LOU FERRIGNO
Passé à la postérité comme interprète de la série télé « L’Incroyable Hulk », Lou Ferrigno aura eu le triste privilège d’illustrer la maxime du célèbre philosophe Benjamin Castaldi : «C’est pas parce qu’on met quelqu’un sur un pur-sang qu’il saura tenir dessus ! ». Homme d’un seul rôle, Lou Ferrigno n’aura en effet pas su transformer l’essai et faire de sa gloire passagère une carrière durable. Son parcours inspire pourtant la sympathie et fait regretter le triste cours pris par sa filmographie.
Louis Jude Ferrigno est né le 9 novembre 1952, à Brooklyn. Le jeune Lou est affligé de surdité. Son père ne parvient pas à accepter le handicap de son fils et le considère comme un bon à rien sans avenir. C’est pour surmonter ses complexes (il entend encore aujourd’hui avec des sonotones) que Lou se mettra à faire du culturisme, compensant en développant sa force physique les dons que la nature n’a voulu lui accorder. Le jeune homme idolâtre Steve Reeves, le fameux Monsieur Univers devenu Hercule à l’écran et se repaît des aventures dessinées de Hulk, dont il souhaiterait devenir l’égal en puissance. « Si je n’avais pas perdu l’ouïe, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui », déclara-t-il plus tard. «Ca m’a forcé à maximiser mon potentiel. Je devais être meilleur que la moyenne pour réussir. » Lou Ferrigno gagne sa vie comme joueur de football américain au Canada, mais c’est le body-building qui deviendra sa véritable profession. Devenu en 1970, «Mister America », dans la catégorie adolescents, il remporte en 1973 la couronne de Monsieur Univers, qu’il conservera l’année suivante, avant de se voir ravir son titre par son collègue autrichien Arnold Schwarzenegger.
C’est en 1977 que Lou Ferrigno, célèbre comme body-builder, obtient son passeport définitif pour la gloire en tenant le rôle-titre de la série télévisée inspirée de ce qui fut jadis sa BD préférée, «L’Incroyable Hulk ». Lou Ferrigno sera si indissolublement lié à ce rôle qu’il ira plus tard jusqu’à prêter sa voix au personnage dans des dessins animés. Il fera également une apparition-clin d’œil dans le film réalisé en 2003 par Ang Lee. Mais, bien avant la superproduction précitée, Lou Ferrigno EST Hulk.
Mais ses films suivants ne seront pas, et c’est un euphémisme, à la hauteur de ce brillant début. Les joyeux producteurs Menahem Golan et Yoram Globus ont la brillante idée de faire de notre ami la nouvelle vedette du film d’action, et lui confient le rôle-titre de «Hercule », néo-péplum aux ambitions futuristes qu'ils produisent via leur filiale italienne et que réalise Luigi Cozzi. Lou tient là une nouvelle occasion en or, marchant sur les traces de son idole Steve Reeves. Mais nul ne semble s’être soucié de savoir si notre ami savait jouer la comédie dans des rôles plus complexes que celui de Hulk…Patatras, notre ami se révèle l'un des pires acteurs qui soient, dès qu'il s'agit de faire autre chose que pousser des grognements! Le film est un désastre productif qui débouchera sur un nanar ahurissant, Lou Ferrigno contribuant grandement à la capilotade du tout. Lou se trouve ensuite embringué dans un autre péplum dans un autre désastre italien, «Les Sept gladiateurs», de l’ineffable Bruno Mattei, à nouveau produit par Golan et Globus. Peu satisfaits du film, les duettistes rappellent Luigi Cozzi pour en retourner une partie, et finissent par suggérer au cinéaste de tourner carrément, dans la foulée, un «Hercule 2» (« Les Aventures d’Hercule»), encore plus ridicule que le premier. Le pauvre Lou Ferrigno se retrouve à tourner deux films pour le prix d’un…Continuant sur la lancée de ses tristes aventures italiennes, toujours sous la houlette de Golan et Globus, Lou tourne ensuite sous la direction d’Enzo G. Castellari, un «Sinbad» que les producteurs feront remonter en dépit du bon sens.
Dès la fin des années 80, la carrière de Lou Ferrigno au cinéma est pour ainsi dire terminée, malgré des rôles plus ambitieux dans «Cage » et «Cage 2 », dont les auteurs lui font interpréter un héros revenu du Vietnam avec une case en moins, pour justifier son jeu d’acteur «particulier».
S’il n’a pas su devenir une star au même titre que son ancien rival Schwarzenegger, Lou restera cependant dans les mémoires pour son célèbre feuilleton, fleuron de la télé seventies et toujours apprécié par les nostalgiques. Notre ami continue de faire des apparitions occasionnelles, et profite notamment de son reste de notoriété pour donner des séminaires où il enseigne des méthodes pour acquérir la confiance en soi. Reste pour lui à espérer que sa gloire télévisuelle restera davantage dans les mémoires que les nanars stratosphériques qu’il tourna en tant que héros du péplum en plastique !
Nikita.
2004 – Miss Cast away and the island girls
2003 - Hulk
2002 - From Heaven to Hell
2000 - Ping!
1998 - Godson, The
1995 - Misery Brothers, The
1994 - Cage II
1993 - Frogtown II
1992 - Naked Truth, The
1991 - Hangfire
1990 - Liberty & Bash
1989 - All's Fair
1989 – Sinbad (Sinbad of the Seven Seas )
1989 - Cage
1988 - Desert Warrior
1985 – Les Aventures d’Hercule ( Le Avventure dell'incredibile Ercole / Hercules II)
1983 – Les Sept gladiateurs (The Seven Magnificent Gladiators)
1983 – Hercule (Hercules)
1981 - Saturn Awards
1980 - Bob Hope for President
1977 – L’Incroyable Hulk (The Incredible Hulk, série TV)
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"Ach ! Dans mon pays, on appelle ça... LA SOUPE AUX SCHULTZ ! HAHA !" (La Guerre des espions)

Dernière édition par Nikita le 26 Déc 2004 12:52, édité 5 fois au total.
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