Avec la mise en ligne de cette chronique, le doute n'est plus permis : Nanarland n'est qu'un vil organe de désinformation socialiste à la botte de la cabale pédophilo-cannibalo-sataniste des Illuminatis reptiliens travaillant à l'instauration de la dictature mondiale islamo-communiste de la banque Rothschild ! Une vérité qui dérange, déjà dénoncée par ailleurs par notre héroïque camarade Nanardiste Breton qui paya de sa vie son statu de lanceur d'alerte !
Bon, plus sérieusement, ce film semble être dans son concept la concrétisation ultime du fantasme sécuritaire qui était déjà en filigrane dans les nanars Cannon 80's style "Le justicier de New York" et autres "Invasion USA" qui avait déjà un peu cette dimension "le bon président républicain intègre au milieu d'une clique de technocrates véreux et laxistes qui livrent nos villes à la racaille punk et font des deals avec les communistes". Sans oublier les direct-to-video des années Bush et leur légitimation systématique de la torture et d'autres méthodes musclées d'interrogatoire où les méchants étaient tellement méchants qu'ils méritaient de se faire massacrer sommairement par le héros patriote en "guerre contre la terreur" (désolé, je viens de mater
"Killing Point", je suis encore tout imprégné de la philosophie bouddhiste selon Steven Seagal). Sauf qu'à la place d'une simple photo joviale de Reagan sur le mur d'un bureau de la police, maintenant on a carrément un sosie de Donald Trump (dont la ressemblance avec Boris Johnson est d'ailleurs assez cohérente sur le plan idéologique) en mode messie neil-breenien super-rempart de l'Humanité en péril. Bref, on dirait un "Air Force One" fasciste filmé avec 20 dollars. Le genre du vigilante-movie a très souvent caressé le public d'extrême-droite dans le sens du poil en flattant ses plus bas instincts. Ici on va juste au bout du bout de la logique du genre, avec comme plus-value what the fuck un aspect politique-fiction délirant façon "exploration de la psyché parano d'un beauf ultime", à la gloire d'un président dont l'élection fut en elle-même un summum d'absurdité digne des pires politique-fiction dystopiques. Donc, perso, je serais assez curieux de jeter un œil dessus malgré les longueurs dénoncées dans la chronique. Et aussi sur "Amerigeddon" qui semble envoyer du très lourd.
Un film a ajouter à la liste des nanars propagandistes outranciers comme "International Guerillas", "Once Vatan", "La chute de Berlin", la trilogie "MSG" et autres perles de nawak elles aussi à la gloire d'idéologies extrémistes et de régimes bien malfaisants et brutaux mais qui nous font maintenant bien rigoler. Gageons que le cinéma de propagande trumpiste, avec sa connerie jusqu'au-boutiste, va se bonifier avec le temps. Mais c'est clair que la tournure très serrée que prend l'élection et le risque bien réel de guerre civile et de dérive autoritaire et raciste en font pour le moment une œuvre à part. En tout cas, ça reste un sacré OFNI si on en croit la chro. Nanarland, toujours à la pointe de l'actualité !