Alors que dire une fois le plus gros de l'excitation passé (sachant que j'en ai rêvé cette nuit). Déjà, que le film est globalement très bon pour peu qu'on kiffe voir transposer sur grand écran avec le budget et le savoir-faire ad hoc les meilleures idées délirantes d'univers post-nuke motorisé. La découverte de la société après la bombe est une jouissance de tous les instants, avec des tonnes de bonnes idées que je préfère ne pas dévoiler, un design de toute beauté, et une course-poursuite inaugurale d'anthologie, que ce soit en terme d'explosions, de bagnoles destroy, de warboys leucémiques acharnés et suicidaires ("nous sommes témoins !") qui n'ont pas été sans m'évoquer le jeu Borderlands, et de concepts démentiels (le guitariste possédé). Au milieu de cet enfer de poussières et de flammes, Tom Hardy incarne tout en attitude Max, nerveux, violent, motivé (j'adore son maniement survolté de la lime), un personnage réduit à sa plus simple expression archétypale en proie à ses traumas (c'est d'ailleurs dommage d'avoir fait référence au début à son passé de policier pour faire du lien avec le premier opus, car à mon sens, ce genre de perso ne doit pas être humanisé). En face, Charlize Theron assure sans problème et envoie du steak avec crédibilité. Entre les 2, les bad guyz sont géniaux, du sommet de l'Etat (Immortal Joe !) aux troufions adeptes du chromage de bouche, magnifiques allégories du père totémique de la horde primitive (sauf que cette fois, il fait face à l'alliance des sœurs et non des frères).
Alors oui, Fury Road n'est pas exempt de défauts, le rythme est un peu déséquilibré avec quelques ellipses et un coup de mou, certaines tentatives d'instiller de l'émotion sont maladroites (Imperiator Furiosa qui pleure sa déception dans le désert) et la course-poursuite finale souffre un peu de la redondance et de la comparaison avec la première. Et sans vouloir verser dans le gore (inutile au vu de la violence délirante du film), j'aurais apprécié une meilleure lisibilité de certaines mises à mort (et le temps de mettre pause pour profiter de la tronche de certains persos).
Mais putain, ces menues erreurs sont insignifiantes à côté des qualités de divertissement grand spectacle qu'offre ce Mad Max, qu'il est indispensable de découvrir sur grand écran. Bon, maintenant, j'attends la version BR pour profiter d'une probable version longue et de la VO (la VF est potable, on y entend même un doubleur de Ken le survivant... Hommage ?).