Je viens de réaliser que c'est cette série de films qui est responsable de ma cinéphilie. En effet, comme je l'ai dit, ce que j'adore dans ces films, c'est les petits détails signifiants qui varient après les voyages dans le temps et qu'on n'apercevait finalement qu'en revoyant les films. (de la même façon, on peut voir les scène de 1955 du 2 comme une version alternative de certains passages du 1. On a parfois l'impression de voir des scènes coupées ou de voir l'univers s'agrandir : on voit Lauren acheter sa robe de bal, Biff passer récupérer sa voiture après l'incident du fumier du 1, Strickland passer un savon à Biff...)
Donc, c'est avec ces films que j'ai pris goût au revisionnage massif de films à la recherche du petit détail placé exprès et que tout le monde ne voit pas au premier coup d'oeil. Et comme je l'ai dit, ce qui me plaît dans ces films, c'est la structure carrée du scénario qui va droit à l'essentiel : pas de longueur, on est porté par l'intrigue de la première à la dernière image. Ca n'empêche que certains détails prennent une plus grande importance quand on revoit les films.
Par exemple, au début du 2, on a droit à une version alternative du départ dans le futur, vue par les yeux de Biff. Il y a là au moins quatre niveaux de compréhension de la scène :
1/ Aspect comique : on voit l'aventure à travers les yeux d'un personnage extérieur, quelque peu ahuri par ce qu'il voit.
2/ Annonce : l'air agressif de Bouledogue de Biff ne prête pas tout à fait à sourire, impression accentuée par le thème musical, dramatique, qui souligne son expression (de plus, il s'agit là du thème principal du film, mais dont le premier accord s'éternise, et semble plus sombre, ce qui annonce la noirceur relative du film [comme Le Temple Maudit ou L'empire Contre-Attaque])
3/ Effet d'écho : Biff hallucine de voir une De Lorean volante. Quand on le revoit dans le futur, il voit la de Lorean et dit "La dernière fois que j'en ai vu une c'était... Il y a trente ans.". On comprend qu'il va faire le lien et sera donc un des personnages principaux de cette nouvelle aventure.
4/ Détail qui tue : la scène contient une information qui sera reprise plus tard dans le film, à laquelle on ne prête pas attention et qui nécessite un revisionnage : quand Biff sort de la maison, c'est pour montrer à Marty la pochette d'allumette qu'il a fait faire pour son entreprise de nettoyage de voiture. Plus tard, dans le 1985 alternatif, pendant que Biff explique à Marty comment il a reçu l'almanach, Marty farfouille dans le bureau et regarde une pochette d'allumette du casino "palais des plaisirs" de Biff. Comme Biff se retourne à ce moment-là, Marty, surpris, range la pochette dans sa poche (il se servira du présentoir 30 secondes plus tard pour se défendre contre Biff). Quand il récupère l'almanach à la fin, il le brûle avec cette pochette d'allumette et, alors que lui et Doc voient les articles de journaux sur Doc et George McFly changer, Marty voit le dessin sur la pochette d'allumette se changer pour devenir celle de l'entreprise de nettoyage de Biff.
Tout ça en une séquence qui dure à peine 20 secondes...
dernier petit détail perso : c'est dans Retour Vers Le Futur 2 que j'ai pour la première fois vu le visage de Clint Eastwood et dans le 3 que j'ai entendu son nom pour la première fois. Et je crois bien que c'est le jour où on m'a dit que le cow-boy du film du 2 s'appelait Clint Eastwood que j'ai commencé à m'intéresser aux petits détails des trois films...
En tout cas, c'est un des premiers films que j'ai vu qui faisait explicitement référence à l'univers du cinéma et à d'autres films, d'autres genres. C'est grâce à ces films que j'ai eu envie de découvrir le Trilogie des Dollars, tout Sergio Leone et le Western Spaghetti en général. En clair, c'est cette trilogie qui m'a donné l'envie de m'intéresser au cinéma et à ceux qui en font leur métier.
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
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