Gros déterrage de topic !
Mon visionnage (en VO sans sous-titres) remonte à plusieurs années mais dans mon souvenir,
"Terre brulée" est un excellent petit post-apo, avec un aspect semi-documentaire par moments.
Le monde décrit par le film est d'autant plus inquiétant que tous les aspects mis en scène sont parfaitement crédibles et pourraient très bien se produire dans un avenir plus ou moins proche. Ainsi, on a une épidémie végétale causée par la pollution, d'où une famine générale entrainant la guerre civile, on apprend que des actes de cannibalisme ont lieu dans différents endroits du globe et la loi martiale est imposée. Chargée de "maintenir l'ordre", la garde nationale finit par devenir aussi dangereuse que les gangs de motards pour les voyageurs isolés comme nos héros. Les grandes villes sont devenus à feu et à sang, et les citadins tentent désespérément d'émigrer vers la campagne, où les communautés paysannes, qui ont déjà assez de mal à survivre de l'agriculture (forcément handicapée par cette fichue épidémie), ont encadrée leur territoire avec des palissades et des miradors et repoussent les flots de survivants affamés à la mitrailleuse. A ce titre, j'ai beaucoup aimé la scène finale fratricide et la conclusion au ton bien nihiliste.
Sans être un chef-d’œuvre,
"Terre brulée" est un bon petit western futuriste signé du trop méconnu Cornel Wilde, réalisateur faisant un peu penser à Peckinpah pour son coté contestataire et transgressif n'hésitant jamais à montrer la violence crue dans ses films à une époque où celle-ci était généralement plutôt édulcorée.
"No blade of grass" est de plus une des œuvres fondatrice du post-apo à la Mad Max de la décennie suivante (les gangs de motards, le monde sombrant dans la barbarie, le héros avec un cache-œil qui semble avoir inspiré Snake Plissken,...).
A noter aussi la présence de la jolie Lynn Frederick
dans son tout premier rôle (elle n'avait que 15 ans) et que l'on reverra plus tard chez Lucio Fulci dans le rôle de l'héroïne de "4 de l'Apocalypse". Elle retrouvera aussi Nigel Davenport dans "Phase IV".
Dans le même genre, mais plus ancien, il faudrait que je regarde "Panique Année Zéro" (Panic in the Year Zero, 1962) avec Aldo Ray qui raconte un peu la même histoire (un père de famille, sa femme, sa fille et son gendre errent dans un pays dévasté, dans lequel le héros va progressivement sombrer dans la violence pour survivre) et qui semble être le tout premier film à montrer un monde post-nucléaire où les campagnes sont parcourues par des bandes de jeunes loubards violeurs et pilleurs que le héros se chargera d'éliminer froidement.