Revu ce soir.
Le chiffre 4 semble porter en lui une malédiction. En effet, les franchises ont l'air d'atteindre leur plus haut niveau de nanardise au quatrième opus :
Superman 4, Rocky 4, Zombie 4, Indiana Jones 4 (bon, d'accord, celui-là est plutôt navet),
Batman et Robin, L'Arme Fatale 4 et
Les Dents de la Mer 4 (bien sûr, ce n'est pas une science exacte, vu que
Rambo 4, Alien 4 et
Mad Max 4 ne sont pas des nanars).
Je fus moins choqué qu'au premier visionnage, sachant à quoi m'attendre et étant désormais rôdé à des réalisations encore bien plus médiocres. Mais quand même, quand on pense que c'est le réalisateur des
Pirates du Métro qui a pondu cette bouse par moments aussi molle que le
Deep Blood de Joe D'Amato !
La fin porte le film, qui sans elle serait un navet. Le scénario débile et anorexique, les comportements incompréhensibles des personnages (la mère Brody, mais aussi Mike Brody qui part chasser le requin sans rien dire à personne on se demande pourquoi... d'ailleurs, quelle excuse il a inventé pour la grosse blessure que lui a infligé Bruce et que sa femme a quand même bien dû remarquer ?), les scènes de remplissage et de conversations inintéressantes et plates, tout ce foutage de gueule se trouve sublimé par la nanardise spectaculaire du final. J'avais oublié que Michael Caine aussi nous fait le coup de la résurrection (on se croirait devant
Killer Crocodile de Fabrizio De Angelis). Le dialoguiste s'en bat tellement la gaufre qu'il va jusqu'à pointer les incohérences de son propre scénario, entre le fils Brody qui dit à sa mère
"Mais pourquoi tu es partie toute seule en bateau ? Ca n'a aucun sens !" et qui dit à Mario à la fin
"Sacré Jack, tu devrais être mort !" Honte de rien !
Et comme dans
King Kong 2, on atteint un degré beaucoup trop poussé d'anthropomorphisme avec ce requin blanc rancunier revanchard aussi extralucide que la mère Brody puisqu'il sait exactement où trouver chaque membre de la famille. Il ne tue même pas pour se nourrir, c'est juste un psychopathe obsessionnel sorti tout droit d'un mauvais slasher. Apprenez encore la science avec Hollywood : les grands requins blancs, c'est rien que de la racaille qui mérite juste la chaise électrique, ça rugit quand c'est pas content, ça bouffe des avions, mais c'est pratique parce que ça explose à l'impact.
La suite tellement grotesque qu'elle coula la franchise (même pas de reboot, à part celui de Mattei) et empêcha la production d'un
Les Dents de la Mer 19 en 2015.
