Titre original : Mankillers
Réalisateur : David Prior
Année : 1987
Pays : Youessé ! Youessé !
Genre : C’est parti Man kil kil
Durée : 83 minutes
Acteurs principaux : Lynda Aldon, WilliamZipp

Mankillers est bien plus qu’un nanar, c’est l’un des plus cultissimes films « girls & guns », genre dont je suis inconditionnel.
Le problème est qu’il a dû pour cela abandonner tout le reste… Et c’est là que c’est drôle.
Pour paraphraser Groucho Marx, j’en ai vu des films à gros budget, mais celui là n’en faisait pas partie…
Je vais avoir un peu de mal à vous raconter le début étant donné que je n’ai pas tout compris.
En gros, Mickland, le méchant de l’histoire, pratique la traite des blanches. Durant une transaction de cet honorable commerce, il liquide ses interlocuteurs qui se révèlent être des agents du FBI.
Or, on apprend que Mickland est lui-même un ancien du FBI, passé du côté des méchants, à qui l’on a voulu tendre un piège.
Les autorités décident donc de lui adjoindre un acolyte, Rachael McKenna, afin de lui tendre un nouveau piège.
Sauf que Rachael McKenna est sa petite amie, qu’elle est agent du FBI, et qu’on comprendra par la suite qu’elle n’a aucune connaissance de la déviance de son petit copain. Y’a franchement mieux comme traquenard, et surtout comme cohérence narrative…
Bref, afin de continuer dans un bon état d’esprit, oubliez le pavé qui précède et lançons-nous dans l’aventure !
Sans plus de transition, Mickland et Rachael partent revendre de la came à une trafiquante et ses sbires au milieu d’un cimetière.



Surprise, à défaut de came, le sac qu’ils amènent est rempli de fraises Tagada !

Ca fait rire moyen les trafiquants qui se disent qu’ils ont passé l’âge des sucreries, et ça commence à défourailler dans tous les coins.
A noter le grand méchant, premier sur la liste des macchabées, qui porte un t-shirt blanc. On y reviendra.

Rachael et Mickland piquent le pognon aux trafiquants et se tirent en voiture

Poursuivis par les méchants.

En matant les caps, tu te dis « Ouah, les cascades doivent être super hard pour que les voitures se retrouvent ruinées à ce point. »
Perdu ! Elles sont déjà comme ça au départ… Ca met tout de suite dans l’ambiance. D’ailleurs, la poursuite ne dépasse pas les 30 miles à l’heure réglementaires, s’agirait pas de se prendre un PV qui compromettrait gravement ce qui reste du budget du tournage !
Fin de la poursuite. Finalement, une fois son chauffeur refroidi par Rachael, et mise en joue par Mickland, la méchante, après réflexion, est finalement d’accord pour partager le pognon…

Mais Mickland a d’autres projets plus expéditifs pour elle… Dommage, elle était plutôt mignonne.
Détail amusant, la porte arrière de l’Audi ne s’ouvre que de l’extérieur et Mickland est obligé d’ouvrir à Rachael.
Puis il menace Rachael qui tombe de l’armoire, elle qui l’aime tant…On voit sur le caps que la priorité du budget s’est concentrée sur les détails importants du film, à savoir la coupe de l’héroïne qui a dû coûter à elle seule la valeur des deux bagnoles vendues en pièces détachées sur Ebay…
Avouez que dans le genre coupe improbable des 80’s on n’était jusqu’alors jamais allé jusqu’à la greffe totale de raton-laveur façon toque de Davy Crockett… Ces caprices de starlettes sont proprement indécents.

Mickland finit par flinguer Rachael pour garder le pognon pour lui tout seul… pas de bol, cet empoté ne prend pas la peine de vérifier qu’elle est bien morte.
Non seulement son étourderie va nous infliger la présence de la blondasse durant le reste du film mais il aura en plus à en subir la vengeance…
Dégoûtée de la vie, Rachael part vivre en ermite dans les bois où elle est contactée par ses anciens collègues qui lui demandent d’aller neutraliser Mickland. A croire que la première fois ne leur a pas suffi.
Rachael McKenna exige que l’assaut soit mené par 10 femmes choisies parmi les pires criminelles enfermées dans les pénitenciers les plus durs du pays.
Ca fait un peu rite ésotérique de pleine lune raconté comme ça, mais on s’en fout un peu, pour un film G&G, le scénario est déjà presque trop étoffé.
Voilà donc notre Rachael partie faire ses emplettes Pour un pénitencier, les conditions de détention ont l’air bien cool, pas d’uniforme orange à rayures, mais des tenues relax, t-shirt/chemises, jeans et brushing.

On reconnaît aisément Rosetti la plus méchante d’entre elles à ce qu’elle mâche un chewing-gum le regard vide. Sa petite sœur est restée dans le pré et regarde passer les trains.

Une fois embauchées, les filles partent ensuite dans un camp, où elles reçoivent en plus d’un entraînement commando, leur nouvel uniforme, t-shirt/chemise, bermuda et brushing.

Petit passage émotionnel où Rachael évoque avec des sanglots dans la voix l’importance du combat à venir et leur dit qu’elle est fière d’elles.
A mon avis l’une des séquences les plus importants du film, où l’on délivre le message qui fait semblant de donner une consistance à l’histoire, et qui te servira de caution pour faire croire que tu ne regardes pas le film uniquement pour mater des gonzesses à moitié nues… Enfin, l’argument n’est à utiliser qu’en dernier recours…

Interlude, je vous présente Jack, le bras droit de Mickland, son principal fournisseur en chair fraiche, ici avec les lunettes piquées à Donovan de « V »

Voilà nos minettes parties au milieu des bois à la recherche du campement de Mickland. Chemin faisant, elles tombent sur sa bande et lui collent une raclée.


Gros plan répété sur le canon d’un M16 qui nous montre bien qu’il ne s’agit pas d’un vrai, mais que son calibre a été réduit, probablement à celui d’un 22 LR… Ou bien le réalisateur pense que ça ne se verra pas, ou bien il assume totalement l’indigence de son budget et il t’emm…rde !

Dans la fusillade et dans celles qui vont suivre, le réalisateur use et abuse du t-shirt blanc qui fait bien ressortir les projections d’hémoglobine. Le Chat tabs power !









(Dans la liste, certains d’entre eux meurent plusieurs fois. Sauras-tu les retrouver ?)
Mention spéciale pour la zénitude du figurant au premier plan. Alors que l’action bat son plein et que deux de ses potes se font allumer par une grenade, lui ne bouge pas une oreille ni ne tire un coup de feu.

Ce t-shirt déchiré, finit par nous faire bénir le manque de moyens de la prod.

Après l’assaut, Rachael tombe dans un piège et se fait capturer par Mickland.

Nous avons droit à cette occasion à un dialogue d’une rare intensité dramatique.
« Mais on dirait que c’est Rachael Mac Kenna, après toutes ces années je te croyais morte. »
- C’est toi que j’aimerais voir mort
- Cette fois ci je ne te raterai pas
- Non, ce s’ra toi…
(Là, forcément, elle se prend une grande claque dans sa face. Faut dire à la décharge de Mickland, qu’en plus du reste, le doublage français est tellement talentueux, que même sans l’image, on comprend que Rachael est blonde.)
Conciliabule entre les minettes restantes pour savoir si on doit aller sauver Rachael ou rentrer à la maison peinardes.

Rosetti, dans la vraie vie fille naturelle de Chuck Norris et de la vache qui rit, nous pond une envolée lyrique sur la loyauté et sur ce qu’a fait Rachael pour chacune d’entre elles. Finalement, elle rallie les autres filles à sa cause en armant son AK47 et en menaçant celles qui ne voudrait pas venir avec elle. C’est vrai, quoi, discuter, ça va bien cinq minutes…
Les minettes trouvent le campement de Mickland.
Alors, le campement, comment te dire ? Tu vois la villa d’Escobar avec ses hauts murs, ses miradors et ses portes blindées ? Eh ben le campement de Mickland, c’est la favela juste à côté, avec ses maisons en tôle ondulée « Merci de ne pas éternuer à l’intérieur. »
Le mobilier est à l’avenant, une case, une table, un lit, point !
D’ailleurs, au moment où les gonzesses débarquent, Mickland est en train de roupiller bien qu’on soit en pleine journée.

Tiens, revoilà Jack, sans lunettes. Il vient de voir le corps de ses soldats occis par un commando de minettes, et quand il en voit une débarquer de nulle part au milieu de son campement perdu en pleine jungle, la seule chose à laquelle il pense est de passer du bon temps avec…



Ce qui devait tarriver tarriva... Une sorte de sélection naturelle.


On notera en outre que la scène se passe au milieu du campement, et que personne n’a rien vu… Quand on constate par la suite le nombre de méchants qui y habitent… Mais c’est pas du nanar, c’est du G&G !
Un moment de pure angoisse.

« Surtout ne tire pas sur tes menottes, tu vas te prendre le plafond »
Nouvelle fusillade et nouvelle branlée pour la bande à Mickland.

Une fois le camp nettoyé, Rachael décide de finir le boulot et d’aller liquider Mickland en personne. Pour cela, bien entendu, elle a absolument besoin d’un lance-roquettes.
A la recherche de Mickland, Rachael marche à découvert au beau milieu du campement, dégommant les derniers soldats, qui, eux, sont planqués…
Encore une fois, c’est pas du nanar, c’est du G&G !

Durant la fusillade, Mickland se met à l’abri derrière un mur en tôle ondulée… Heureusement qu’il a affaire à une blonde.

Là c’est Mickland à la fin, qui meuble durant 10 minutes avec une agonie à base de « Je me prends une bastos par Rachael, je fais les yeux révulsés, je tombe lentement, je fais mine de me redresser, je me prends une nouvelle bastos, je retombe… », le tout dans un concert de Rheuuu… et de Gaargl… du ridicule le plus consommé.


Puis, magistral coup de théâtre, le voilà qui revient d’entre les morts et fonce sur Rachael en voiture.

C’est là qu’on comprend qu’elle a été prévoyante en emportant son lance-roquettes, ce qui lui permet de mettre un terme définitif à la carrière du méchant ainsi qu’à celle de la pauvre voiture qui évitera ainsi l’humiliation d’une nouvelle apparition dans un film.


A la réflexion, je ne serais pas étonné que l’épave ait explosé accidentellement durant le tournage, obligeant le réalisateur à trouver cette pirouette afin de limiter les dégâts.
Note 3/5. Aurait mérité la note maxi avec des nanas un peu moins vulgaires. Mais si ça avait été le cas, j’en aurais épousé une et je me serais jamais permis une telle chronique.