Bonjour. Je tente une définition du terme badass, n'hésitez pas à me signaler si vous voyez des erreurs ou approximations. Et désolé si certaines fôtes d'orthographe m'ont échappé.
--------
Badass (ou bad ass, bad-ass) :Synonymes : cool, claaaaaasse, impressionnant, dur-à-cuir, mec, viril, frimeur, mothafucka
Adj : En anglais, sert à qualifier une attitude, un comportement et/ou une apparence forçant ou recherchant l'admiration.
N.m : (pluriel : badasses) Terme anglais désignant une personne, de sexe masculin (mais pas toujours), dont l'attitude, le comportement et l'apparence extrêmement durs, cool et charismatiques montrent qu'il vaut mieux ne pas lui chercher des noises. Le badass est plutôt macho.
Un exemple de badass non-nanar : Mel Gibson dans "Mad Max 2".
Autre exemple : Samuel L. Jackson est un pur badass.
Steven Seagal, badass éternel.
Stallone, badass au cœur sensible dans
"Cobra".
Le badass nanar pousse cette façon d'être et/ou de paraître à l'extrême. Exagérément cool, outrancièrement arrogant, le badass évoque les héros des films de
"blaxploitation" mais peut se retrouver dans tous les genres, et peut appartenir à tout type ethnique. Dans un nanar, le personnage le plus badass est traditionnellement le héros mais le méchant ou son bras droit peut s'avérer tout aussi cool, charismatique, impressionnant, prétentieux et dur à cuire afin de constituer un adversaire à la hauteur; il existe donc des badasses bons et mauvais.
Exemples de confrontations entre deux badasses à l'attitude "j'me-la-pête" équivalente :
Ted Prior contre Fritz Matthews dans
"Ultime combat".
Gary Rooney vs Blake Bahner dans le philippin "Spyder".
Note : lorsque la concurrence est vraiment rude en matière de virilité entre le héros et son adversaire et qu'il devient impérieux de faire ressentir la supériorité de la paire de couilles du héros, le must est à coup sûr que le héros arrache littéralement et sans aucune justification son tee-shirt pour exhiber ses abdos huileux à la face de son ennemi et du spectateur lorsque la confrontation finale a lieu entre le Bien et le Mal, comme dans le
"Spyder" évoqué ci-dessus.
Le badass peut exprimer sa "cool-attitude" de manières variées : musculature huilée, lunettes de soleil, vêtements en jean savamment déchirés, gilet ouvert ou marcel échancré au décolleté plongeant permettant d'admirer ses abdos saillants, mulette ou coupe de surfeur iodée ne lésinant pas sur le gel, la gomina, la cire ou la graisse, bottes en croco, trench coat ou blouson de cuir (clouté de préférence), cure-dent à mâchouiller, mitaines en cuir, chaines en or, tatouages du temps du Vietnam, poings de force, tout ça à la fois. Bref, le badass a la classe. Avec tous ses accessoires et son attitude de dur à cuire, le héros badass sera dans un premier temps pris par les gentils pour un sombre homme-de-main ou un mercenaire à la solde du méchant, mais révélera bien vite sa nature de défenseur des opprimés en lattant avec une facilité déconcertante, un style impressionnant et un sublime ralenti les sbires qui, en bons abrutis provocateurs et suicidaires qu'ils sont, n'ont pas manqué de se moquer de sa dégaine et de verser leur bière sur ses bottes cirées.
Mark Gregory se protège de la lumière de son briquet grâce à ses lunettes de badass indien dans
"Thunder 3".
Bruce Baron, ninja badass dans
"The Ultimate Ninja".
Deron McBee, badass cabotin dans "The Killing Zone".
Frank Zagarino au sommet de sa "badass-attitude" dans "Project Eliminator".
Harold Diamond, une incarnation vivante du badass nanar qu'on retrouve aussi bien chez Amir Shervan que chez
Andy Sidaris, dont les filmos regorgent de ce type de persos.
Mark Watson se la pète grave dans un beau ralenti et sur une musique super-prétentieuse dans "Platoon Warriors".
"Les jumeaux pédés : Mickey et Minnie McNamara !" ou quand la frime méga-virile peut prêter à confusion.
Nick Reece, version nanarde de Chow Yun Fat dans
"Top Team Force".
Par son look et son comportement, le badass a tout du mauvais garçon. Le héros badass est donc un "gentil vaurien" (comme dirait le badass intergalactique et, bien sûr, non-nanar, Han Solo), beaucoup plus séduisant qu'un héros trop propre et lisse. C'est en outre un être solitaire et mystérieux dont le charme fera des ravages auprès des spectatrices. Plus le héros paraît dur, plus il aura de chance de constituer une icône à la hauteur dans un film d'action. C'est pourquoi dans ce genre de film, quand le héros est un représentant de la loi, il aura toutes les caractéristiques du voyou. A bas l'uniforme, le flic rebelle se fout des règlements et affirme son style de caïd pour mieux se fondre dans la jungle urbaine et accomplir son devoir de manière expéditive, au grand dame de sa hiérarchie.
Ted Prior dans "Fight Prison". Ne vous fiez pas à sa barbe, sa mulette grasse, ses boucles d'oreilles et son insolence, c'est un bloc d'intégrité dans un monde de corruption.
Idem pour Brent Huff dans "Cop Game".
Flic ou voyou ?
Romano Kristoff,
"Tough Cop" beau ténébreux.
Comme le badass se déplace rarement à pied (parce que ça n'en met pas plein la vue), il a le choix entre une énorme voiture de sport (la Ferrari rouge étant le minimum pour se faire remarquer), une moto tunée ou, si le film se déroule dans un avenir post-apocalyptique, un véhicule qui se doit d'être le plus rafistolé (pointes acérées en mousse fixées sur le capot, blindage en carton,... pour plus de précisions voir la définition de
"tuning"), le plus rapide, le plus impressionnant, d'être repeint en noir ou au moins en couleur camouflage, et de dissimuler toutes sortes de gadgets hi'-tech.
Blake Bahner dans "Blackbelt 2 : Fatal Force".
Brian Bosworth dans "Stone Cold/La confrérie de la mort".
Deron McBee dans "The Killing Zone".
Richard Norton dans
"Les nouveaux conquérants".
Weng Weng, badass ultime et sexe-symbole par excellence.
Quant à son comportement, le badass doit adopter les manières suivantes : les mâchoires crispées, une démarche lente et nonchalante (qui accentue son aura), le torse bombé mais la nuque légèrement abaissée afin de cacher une partie de son visage sous sa longue chevelure (ça accentue le mystère) et de pouvoir relever lentement la tête, retirer leeeennnnntement ses lunettes branchées et plisser les yeux quand le patron du bar du coin le met en garde car les étrangers ne sont pas les bienvenus en ville (séquence généralement reliée par un effet musical approprié). Lorsqu'il ne se bat pas, les gestes du badass sont donc généralement lents et l'acteur qui le joue prend des pauses étudiées. Le badass parle très peu et sa voix est grave et virile. L'attitude du badass est donc directement héritée de celle de "l'homme sans nom" cher au western spaghetti. Un badass ne parle jamais de lui et son passé nous est toujours révélé par un autre personnage, les autres protagonistes apprenant en général après l'entrée en scène du badass le background impressionnant de notre héros. Vétéran héroïque d'au moins une guerre (le Vietnam pour les films des années 80, la guerre du Golfe ou d'Afghanistan pour les années 2000) et titulaire d'un paquet de médailles et citations militaires (toujours pour bravoure), il est en outre expert
en tout : arts martiaux, tactiques de guérilla, bricolage d'
armes nanardes, saut en parachute, conduite de tank, pilotage d'avion, d'hélicoptère et d'ULM, technologie de pointe de la CIA, géopolitique, ski nautique, Histoire de l'art carolingien, cuisine du gratin de courgette, etc, et en plus il tombe toutes les meufs sans même le faire exprès (mais il cache en général une blessure sentimentale derrière ses airs bourrus).
Joe Lara dans
"Steele le justicier d'acier".
David Heavener dans
"Reactor".
Ce descendant du "reluctant hero", ou héros malgré lui, ne recherche donc pas la bagarre et n'attaque jamais le premier. Cependant la passivité a ses limites et outre le cas de figure fréquent où le héros en fait trop dans la "badass-attitude", il arrive parfois que la nanardise vienne également du fait que le héros n'est pas vraiment à la hauteur de sa prétendue invincibilité. Le "gros dur" aura donc l'air d'une "grosse chochotte" et donc d'un badass imposteur.
Miles O'Keeffe en "Loup du désert" : à priori, étant donné son look et son attitude, le badass parfait (et qu'est-ce qu'il est bôôôôô !). Seul l'héroïsme manque à l'appel.
Bien que le terme badass soit surtout utilisé dans les pays anglophones ('fin bon, logique, quoi) et n'ait pas de véritable équivalent en langue française (ce qui s'en rapproche le plus est "dur à cuire"), on retrouve ce type de protagoniste dans les cinémas du monde entier :
En Turquie, où l'immense
Cüneyt Arkin est le plus cooooooool d'entre tous.
En Inde, pays où les badasses ont les plus grosses couilles du monde.
Mais il faut dire qu'au Pakistan, la concurrence est rude (à noter que la moustache est l'attribut numéro un des purs badasses au moyen-orient).
En Bretagne, où Jacques Stival est l'action-hero ultime.
Tandis qu'en Ile de France, Laurent Dallias s'y croit à fond dans "RoboFlash Warrior" de Richard J. Thompson.
A noter que le terme "badass" s'est étendu à tout ce qui est admirable ou exceptionnel chez une personne, car selon
la liste suivante, Audrey Hepburn et Mel Brooks sont d'authentiques badasses.
Le badass, qu'il soit le héros ou le méchant, est une figure récurrente du nanar d'action, et plus sa "badass-attitude" est poussée de manière excessive, plus sa nanardise est élevée. Le badass nanar est un mec méga-burné qui ne craint pas la peur... ni le ridicule (je sais que ça veut rien dire mais je trouvais que ça sonnait bien).
"Dus", le film de badass absolu, avec quatre badasses bollywoodiens pour le prix d'un qui allument leur clope et se recoiffent à deux mètres d'une explosion mortelle.
La "badassploitation", un genre qui perdure et fait vendre (semble-t-il).
Pour finir (car je suis un mufle), abordons le cas des badasses féminines, car la classe dure à cuire n'est pas réservée qu'aux hommes. La badass girl est une femme, généralement jeune et jolie, qu'il ne vaut mieux pas siffler dans la rue ou draguer avec insistance comme un gros lourd. Car à défaut d'avoir comme
Chuck Norris des rouleaux sur lesquels baver, ce sont les bites des machos de service un peu trop excités qui risquent de se retrouver dans un tupperware. Souvent habillée d'une tenue en cuir moulante, la badass girl est une farouche justicière revenue en ville pour se venger d'un viol ou du meurtre de son petit ami/sa sœur/sa meilleure amie/son vieux maitre Shaolin avec la même invincibilité que son alter-égo masculin. Aussi invincible avec ses mains nues qu'avec une arme, elle remet en question tout le machisme un peu beauf de certains films d'action et apporte au genre une touche de féminisme. Bref, pour paraphraser Bernard Campan, c'est une fille qu'a des couilles.
Cynthia Rothrock, plus grande badass girl de la planète.
Voir également :
Héros,
méchant,
coolos,
moustache