Plagiat (anglais : rip-off) :
Action de copier un auteur en s'attribuant indûment des passages de son oeuvre. En langage courant, "copier sur son voisin". Le nanar, parfois pauvre en idées ou en ambition, n'hésite pas à reprendre thèmes et scènes ayant déjà fait leurs preuves dans des films à succès. Les cinéastes du bis italien sont les plagiaires les plus réputés, bien qu'ils ne soient pas les seuls. Le plagiat peut porter sur des scènes et des situations précises du film (le méchant habillé en Dark Vador dans "L'Humanoïde") ou à l'intégralité du scénario : Enzo G. Castellari a ainsi, pour les besoins son film "La Mort au large", soumis "Les Dents de la mer" 1 et 2 au traitement dit de "la photocopieuse".
"Cela a commencé à sérieusement indisposer Universal, qui préparait «Les Dents de la mer 3», car nous risquions de leur couper l’herbe sous le pied. Il faut dire que sur l’une des affiches du film, on voyait une planche à voile, avec le chiffre 3 bien en évidence sur la voile, pour créer la confusion ! (rires) (...) En fait, toutes ces similitudes m’avaient été demandées par les producteurs, qui tenaient à ce que «La Mort au large» soit vraiment identique au film de Spielberg. J’étais un peu réticent à démarquer autant « Les Dents de la mer » mais ils me disaient « mais oui, vas-y on doit vraiment le faire pareil ! » (rires)." (Enzo G. Castellari) (Voir également "mauvaise foi")
Bruno Mattei a élevé cette technique au rang d'art, en l'appliquant non à l'intégralité de ses films, mais à des scènes précises, prenant pour un même film jusqu'à dix modèles différents selon les scènes! Dans "Mission suicide : Strike Commando 2", on peut ainsi reconnaitre, dans leur écriture ou leur mise en scène, des situations ou des personnages de "Rambo 2", "Full metal jacket", "Apocalypse now", "Les Aventuriers de l'arche perdue", "A la poursuite du diamant vert" et "L'Arme fatale".
Vilain : laid, déplaisant, désagréable,méchant (dans le vocabulaire affectif, surtout s'adressant aux enfants). Sens vieilli : méprisable, déshonorant, malhonnête.
Le terme "vilain" a progressivement repris sa portée morale, essentiellement sous l'influence de l'anglais. "The Villain", dans un récit, désigne "le méchant". Le vilain est donc l'antagoniste du héros, pouvant variablement exercer la qualité de ninja, nazi, communiste, maître du monde (voir ces mots) et toutes sortes d'autres fonctions nocives. Dans le cas où le héros est un super-héros (nanti de super-pouvoirs et/ou d'un costume ridicule), le méchant pourra éventuellement être un super-vilain (nanti de super-pouvoirs et/ou d'un costume ridicule).
Pierre Tremblay dans "Flic ou ninja" : un vilain vilain.
Mauvaise foi : déloyauté, duplicité, perfidie. Fait notamment preuve de mauvaise foi qui commet un mensonge, par omission ou non, et peut aller jusqu'à nier l'évidence.
"I never edited footages together in my movies! Who told you that?" ("Je n'ai jamais pratiqué le mélange de métrages en montant mes films! Qui vous a dit une chose pareille?") (Godfrey Ho, interviewé par le site ultimateninja.com)
"J’étais un peu réticent à démarquer autant "Les Dents de la mer" [pour les besoins de "La Mort au large"]" (Enzo G. Castellari)
Auto-défense (film d'):
Film d'action ou polar, situé généralement (mais pas forcément) en milieu urbain et prônant les vertus du règlement immédiat de certains problèmes sociétaux, par des citoyens ordinaires usant de méthodes directes. Le héros du film d'auto-défense est généralement un citoyen lambda (ou un groupe de citoyens) qui, las de l'insécurité et de l'inertie des autorités, et en ayant souffert lui-même (viol et/ou meurtre d'une personne proche, incendie de sa maison), décide de prendre les devants et de se débarasser lui-même de la vermine humaine, quitte pour cela à transgresser la loi. Ce type de film est voisin par le ton et l'ambiance de polar violents comme "L'Inspecteur Harry", mais le héros n'y est, par définition, pas un représentant de la loi. La métamorphose de l'environnement urbain aidant, le genre connut divers avatars à partir des années 70, aux USA, en Italie et (plus modestement) en France.
Un exemple de film "sécuritaire italien" des années 1970.
Transposant certains codes du western dans un environnement contemporain, le film d'auto-défense connaît son plus grand succès avec "Un Justicier dans la ville" (Death wish, 1974), où Charles Bronson nettoie les rues à grand renfort de gros calibres. Menahem Golan produira dans les années 80 plusieurs suites à ce film, en accentuant la violence initiale de l'oeuvre. Robert Ginty, dans "Exterminator/Le droit de tuer", et surtout sa suite "Exterminator 2", se positionne en émule de Charles Bronson avec pour originalité l'introduction du lance-flammes, technique apprise au Vietnam. "Hellriders", bien qu'étant avant tout un film de bikers, se rattache par certains côtés au film d'auto-défense, dont il est un exemple campagnard. Dans les années 1980, le film d'auto-défense (américain) fut parfois assimilé au film d'action reaganien (voir ce mot) mais il ne lui est nullement réductible.
Richard Harrison dans "Eliminator" : un héros de l'auto-défense nanarde
Dans les années 1990-2000, l'évolution de moeurs urbaines ne s'inversant pas, le filon sécuritaire cesse progressivement d'être l'apanage de la seule série B ni du film d'exploitation, et se confond volontiers avec le blockbuster et le film de super-héros ("Daredevil", "The Punisher").
