La chronique du site:
http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... m=hercules
Hier soir j'ai tout renaqui.
Franchi la quatrième dimension à la vitesse grotesque.
Quand, grands idolâtres de Lou Ferrigno devant l'Eternel, le club secret de la
Sinbad Arverne Team se réunit au demi-complet pour mater
Hercule, forcément elle s'attend à du lourd, du très.
Mais enfin, pas à ce point.
Dès les premières secondes, des flashes sauvages de lumières funky nous grillaient le visuel dans la prétention de venir nous raconter la création de l'univers à grands coups de jarres cosmiques. Aussitôt, neurones de flancher, synapses de déconnecter, cerveaux d'exploser.
C'est simple, je ne me souviens de rien. A la limite je témoignerais que le Lou propulsait des peluches géantes dans l'hyperespace avant d'aller nettoyer les écuries
de Cybèle, ou d'affronter l'épée laser du démoniaque roi Minos, voire des monstres lego tricéphales à une tête. On apercevait aussi des gugusses sur la Lune, accoutrés en papier alu qui se prenaient pour les trois dieux de l'Olympe; et Dédale interprété par une majorette de l'espace. Tout ce beau monde peu ou prou se retrouvera sur l'Île Où Tout Est Vert pour un final perforant où plein de rascals en prennent pour leur grade.
Le langage échoue à rendre compte de l'émotion communiquée par cet
Hercule qui conjugue tout l'irrésistible kitch de l'Italie finissante (celle de l'
Homme Puma, de
Starcrash...) à l'ineptie scénaristique la plus dramatique et l'impéritie technique la plus dirimante. Des scènes soutenues par des dialogues à la poésie cosmogonique crétinoïde s'ensuivent sans le moindre souci de cohérence en malmenant avec la dernière violence le B-A-BA de la mythologie antique.
Aucune, aucune baisse de régime n'est concédée au spectateur terrassé. Chaque plan est une trouvaille en soi, de celles pour lesquelles un Andy Warhol se fût suicidé trente-six fois.
Et Lou Ferrigno, tout en grimaces et sourcils haussés, pectoraux hyperexpressifs, qui prouve si besoin en était avec cette composition, qu'il a le plus gros squeele du monde.
Il est des oeuvres qui sont des rencontres;
Hercule en est. L'objectivité n'est plus de mise.
Et un 6/5 d'office.