Visiblement Alphonse Béni fait son grand come back au Cameroun. Cette fois-ci en tant qu'acteur. J'ai trouvé cette info récente :
le quotidien Mutations (Yaoundé, 30 août 2006) a écrit:
Emeraudes, le film d'Isidore Modjo, s'inspire d'une expérience vécue par son réalisateur.
C'était jusque là un film normal, auquel on n'avait pas grand chose à reprocher et dans lequel l'on s'était même déjà entièrement immergé, attendant impatiemment un dénouement. Il est arrivé d'une façon assez inattendue. Dans les malles d'un tradipraticien venu de Bamenda pour résoudre une affaire d'escroquerie. Et le film qui, jusque-là, n'avait rien que des scènes que l'on peut vivre et voir au quotidien, a pris une tournure moins visible. Mais, Isidore Modjo, le producteur de cette oeuvre, son inspirateur aussi, parle d'une "histoire vraie et vécue". D'un souvenir personnel qu'il a voulu partager avec le plus grand nombre, sous la forme d'un long métrage d'1h30 baptisé "Emeraudes".
Isidore Modjo, responsable du studio Karel (qui joue son propre rôle dans le film), est contacté par un homme qui a besoin d'un documentaire sur les pygmées. Il s'appelle Melone et fait partie d'un réseau d'escrocs qui réussiront à extorquer 2 millions de Fcfa à M. Modjo dans une affaire d'achat de pierres précieuses (Emeraudes).
Isidore Modjo, sa secrétaire et une amie à qui il a emprunté l'argent n'y ont vu que du feu. Les escrocs ont fait preuve d'une rare ingénuosité. Mais, comme dans beaucoup de films, il y aura un retournement de situation inattendu. Un tradipraticien appelé à la rescousse, après que la police et la justice se soient montrés incompétents, va utiliser ses pouvoirs mystiques pour résoudre l'affaire. "Les forces de l'ordre n'ont pas réussi, alors on s'est retourné vers les forces mystiques", explique Isidore Modjo, qui pense que le film va contribuer à rendre les Camerounais plus vigilants face à la "feymania".
Ce long métrage est donc particulièrement intéressant par son intrigue, qui rappelle en bien de points des histoires de feymen souvent entendues dans les villes camerounaises et qui ont souvent mis de prospères hommes d'affaires sur la paille. "Emeraudes" nous permet de revenir sur l'une des méthodes d'action de ces escrocs qui ont, à un certain moment, été associés à l'image du Cameroun. L'histoire a mal tourné pour Melone (Alphonse Beni), Djibril et surtout leur chef de file, le dénommé Yaho (Dieudonné Ebodé) que Modjo a choisi d'appeler dans son film par les mêmes noms qui lui ont été donnés dans l'histoire réelle.
Seulement, le film s'achève sur une image de la déchéance de Melone. Mais, Carlos (Leo le Nul'art), un de ses jeunes amis, dont il est clair dans le film qu'il mène également des activités louches, , lui remettra un peu d'argent pour tenir. Une façon de montrer que pour lui, ça roule. Une scène qui pourrait être interprétée aussi comme le passage de temoins entre l'ancienne et la nouvelle génération de "feymen". D'ailleurs, Carlos lui même déclare : "Le vieux est vraiment fini".
"Emeraudes" sera projeté en avant-première le 7 septembre prochain au cinéma Abbia de Yaoundé. Ce sera l'occasion pour Isidore Modjo d'avoir le premier feed-back de cette oeuvre dont il évalue le budget à "quelques millions de Fcfa". Il s'est surtout offert les services d'Alphonse Béni comme acteur et conseiller technique. Au finish, on a une histoire entraînante, un film regardable dans l'ensemble, des scènes d'amour, une scène de combat un peu ubuesque et une bande originale, qui, même si elle se limite à une chanson que l'on écoute en boucle, est assez plaisante. C'est toujours le cinéma camerounais qui se dote d'une oeuvre de plus.
Alphonse Béni conseiller technique, je demande à voir...