http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... otorkiller
Tout d'abord je tiens à m'excuser pour l'absence d'iconographie pour cette chroniques , seulement je n'ai aucun matériel pour permettre des captures d'écran et très peu de photos circulent sur le net.
MOTOR KILLER ou BREAKDOWN ou TERREUR SUR L'AUTOROUTE
a.k.a. The Freeway Maniac
Réalisateur : Paul Winters
Année : 1989
Nationalité : USA
Genre: Psycho Killer
Acteurs principaux : Loren Winters , James Courtney , Shepard Sanders
Les films de psycho-killer , on pense les avoir tous vu , tout connaître , pouvoir prévoir chaque agissement du tueur , connaître son identité , bref , quand on s'apprête a regarder
The Freeway Maniac , on se dit qu'on est en terrain connu... Et pourtant !
Ici , point question de tueur masqué , de fou vengeur , de traumatisé possédé par sa folie... Dès le début du film , nous voyons sur un frigo les dessins du petit Arthur , qui semble déjà posséder des idées morbides et très porté sur la mort. La caméra passe directement sur une scène de "sexe" entre un vieux beauf aussi figé que Steven Seagal et une femme d'une laideur sans nom. Le couple copule joyeusement
(c'est à dire que l'homme garde son pantalon et la femme ses habits , et ils se contente de saccager la cuisine en se balançant d'un bout à l'autre de la pièce en poussant des cris de goret). Evidemment , on comprend bien que madame est la maman du petit Arthur et que le couple va y passer. Jusqu'ici tout va bien. Le réalisateur s'entête a faire un remake de
Psychose et d'
Halloween dans la même séquence.
Aussitôt nous ne pouvons être qu'ébahie par le manque total de crédibilité de l'affaire. La vieille mégère a beau hurler en se faisant poignarder , son beauf d'amant n'entendra rien malgré les deux pièces qui les sépare. Quand à ce dernier , son expression d'agonie est
digne de celle d'un constipé forçant sur son trône. Le film a tout juste commencé qu'on a déjà l'impression de s'être fait avoir...
Quelques années plus tard , nous retrouvons le petit Arthur dans un hôpital psychiatrique , et Ô surprise , nous n'avons pas là un tueur monolithique à la Jason ou Michael Myers , ni quelqu'un d'une intelligence terrifiante façon Hannibal Lecter ! Non , nous avons là
un type très balèse qui sembre s'être égaré de son vestiaire de catcheur et qui aurait plus le physique du type à se faire frapper par Van Damme que celui d'un psychopathe en puissance. Déjà que son prénom n'avais rien pour le mettre en valeur , c'est donc bien mal partie pour la suite... Ne serait-ce que "l'hôpital" où il est retenu , ressemblant plus à une maison pour retraité et sans aucune sécurité (quelques gardiens...) , de laquelle il s'évade par ailleurs par deux fois !!
Parallèlement , nous faisont connaissance de "l'héroïne" , une fille d'une stupidité pour le moins déconcertante.
Celle-ci s'enfuit en courant lorsque le radiateur de sa voiture se met à fumer , se demande pourquoi tout le monde roule à contre-sens à Los Angeles (son mari la rassure , c'est elle qui était à contre-sens) , accepte sans sourciller qu'on lui donne un rôle de potiche dans un film débile (quand la fiction et la réalité se rejoigne...) et ne se fâche pas plus que ça en apprenant que son producteur lui a caché que le maniaque lui court après...
Lorsque les deux se rencontres , ça fait des étincelles. L'héroïne se voit plus ou moins "sauver" du viol par des garagistes bouseux par tueur qui venait de s'évader , la prenant plus ou moins pour ça mère (les motifs de son obsession pour elle ne sont pas claire) , avant que ce soit justement les garagistes qui empêchent le tueur de massacrer l'héroïne... Très bizarre...
L'héroïne rentrera chez elle et le tueur dans son asile. La première sera finalement prise pour faire un film et le deuxième , apprenant justement cela par le biais de la télévision , décide de s'évader une seconde fois. Le reste du film nous montre donc le parcours d'Arthur pour rejoindre le lieu de tournage.
Le film nous montre alors le shéma classique du tueur décimant l'entourage de l'héroïne avant que le héros (macho n°2 après le tueur) ne vienne foutre son grain de sel dans l'histoire et déjouer les plans du méchant. Ok , d'un certains côté c'est comme d'habitude vous me direz , seulement on arrive même pas a s'en rendre compte.
On assiste , ébahie , à une débauche de meurtres pas du tout sanglant (oui , même si on utilise une tronçonneuse) et pour le moins ridicule , que ce soit en faisant du moto-cross sur un technicien de cinéma ,
en tuant le responsable des effets spéciaux avec un gant représentant une patte d'ours ou se livrant un long combat de catch avec un type d'une corpulence aussi impressionnante que la sienne. On pourrait aussi parler de ce brave pompier , repérant un feu non loin du lieu de tournage. S'y rendant il découvre le tueur et pense qu'il s'agit là d'un technicien s'isolant du groupe. Il entame la discussion gentiment et Arthur se contente de le regarder et de manger une bestiole grillée. Le pompier semble d'ailleurs intéressé par cette nourriture. "
Vous pouvez me tenir ça un instant ? lui demande alors Arthur. Nigaud comme pas deux , le pompier accepte. Arthur se retourne pour prendre une arme et zigouiller le brave homme. Incroyable ! Arthur aime aussi précipiter quelqu'un du haut d'une tour , avant de s'en jeter lui-aussi pour attérir sur le pauvre type sans aucun mal (et achevant sa victime par la même occasion) , courser des jeunes en camion (le seul rapport avec le titre d'ailleurs...) , ou bien encore occit un malheureux et se laisse câliner par le toutou de sa victime avant de partir sans lui faire de mal. Pire : quand il ne se met pas a bouffer des fourmis (l'est vraiment pas bien ce pauv' garsà ,
il arrête une voiture sur la route dans l'intention de la voler , en sort sa vieille dame de conductrice très gentiment , sans la brusquer ("C'est rien madame , c'est rien") , lui laissant la vie sauve et trouvant même le moyen de se faire draguer par la grand-mère (et lui de repartir en souriant) !!!! Du jamais vu !
Et les autres dans tous ça ? Eh bien ils sont pas mal non plus dans leur genre. Le mari de l'héroïne la trompe dès le début et n'intervient qu'à la fin pour la sauver ,
la maîtresse de celui-ci s'étonne que l'héroïne prenne mal leur relation puisque , après tout , ils ne font que baiser , et le producteur avoue adorer son metier lorsqu'une jeune actrice lui fait une fellation ("
Y a rien de plus chaud que le show-business...").
Le tout est très lent , mal joué , et avec beaucoup d'erreurs au montage (mauvais raccords , problèmes de continuité , saut des musiques). De cette manière , lors de la poursuite des jeunes avec le camion ,
nous pouvons voir l'un d'entre eux lancer quatre fois de suite la même bouteille (ce sont les rush d'une même séquence réutilisés ensemble dans le film...).
Paul Winters , non content de donner le premier rôle à sa femme , filme beaucoup pour gagner quelques minutes et ose même se livrer à une critique du monde de la production dans le cinéma. Ainsi durant le tournage du film dans le film (un pseudo-
Star Trek ultra-cheap) , on a droit à une scène montrant le producteur rajouter une scène de baignades afin de "satisfaire le public". "
Cette scène n'a aucun rapport avec le film !" s'écrie le réalisateur. "
C'est juste des culs et des seins !" Le producteur expliquera plus tard le licenciement du réalisateur pour cause de "divergence artistique" ("Mon cul" pense alors le spectateur... Et pour cause...).
A noter d'ailleurs , dans ce même tournage , LA seule bonne scène du film. On y voit les acteurs se rendant sur une planète extraterrestre. "
J'ai l'impression qu'on nous observe" remarque intelligement notre héroïne tandis que derrière elle , une créature en forme de gros rocher sort son oeil gigantesque. "
C'est stupide , il n'y a que des pierres ici !" lui réplique son supérieur en s'adossant à l'une d'elle , laquelle ne manque pas de se transformer en une grosse bouche qui le dévore illico (et une jambe coupée , une !).
The Freeway Maniac laisse donc perpléxe , partageant entre le rire et la colère (si on a payé pour voir le film) et réussis à nous étonner malgré nos années d'expérience nanardesque derrière nous. D'ailleurs , cet étonnement se poursuivra jusqu'à la fin du générique , où l'on peut trouver les noms de
Robert Bloch (l'auteur du livre Psychose adapté ensuite par Hitchcock) et de Stan Lee (celui des comics Marvel).
Oh , quant à savoir pourquoi le tueur imite le loup , la nuit , c'est pour mieux surprendre à la dernière image. En effet , une "gigantesque" explosion fait croire à la mort d'Arthur à la fin du film , même si l'on ne retrouve pas son corps. Le film conclut alors par un plan des lieux la nuit , et l'on entends alors le cri du loup !!! Une conclusion qui achève le spectateur qui a eut le courage de rester jusqu'au bout du film.
Natasha Cristerfield : 2,5