deathtripper21 a écrit:
Personnellement, je suis client des nanars d'auteurs français.
Je sens que celui-là est d'un assez haut niveau.
Mais comme le dit Zord dans sa chronique, le côté nanar vient en partie du décalage entre sa prétention et la maladresse de la réalisation qui nous permet d'en rire sans craindre d'être jeté dans le purgatoire des incultes par une certaine catégorie de spectateurs qui se rêve minoritaire.
Tout le contraire d'un film comme Non, Ma Fille Tu N'iras pas danser qui est pour moi (comme je le disais dans ma "chronique") un nanar en devenir pour l'instant auréolé de la sacro-sainte étiquette du film d'auteur français de qualité, donc intouchable...
Peut-être que là aussi, la nanardise ne s'apprécie que si on a bouffé du film d'auteur français jusqu'à l'écoeurement.
Qu'en pensent nos deux courageux nanardeurs du dimanche matin?
Et bien, c'est très exactement ça. La nanardise du film repose, à mon sens, sur le décalage entre la proto-subversion voulue par le duo Hulin/Mercier (co-scénaristes du film) alors que le sujet est tout de même ultra-normatif depuis trente, voire quarante ans (franchement, le pitch de la prof qui tombe amoureuse de son élève et qui se retrouve à son tour en situation d'apprentissage sexuel, vous n'avez pas le sentiment de l'avoir déjà vu 100 fois, vous?) et le résultat final qui ressemble à un mauvais film érotique du dimanche soir, shooté dans les décors de "Plus belle la vie". Ce film a tout simplement 40 ans de retard, d'où son étrangeté: pourquoi l'avoir tourné, surtout dans de telles conditions de distribution? Honnêtement, il est peu probable qu'il rapporte le moindre fifrelin à ses concepteurs et encore moins de notoriété. Alors, tout simplement, pourquoi?
En fait, "Alice" rencontre le même problème que "Gwendoline" que j'avais déjà chroniqué il y a quelques temps. La ringardise de la vision des fantasmes contribue dans les deux cas à une bonne tranche de rigolade. "Gwendoline" a tout de même pour lui l'avantage d'avoir été tourné en 1984 et, même s'il était déjà naze pour l'époque, il demeure à la frontière du kitsch suranné, là où "Alice" est tout simplement
out of time. Typiquement, "Alice" est un film érotique poussif que Pallardy ou José Bénazéraf auraient
hésité à réaliser il y a 30 ans.