Blastfighter, l'Exécuteur
(a.k.a. Blastfighter)
Année: 1985
De Lamberto Bava
Avec: Micheal Sopkiw, Georges Eastman, Mike Miller, Valerie Blake, Michele Soavi
Categorie: Pur et dur
Genre: Dans ta gueule p'tit con !
On le sait depuis fort longtemps, les italiens font rien qu’a copier. Inutile de dire qu’après le succès du premier
Rambo, une telle pluie de dollars ne pouvait qu’émouvoir les producteurs mal attentionnés. Ayant moins provoqué d’ersatz que le second opus (dont le magnifique
Strike Commando et sa suite, réalisés tous les deux par le génial Bruno Mattei), le premier Rambo s’est quand même vu plagier quelques fois comme dans le sympathique
Tonnerre de Larry Ludman, puis dans
Rolf l’Exécuteur de Mario Siciliano qui est plutôt une bonne série B, bien qu’un peu molle du genou (contient tout de même cette scène d’anthologie où les méchants s’amusent à lancer des enfants en l’air et à tirer dessus, le tout dans un splendide ralenti). Puis au dessus du panier (ou au fond c’est selon…) on trouve le fameux « Blastfighter l’Exécuteur ».
-« Ma ! Mais Rambo c’est tout pourri !" a dû se dire le producteur en sortant du cinéma en compagnie de sa maîtresse, "Il y a pas assez de morts pis Stallonne il joue comme oune merde ! Moi yé vé prendre la crème de la crème dou cinéma Italien ! Y dégage ce gros naze de Sly moi yé prends Michael Sopkiw à la place, il a lé charisme nécessaire pour porter lé film sour ses épaules. Puis à la réalisation yé prends Bava il grande maestro ! « Lé masque dou démon », « Lé corps é lé fouet » é lé… Hein ? C’est son fils Lamberto ? Mario est mort il y a 4 ans ? Ma c’est la même chose voyons, « Apocalypse dans l’océan rouge » tou l’as vou ? On croirait que c’est oune film de son papa tellement c’est réussi ! Bon faut que j’ appelle l’immense acteur américain Georges Eastman ! Allô Luigi ? Alors ça marche la pizzeria ? Non je ne veux pas de quatre fromages, écoute j’ai besoin dé toi, viens avec tout tes potes on va faire oune grande ballade en forêt ! Allez à tout à l’heure !".
Michael !? Pourrais-tu me dire ce qu’on fout ici ?
Mais bien sûr il faut un scénario, et c’est alors que Georges Eastman, en entamant le cinquième pack de kro, griffonne sur un mouchoir usagé quelques phrases. Ça y est c’est fini !
Tiger Shark (avec un nom comme ça on sent qu’il est pas là pour rigoler), ex-flic de choc, sort de prison après avoir assassiné le meurtrier de sa femme (évidemment la justice est corrompue, mais cette idée vachement originale ne sera pas exploitée pour le reste du récit). Il décide de vivre dans un chalet dans les bois mais se heurte aux bouseux du coin (menés par Eastman himself !)
Tiger nous sort son gros engin
Sur ce on assiste à un film d’action bourrin et gentiment régressif devant lequel on peut difficilement rester insensible. Mais avant il faut justifier la mort horrible des bad guys (ah oui merde !). Car les méchants sont vraiment très vilains : non content d’assassiner la biche apprivoisée du héros, ils s’amusent à tuer des cerfs pour en faire des aphrodisiaques ! (avec la complicité d’un asiatique sadique grrrrr). Pour couronner le tout ils violent et abattent la fille de Shark (ah oui nan là c’est vraiment pas cool les gars ! Z’êtes pas sympas) ainsi que ses deux copains (y en a un peu plus j’vous le mets quand même ?). Le spectateur aura compris dés le début du film que Tiger Shark faut pas lui casser les burnes, et qu’il va s’empresser de faire un deuxième trou du cul à ces mécréants imbibés de Heineken grâce à son fusil dernier modèle. C’est chose faite bien entendu, ce qui vaudra au nanardeur pas trop exigeant de pouvoir prendre son pied et de rigoler comme un débile devant son écran pendant que les méchants se font dézinguer les uns après les autres, notamment lorsque que Shark arrache le bras d’un redneck à l’aide d’un coup de fusil (oui ! Le nanardeur vit de joies simples !).
Mécréant ! Vas-y, ose dire que je joue mal !
Le petit Lamberto Bava, comme on peut s’en douter, n’a pas eu la chance d’avoir une carrière aussi prestigieuse que celle de son papa. Malgré un premier film particulièrement réussit (le très beau « Baiser Macabre ») et les deux « Démons » (sympathiques sans plus), sa carrière a souvent croisé le chemin des sous-produits d’exploitation, comme ce « Blastifghter » (Tarentino a d’ailleurs affirmé que c’était le meilleur film de Lamberto…. Heu… Quentin tu as vu « Baiser Macabre » ?). Côté interprétation Michael Sopkiw est comme on pouvait s’en douter monolithique à souhait, Eastman est comme à son habitude, puis les autres on fait pas trop attention car ils n’ont pas le temps de finir une phrase qu’ils se prennent une balle dans le bide. A noter tout de même que Michele Soavi y fait une brève apparition.
Enfoiré ! Quand tu m’avais dis que je jouerai dans un film de Bava tu aurais pu me dire que c’était Lamberto !
Au final « Blastfighter l’Exécuteur » est un sympathique film d’action qu’on suit sans ennui, si on a bien pris soin de débrancher son cerveau avant (l’amateur de film d’auto-defense devrait être comblé et se décider enfin à sortir de chez lui avec son fusil de chasse afin de s’occuper de la bande de jeunes qui sévissent dans son hall d’immeuble).
MrKlaus : 2,5
Lien (vachement) utile :
http://www.insane.nu/kult (avec une superbe interview de Michael Sopkiw.