Revu dans ma rétrospective des nanars de SF 50's/60's. Encore un film que je n'avais pas regardé depuis 15 ans.
Pour moi, un bon petit nanar qui mérite amplement sa place sur le site (d'autant que la chronique de Max Schreck est vraiment très intéressante), même si tout n'est pas raté dedans, loin de là (la scène chez le docteur avec l'opération sans anesthésie, puis la prise d'otage de l'infirmière et la poursuite qui s'ensuit sont bien ficelées).
Mais quand on le compare à certains films que pouvait faire Roger Corman à la même époque, avec aussi peu de moyens et d'expérience, il est quand même bien nanar sur les bords !
Non seulement les extraterrestres ont une apparence humaine (cela, passe encore), parlent américain (ça commence à faire beaucoup), mais ne savent pas lire l'anglais (comme nous l'apprend le héros au début), ce qui n'empêche pas le méchant d'arracher des mains du papa de l'héroïne le petit mot que celle-ci lui a écrit afin de lire où est parti le héros (là, ça fait vraiment un peu trop d'incohérences et l'excuse du "cliché de vieux film de SF" ne tient plus du tout).
Le reste est à l'avenant : la soucoupe volante dix fois plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur, le squelette avec son support sur le sommet du crâne et ses tiges de fil de fer ultra visibles aux articulations, le pistolet laser jouet qui fait de la lumière, le Gargon (un des monstres les plus ridicules qu'on est pu voir dans un film de cette époque), l'ahurissante absence de charisme du monolithique David Love (son amant Tom Graeff est d'ailleurs tout aussi inexpressif), les comportements incohérents des personnages, la scène de la piscine, et cerise sur le gâteau, la flotte de milliers de soucoupes volantes qui envahissent le ciel... qu'on ne verra pas, mais ça a l'air vachement impressionnant à en juger par la tête de tous ces Américains apeurés. Non mais sérieux, même Ed Wood avait fait l'effort de filmer des soucoupes volantes survolant Washington ! Et l'explosion à la fin pour symboliser le crash simultané de tous ces milliers de vaisseaux spatiaux, c'est vraiment VRAIMENT très cheap. Le tout sublimé par le doublage français du DVD Bach Films.
Bon, après, ce n'est pas aussi nanar sur la longueur qu'un
Plan 9 From Outer Space ou un
Robot Monster, là, je suis d'accord. Mais tant de minimalisme, d'amateurisme et de naïveté dans les effets spéciaux a quelque chose de magique. Sinon, Dawn Bender, l'héroïne cruche, est très mimi.