs de crimes odieux. Avec l’aide de Mark, son ami et officier de police (le héros de la partie occidentale donc), il décide de répondre au crime par le crime» (dixit la jaquette ).
Billy (ne sait pas qu'il tourne dans une grosse production internationale)___Mark/Bruce Baron affiche ses opinions centristes
Dans la partie asiatique la famille de Billy est massacrée par un gang de ninjas menés par Ted Devil, un méchant barbu très seventies. Et là, je vous demande de bien réfléchir à la subtilité de ce plan: ils viennenent pour assassiner Billy, et à la place ils tuent toute sa famille
sauf lui. Bon, en même temps il pouvaient pas deviner qu'il chercherait à se venger. On peut pas tout prévoir!
Ted Devil: trop funky pour être méchant!
Dès lors, malgré sa huitième dan de kung fu, Billy ressent le besoin de recevoir l’enseignement d’un maître ninja, et accesoirement look-alike de Bruce Lee.
Un entraînement ninja impitoyable (pas péter)
Quand il ne s'entraîne pas, le héros combat des sbires ou de mystérieux hommes en blanc, aux motivations obscures, qui se jettent sur lui en hurlant "c'est Billy" avec la haine d'une armée de mélomanes qui parviendraient à coincer Jérémy Châtelain. Ces karatékas n'étant pas explicitement liés au gang de Ted Devil, ces attaques semblent en effet totalement gratuites. Décidément L'incivilité semble atteint des somemts dans certaines forêts d'Asie du Sud-est.
un film bourré d'humour!
A film d'exception, plan nichons d'exception.
Je suis agression par un chien doublé à la bouche
Si la partie asiatique occupe près des 2/3 du film, ce sont presque 2/3 de trop ! Tout est raté, mais pas suffisamment pour être drôle : on note des festivals de faux raccords lors des combats, mais pas « le » détail qui ferait sortir le film de l’ennui. On pourra juste s’amuser de la délicieuse odeur d’arnaque que dégage cette sous-série indonésienne : le label ninja est péniblement justifié par les cagoules à pompon (!) des méchants (d'où un côté "les ninjas font du ski" un peu surprenant), tandis que les visuels de promos ne font mention que de la partie occidentale. Ca tombe bien, elle est plus dense en nanar.
Contre-façon asiatique _________________________________ Ninja label rouge d'origine
La partie occidentale c’est d’abord un casting de rêve : Bruce Baron, Pierre Tremblay. Quand on pense qu’à la même époque certains fantasmaient sur un film rassemblant Schwarzenneger et Stallone, laissez moi dire MOUAHAHAHAHAH ! Bruce Baron est Mark : ninja et policier d’élite, il tente de démanteler un gang de ninjas dont le chef n’est autre que son propre supérieur... Pierre Tremblay. Je vous laisse méditer sur la dimension shakespearienne de ce scénario, ainsi que sur ses implications oedipiennes. Précisons par ailleurs que P.Tremblay est également le cerveau qui se cache derrière les agissements de Ted Devil.
P.Tremblay casse son image dans un rôle à contre-emploi.
Tremblay, alerté par les progrès de Mark, décide de le supprimer. Et d’éliminer Billy aussi, tant qu’à faire.
vos ennemis s’appellent Mark et Billy. Mais je vous préviens : ils ne jouent pas dans le même film.
Si Mark est le meilleur policier du monde, ce n’est pas grâce à son ninja training : c’est surtout qu’à chaque fois qu’il fait un footing, que sa voiture tombe en panne, qu’il va aux toilettes (dans la version longue peut-être ?) un méchant lui tombe dessus. Il peut donc éliminer progressviement toute la bande. Quelqu’un finit toutefois par avoir pitié et lui envoit la photo du coupable par la poste : quoi ? ce serait Pierre tremblay ? ! espèce d’enfoiré !
Bruce Baron : le guide du voyageur intergalactique lui a tout piqué!_______Léon avait tout faux. Quand on est un vrai tueur, c'est pas le couteau qu'on
_________________________________________________________________apprend en dernier, c'est la serviette.
Mark, je passe de supers vacances, embrasse toute la famille pour moi. Au fait, c’est Pierre Tremblay le méchant.
Les combats ninjas respectent quant à eux le cahier des charges Godefrey Ho : chorégraphies au milimètre et pouvoirs nanars aux programmes. Si le combat de serviette constitue le plus haut fait d'arme du film, Mark nous gratifie également de sa désormais fameuse transformation en bout de bois: il se focalise sur une brindille et se transforme en branche pour faire trébucher son adversaire. Si ça c'est pas wouhou!!!
La transformation en bout de bois
Traannnsmutation!!!
Ceci n'est pas une brindille: ceci est un ninja surentraîné
Et là je te fais bout de bois dans les tibias
La lame magique
je fais rentrer la lame dans un sens...________________________elle ressort dans l’autre !
La disparition ninja
un ninja est caché dans cette image: sauras-tu le retrouver?
La rage du tigre
je suis colère parce que je suis trahison!
2 intrigues donc, mais un seul film. Afin d’assurer la cohérence de l’oeuvre, Godefrey Ho pourrait se servir d’un stratagème malhonnête et se contenter de quelques échanges de coup fil entre nos héros. Mais ce n’est pas le genre du professeur Ho d’utiliser ce genre de ficèles. Non, Mark et Billy vont bien se rencontrer à 2 reprises. Le premier tête à tête témoigne notamment de toute la virtuosité 2-en-1-iste de Godefrey Ho : il filme Bruce Baron dans un décor vaguement ressemblant au cimetière où se retrouve Billy. Heureusement pour l'amateur de nanar, la supercherie est assez évidente malgré l'utilisation de champs/contre-champs "cache-misère" par le réalisateur :
t’es sûr qu’on joue dans le même film ?
mais bien sûr, tu ne vois pas que nous sommes dans le même décor?
Challenge the ninja est un petit Godefrey Ho. La partie asiatique présente peu intérêt, tandis que la partie occidentale remplit honnêtement le contrat nanar. Dommage que cette dernière ne constitue qu'une faible portion de l'"oeuvre".
note 2/5
cote de rareté 2 : DVD dispo chez Bach films