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Je ne l'ai vu qu'une fois il y a dix ans, mais j'ai souvenir d'un beau nanar qui m'avait estomaqué à l'époque par sa nullité (mais bon, j'étais jeune et impressionnable). Ce qui m'avait frappé, c'était surtout l'ambiance du film. En voyant la couv' du DVD je m'attendais à un film sombre et violent, et en fait c'était d'une niaiserie digne d'un téléfilm pour mioches. En opposition à cette mièvrerie, il y avait effectivement des scènes assez gores et violentes, notamment quand Kong "casse" des braconniers en deux avec ses mains, ainsi que l'opération cardiaque de Kong. Et il y avait aussi les effets spéciaux, mon dieu ! Les costumes des gorilles étaient grotesques, les grognements de King Kong ridicules (pourquoi n'ont-ils pas repris les rugissements réalistes du premier ?), les deux singes géants ont rarement autant ressemblé à deux intermittents déguisés dans des décors en carton-pâte, les scènes d'amourette entre les deux gorilles se la jouent comique lourdingue pour faire marrer les gosses (avec King Kong qui glisse un serpent dans le cou de madame Kong pour lui faire une blague, qu'est-ce qu'on rigole !), on a même droit à une scène d'accouplement entre les deux acteurs en costumes pelucheux qui repousse très loin les limites du grand-guignol. Quant à la naissance de Kong junior, c'est le ponpon, avec un troisième type costumé (de taille normale) poussant des petits vagissements crô crô mignons sur une musique larmoyante. Sans parler des personnages ultra-caricaturaux, à commencer par le méchant militaire en mode "Je t'aurais, King Kong, je t'aurais ! Mouahahaha !" Seule Linda Hamilton s'en sortait avec les honneurs, même si ça fait une sacrée casserole de passer directement de "Terminator" à "ça". Le King Kong de 76 a pris un coup de vieux, mais on mesure à quel point il était réussi et plein de charme en voyant la grosse pantalonnade que nous a pondu Guillermin dix ans plus tard.
Bon après, peut-être que le temps qui a passé a embelli ou empirer le film dans mon souvenir, il faudrait que je le revois.

Et puis de toute façon, un film dont l'accroche est "Il revient... et il n'est pas content !" ne peut être que sympathique.

Ah là, je suis bien d'accord, cette accroche vaut son pesant de monstre caoutchouteux et l'avoir utilisé dans un film sensé être un blockbuster des années 1980 (il me semble) laisse songeur.

Le film était connu depuis longtemps de la communauté de Nanarland, mais n'avait encore jamais intégré le site. Je l'ai découvert il y a peu et passé un excellent moment. Du coup j'en ai fait une chronique dans la foulée :

https://www.nanarland.com/chroniques/na ... vient.html

Ca fait un moment que je rêve de le voir celui-là. Les singes géants me rendent gaga, que ce soit LE COLOSSE DE HONG KONG, KING KONG II ou LA REVANCHE DE KING KONG (d'Ishiro Honda, qui n'est pas nanar ceci dit)... Non, je rectifie : ce sont les mecs en costume de singe qui me rendent gaga (ce fétichisme doit avoir un nom). Vous m'avez bien fait délirer avec la phrase finale : « Car les dimensions de notre monde sont devenus trop étroites » C'est profond et si bien tourné. Ca me fait penser à LA FIANCEE DU MONSTRE d'Ed Wood qui se conclue sur une réplique nanarde dans le même genre.

Gros gros coup de cœur, perso, pour ce film qu'il fallait sur le site. L'excellente chronique de John Nada a le mérite de ne pas trop en dévoiler et de montrer plein de superbes jaquettes survendant éhontément le métrage dans toutes les langues. A mes yeux, un must de la kongsploitation, sans temps mort dans les fous rires, même les rares scènes où n'apparaît pas l'intermittent dans son costume de carnaval sont parfaitement ridicules (le tournage à base de "viol en douceur", les monologues téléphoniques stupides du militaire borné, la romance niaise, les plans promo de défilés de l'US Army...). Bref, un chef-d'œuvre quasi-parfait.

J'aime bien l'envolée lyrique du résumé sur la jacquette VHS.

Les "maquettes" de chars et d'hélicoptères sont sympas aussi. Avec un peu de fumée pour faire croire que l'hélicoptère s'est écrasé.

Une misère assez touchante.

En regardant juste les images, on pourrait imaginer un film fait par l'école primaire du coin pour son spectacle de fin d'année mais avec encore moins de moyens.
Un tel manque de moyen avec un tel sérieux, c'est quand même assez fascinant. Les vrais de vrais.
Merci pour la chronique.

J'ai ajouté cette magnifique photo promo du film, parue dans un des Craignos Monsters de Jean-Pierre Putters :



J'ai également trouvé cette interview parue en septembre 2020 de Reuben Leder, fils de Paul, très riche en anecdotes sur le film :

https://vantagepointinterviews.com/2020/09/19/goin-to-korea-reuben-leder-remembers-the-cult-classic-ape/

Il explique notamment qu'un requin animatronique était prévu à l'origine, mais que faute de temps et de budget, ils ont dû se rabattre sur un requin acheté le matin même sur l’étal du poissonnier coréen du coin...!

Je ne vois pas comment on pourrait penser à autre chose que ça en voyant cette image.



C'est assez amusant d'imaginer les types démarcher avec ce "concept art" pour se faire financer.

Haha, tu ne croies pas si bien dire. Un collectionneur nous a appris qu'il s'agissait du modèle King Kong de chez Aurora commercialisé en 1966...



...et du requin de Jaws commercialisé par Chemtoy en 1975. Sauf que, comme il s'agit de pièces de collection, le prix dépasse légèrement les 0,95€



Ce collectionneur a d'ailleurs d'autres photos avec ces jouets (dioramas en 3D lenticulaire !) :



J'ai ajouté tout ça à la chronique...

Super collection, ça a de la gueule.

Je m'imagine une scène avec les gars arrivant dans le bureau d'un distributeur pour présenter leur film, sortant leurs figurines de leur sac, les prenant à pleine mains et commencer à les faire s'entrechoquer.
- Là vous voyez, ça sera la grosse scène d'action du film, Ape affronte le terrible requin. Notez que pour notre démonstration nous utilisons des produits officiels King Kong et Jaws, preuve du sérieux de notre projet.

Cela dit, c'est incroyable que de tels films aient pu sortir en salle. Comme tu l'as dit, on est sur quelque chose qui ressemble furieusement à un spectacle de fin d'année d'école primaire.

Pour la scène du serpent, on dirait vraiment que le réal s'est souvenu à la fin du tournage que le gorille était supposé en affronter un et a bricolé cette scène à la va-vite pour donner le change.