Ce n'est pas parce qu'on est US Marshal que l'on n'a pas la grande classe... La preuve en est avec Raylan Givens, qui alterne entre zen absolu, répliques grinçantes et gâchette facile, ce qui le mènera au cours du premier épisode à une mutation forcée dans les tréfonds du Kentucky. En clair, chez les bouseux édentés à banjo, comme le résume si bien l'un des personnages.
Ce qui fait tout le charme de "Justified", c'est avant tout la personnalité de Givens, qui a gardé les méthodes du western dans un monde moderne - on se moque d'ailleurs volontiers de son stetson et de ses bottes - tout en étant pourtant un modèle de cordialité et d'attention. Ironie du sort, ce n'est autre que Timothy Olyphant qui l'incarne, alias Seth Bullock dans "Deadwood", on ne pouvait pas mieux trouver ! De quoi faire rougir G. Abitbol en personne.
Le ton oscille constamment entre grave et léger, avec des criminels aussi losers que dangereux, capables de se planter comme pas permis comme de menacer plus qu'il ne faut. Ah, j'oubliais, et on fait régulièrement parler la poudre, on parle de dieu, on mange du poulet frit, on descend du bourbon... Pour une fois qu'une série US nous embarque ailleurs qu'à New York, Los Angeles et autres mégalopoles, on ne va pas se plaindre !
(Pour les connaisseurs, on retrouve le personnage de Givens tel qu'il est - jusqu'au cornet de glace - dans les romans/nouvelles d'Elmore Leonard, qui est d'ailleurs producteur de la série. Pronto !)