Hello ! En attendant de terminer mon tour d'horizon du continent américain et du reste du monde, voici toujours la partie "plagiats érotiques" de mon dossier sur la ramboploitation. Bonne lecture.
Addendum Variations PornographiquesJohn Rambo, avec son torse nu ruisselant de sueur, ses pectoraux saillants, son animalité échevelée et virile, sa personnalité de surhomme et son énorme lance-roquettes à munitions illimitées, ne pouvait évidemment pas manquer de faire fantasmer le public et le succès des deux premiers opus eut pour effet d'attirer aussi l'attention des copieurs de l'industrie du X. D'autant qu'ici, pas de problèmes de copyright, on joue l'alibi de la parodie épicée. Quitte parfois à ne conserver de Rambo qu'un bandeau dans les cheveux du hardeur vedette et à se contenter d'enchainer les scènes de sexe sans rapport avec la saga...
La star du X italienne Ileana Carisio alias Ramba, qui prit d'innombrables pauses "ramboesques" dans son look se voulant à la fois badass et sexy pour les magazines de charme transalpins dans les années 80, et qui inspira un personnage de fumetti, la tueuse à gages Ramba, qui faisait bouffer leur pénis à ses ennemis et trouvait le repos de la guerrière en ayant une relation amoureuse et sexuelle avec son chat !

Quelques albums de la prestigieuse saga de Rossano Rossi...La première réponse coquine à la franchise de Sylvester Stallone semble être
"Bimbo : Hot Blood part 1", réalisé en 1985 par Jack Bravman (crédité J. Angel Martini), et dont la tagline annonce la couleur :
"Get ready Rambo! Have we got a girl for you! Linda Chu, oriental cheerleader." Le scénario offre une relecture débridée (c'est le cas de le dire) du traumatisme post-Vietnam, à grand renfort de fantasmes exotico-sexistes. Face à l'inaction des autorités dans la recherche des GI portés disparus, Jane Bimbo (Barbie Dahl), intrépide américaine, se rend au Vietnam (symbolisé par quelques plantes exotiques dans des pots de fleur) pour délivrer son mari et ses compagnons d'armes prisonniers de la dominatrice Madame Chang (Linda Chu), tortionnaire communiste nymphomane et bissexuelle.
"Bimbo" est un pur film X reaganien dans lequel la revanche américaine au Vietnam se limite à un retour de la domination masculine du héros américain sur la perversité de la femme asiatique et à une partouze finale pour fêter le retour au pays des héros qui ont tant souffert. Le film eut droit à une suite devenue introuvable,
"Bimbo 2 : Homecoming" (1986) de Awesome Wells, qui compte pourtant Ron Jeremy au casting. Dans ce deuxième opus, Linda Chu revient dans le rôle d'Angel, une Vietnamienne ramenée au pays de l'Oncle Sam par un officier de l'armée U.S (le sergent Kirby York, hommage à John Wayne) et son épouse qui l'ont adoptée. Mais Angel, comme toutes les asiatiques, est une prostituée dans l'âme (c'est le message du film) et plutôt que de poursuivre des études et donner l'exclusivité de son affection à son "papa" adoptif le sergent York, celle-ci invite des "amis" à venir s'amuser dans sa chambre contre de l'argent, lequel est collecté
"pour venir en aide aux orphelins nécessiteux". Si c'est pour la bonne cause...


Le pionnier du X américain Carter Stevens (planqué derrière le pseudo Steve Mitchel) met en scène le hardeur Jack Hammer, qui ressemble vaguement à Stallone, dans son premier rôle avec
"Rambone : The First Time" en 1985. Le KGB expérimente de nouvelles techniques de tortures sexuelles au Vietnam, et la CIA charge le vétéran Rambo d'infiltrer le camp communiste. Dans la moiteur de la jungle (enfin, d'un quelconque sous-bois américain), Rambo devra faire appel à toutes ses facultés de résistance psychologique pour "endurer" les assauts des insatiables auxiliaires nymphomanes du vilain colonel soviétique joué par George Payne. Mais aucun homme, aucune loi, aucune guerre ne peuvent le faire débander... S'ouvrant sur une très sympathique chanson générique aux accents rock 80's endiablés, le film contient quelques inhabituelles séquences hard en stop-motion et se moque de l'aspect interminable de ses scènes de fesses en plaçant régulièrement des
"deux heures plus tard" à l'écran. Le générique de fin annonce une suite,
"Rambone 2 : The Next Mission", qui ne vit apparemment jamais le jour.

Un autre Rambone voit le jour en 1985. C'est Dick Rambone, très très vague sosie moustachu de Sly qui inaugure sa carrière dans le boulard avec
"Rambone The Destroyer" de William Whett. Outre que "le destructeur" ne détruit pas grand chose, sauf peut-être les orifices de ses partenaires, le film n'entretient qu'un rapport très lointain avec Rambo. Le prétexte de cette exhibition de chairs roses ? La copine de Rambone, Suzy Q (Rachel Ryan) est kidnappée par un réseau de traite des blanches. Après bien des ébats entre les esclaves sexuelles et leurs clients, Rambone le destructeur débarque enfin durant les vingt dernières minutes. Pour se venger, il s'empresse d'enlever sa tenue commando et s'envoie en l'air avec la méchante en compagnie du bras droit borgne et demeuré de cette dernière.

Entièrement filmé dans un appartement, le résultat est extrêmement amateur avec l'ombre du caméraman et le micro du perche-son apparaissant fréquemment à l'écran. Dick Rambone reviendra ensuite dans d'autres aventures, notamment dans
"Rambone and the Double Penetrators" (1986) et
"Rambone Does Hollywood" (1986), qui ont encore moins de rapport avec Rambo.

En 1986, la légende du X Peter North endosse le look de Stallone pour une resucée des deux premiers Rambo,
"Ramb-Ohh! The Force is in You" (vous êtes sûrs de pas avoir confondu Rambo avec une autre franchise hollywoodienne, les mecs ?) de Von Rogel (crédité "Adam"). Sorti en France en VHS sous le titre
"Folles de plaisir", ce porno de l'âge d'or bénéficie d'un scénario relativement fourni et fidèle à l'esprit des Rambo tout en demeurant original, ce qui le rend très agréable à suivre.


En fait, le film a des allures de
deux en un, comme si Godfrey Ho s'était mis au boulard, les scènes X tombant comme un cheveu sur la nouille au milieu d'une trame étonnamment développée. Errant sur les routes d'une Amérique qui le rejette, Rambox rencontre une agente de la CIA poursuivie par un gang terroriste. Au cours d'une enquête, l'espionne a découvert que les terroristes projettent de commettre un attentat dans un aéroport et financent leur opération grâce à un bordel qui leur sert de QG. Tandis que la belle espionne va prévenir les autorités, de son coté Rambox se rend au camp des méchants pour les empêcher de mettre leur plan diabolique à exécution et sauver la contact infiltrée des services secrets qui a été démasquée et est retenue en otage par les vilains. L'intrigue mettant en scène Rambox/Peter North est régulièrement entrecoupée de séquences hard aux furieux airs d'
inserts semblant issus du tournage d'un autre boulard, interprétés par des acteurs et actrices qui ne rencontreront jamais ceux de la partie "ramboesque" du métrage, si bien qu'on finit par se demander si Peter North donnera oui ou non de sa personne autrement que par des coups de tatane mollassons. Et ça c'est plutôt un bon point en fait.
Bonus : je profite de la brièveté de ce chapitre pour vous offrir un petit interlude roman-photo des aventures de Peter North, ou "le film d'action caché dans le film de cul"
Peter North, incarnation désabusée d'une génération de héros sacrifiés et son ridicule bandeau démesuré.


Deux pedzouilles de passage qui ne devraient pas faire chier notre héros (et qui fourniront par la suite quelques interludes comiques royalement inutiles).


Des terroristes top classe.

Le chef des méchants renforce l'aspect deux en un du film en passant son temps au téléphone.

Un autre élément 2 en 1-like : Peter North observe à la jumelle des gens qui copulent dans le plan d'à coté.

Le mini-détonateur jouet servant à activer la bombe qui menace la sécurité du Monde Libre.


Une héroïne "plus eighties que moi, tu meurs !"





De l'action, des hélicos, du sniping et de l'équipée sauvage à moto comme dans les vrais films d'Hollywood !

La base des méchants.




Rambox dézingue des sentinelles sourdes et aveugles qui ne remarquent rien même quand leurs petits camarades se font égorger à un mètre d'eux en plein jour.


La confrontation finale entre Rambox et le méchant, avec échange de punchlines déclamé par des doubleurs sous valium :
Le méchant : "Vous, vous nous avez causé des problèmes."
Rambox : "J'en suis désolé."
Le méchant : "Eh ben c'est fini ! Vous n'êtes qu'un cafard qui va être écrasé !"
Rambox : "Vous êtes trop sûr de vous !"
Le méchant : "Vraiment ? Ha ha ! Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?"
Rambox : "Vous n'êtes plus sur vos gardes, et c'est là que l'insecte vous pique !"





Après avoir taper sa bavette virile avec le méchant, notre héros balance son couteau fétiche dans le bide du vilain, qui en fait des gigatonnes dans l'agonie avant de s'effondrer comme une crotte dans la piscine.

Le héros, contemplant le corps de son ennemi : "C'est bien fini pour vous, pâââtron !"

Et une fois sa mission accomplie, Peter North pourra enfin aller savourer le repos du guerrier sur un matelas à eau entre les reins de l'otage délivrée. On se disait aussi !L'année suivante, Peter North revient dans un
"Ramb-Ohh part II : The Sex Platoon" beaucoup plus anecdotique mis en boite par Wolfgang Gower. Porno de base passablement paresseux se contentant d'enchainer les culbutes sur un vague pitch de deux lignes : Rambox est devenu le sergent instructeur d'un camp secret dans la montagne où il forme un commando de bimbos. Parvenues au terme de leur entrainement, les filles doivent passer un dernier test : faire usage de leurs charmes pour dérober des documents secrets. Les "victimes" de leurs opérations de séduction seront un général communiste, un moine bouddhiste (?), un terroriste et bien sûr Rambox lui-même...

Citons également
"Wild in the Wilderness" (1988) de Bianchini Floriani (crédité Beni Floriani), parodie des films sur le Bigfoot dans lequel un groupe de journalistes en quête de scoop part sur les traces d'un Sasquatch en peluche dans la foret. Ce porno rigolard farci de musiques de ouf et de scènes hard expérimentales pastiche à la fois
"Délivrance", "Scoobidoo", le conte de
"Boucles d'Or" et
"Rambo" car nous retrouvons au casting Peter North dans le rôle d'un vétéran à bandeau adepte du survivalisme forestier baptisé Flambo.

En 1995, Nic Cramer (auteur d'un mémorable
"Penetrator 2: Grudge Day" parodiant avec talent
"Terminator 2") réalise une œuvre en deux parties intitulée
"Apocalypse Climax", pastiche ambitieux de
"Apocalypse Now". Dans ce décalque hard, le lieutenant Shane Willbiehardt (John Dough) s'enfonce avec son commando dans la jungle du Vietnam pour accomplir la mission que lui a confié la CIA : retrouver et éliminer le colonel Ona Flurtz (la toute jeune Melissa Hill, également vedette de
"Penetrator 2"), fondatrice mégalo-nymphomane d'une secte ayant sombré dans le stupre et la démence. Explosions, batailles rangées contre les Viêt-Congs, course-poursuite en véhicules militaires, hélicoptères, artillerie lourde (avec gros plans "ramboesques" sur les douilles sortant du chargeur de la mitrailleuse), mises à mort sadiques, ambiance fantasmagorique et voix-off introspective comme dans l'original, tournage aux Philippines et en Suède... avec ce film, Nic Cramer met en scène un pastiche soigné relevant de la superproduction.


Passées les fastes années de la ramboxploitation 80's, il faudra attendre la sortie du quatrième volet de Sly pour que les phallocrates de la zone rose s'intéressent de nouveau à notre baroudeur à bandeau. On fait donc un bond d'une quinzaine d'années dans le futur pour passer à l'année 2011, où le studio allemand Oftly Goldwin confie curieusement au réalisateur italien Guido Valentini le soin d'usiner chez lui un
"Trombo" aka
"Porno Rambo" des plus laids et misérables qui sera redoublé en allemand pour son exploitation vidéo et qui fait tout de même l'effort de décalquer assez fidèlement l'original. Parachuté depuis un stock-shot d'hélicoptère, le hardeur Falco Rebel, sorte de croisement rital entre Didier Bourdon, Kenneth Branagh, Tommy Wiseau et Stallone, traumatisé par la mort d'un de ses frères d'armes (lâchement égorgé par derrière alors qu'il sodomisait innocemment une villageoise), retourne au Vietnam pour libérer la fille d'un consul des mains (baladeuses) des communistes. Bien sûr, le Vietnam est un bout de campagne transalpin, le camp des communistes est une ferme anonyme où trainent des bottes de foin et où caquettent des poules, les fameux bordels de Saïgon font l'objet d'un long flashback et les acteurs et actrices forniquent avec des degrés divers d'enthousiasme et d'énergie. Ce direct-to-DVD qui, fait rare dans le domaine du boulard industriel contemporain, comporte donc un vrai scénario, fait également un clin d’œil à
"The Expendables" en grimant le supérieur de Rambo en sosie de Barney Ross.

En 2013, DreamZone Entertainment, studio américain spécialisé dans les parodies de films et séries célèbres, met en chantier un
"Rambone XXX: A DreamZone Parody" tourné avec trois centimes et sept comédiens dans un sous-bois et les différentes pièces d'une maison quelconque par Jordan Septo. Comme son affiche le laisse entendre, il s'agit d'un plagiat féminin de
"First Blood" où le shérif macho d'un petit patelin (Tommy Pistol, vedette d'un alléchant
"Taxi Driver XXX" de 2011) commet la monumentale erreur d'arrêter la vagabonde sexy Joan Rambone (la jeune débutante Bonnie Rotten, ex-vendeuse de chaussures, ex-danseuse du ventre, ex-mannequin pour expositions automobiles, ex-Miss Dead Indiana Beauty Pageant, promise à une brillante carrière dans le POV et le gonzo trash) et de lui pratiquer une fouille au corps bien peu galante. Mais Rambone est une vétérane des forces spéciales, une dure, une tatouée (de partout), une machine de guerre qui n'aura de cesse de zigouiller les flics et les militaires lancés à ses trousses, en leur laissant cependant le temps de copuler comme des castors auparavant. Seule l'intervention bien musclée du colonel Trapman (Ryan McLane) pourra stopper la guerrière avant qu'il ne soit trop tard... Sur les 1h45 que dure le film, un petit quart d'heure plagie fidèlement le classique de Ted Kotcheff et le reste laisse les acteurs et actrices faire ce pourquoi ils sont habituellement (mal) payés. Ces derniers se débrouillent d'ailleurs pas trop mal dans les rares scènes de comédie et on regrette qu'il n'y en ait pas davantage.

Pour le moment, voilà tous les pastiches dénudés que l'on pourra recenser (à moins qu'il n'y en ait d'autres qui me soient passés sous le nez). Mais il y a fort à parier qu'avec le cinquième opus actuellement en chantier de la série originale, on ne soit pas à l'abri d'autres rip-off dévergondés de l'increvable héros de guerre testostéroné...