
Poursuite de mon cycle de la semaine consacré au Gérard de Villiers Cinematic Universe après
SAS à San Salvador et
L'Exécutrice (qui n'est pas adapté d'un roman de la collection de Villiers mais qui se déroule dans le même univers parallèle régi par le cul, le racisme, le machisme, la violence et une morale ultra-réactionnaire à faire passer Chuck Norris pour un militant altermondialiste).
Comme les autres l'ont très bien dit, ça joue super mal et les scènes de fesses arrivent toutes les cinq minutes comme un cheveux sur la soupe, sur fond de cette musique planante qui meuble la totalité du film. Quand ce ne sont pas des scènes hétéros, ce sont des scènes lesbiennes, on a des scènes de triolisme, des scènes de viol, toujours d'un mauvais gout et d'une incongruité totale.

C'est souvent assez lourd de mollesse, d'ambiance délétère et de stupre mais on a droit à quelques perles. Par exemple, quand Dominique Hulin assassine la copine de Séverine en la jetant à poil dans la piscine devant le Sonny Crockett du pauvre, puis se tourne vers le héros (tenu en joue par les méchants) et lui lance
"A ton tour, poulet !" en s'avançant vers lui, menaçant. Sans transition, on passe à tout autre chose avec d'autres personnages et quelques minutes plus tard, on retrouve notre héros au volant de sa décapotable en compagnie de sa coéquipière à qui il dit, super classe :
"J'ai un scénario en béton pour nous deux. Tu fais le dentifrice et j'fais la brosse à dents, ok ?" Comment s'est-il échappé des griffes des méchants ? Et pourquoi ne les a-t-il pas fait coffrer pour meurtre ? Seul le vent connait la réponse...

Dans l'ensemble, si les scènes de cul sont grotesques, les scènes de dialogues ne valent pas mieux. Ainsi, cette tirade de l'inspectrice qui m'a fait sourire :
"Séverine Ritter, c'est pas un nom français, ça ?"Et le commissaire de lui expliquer :
"Son oncle est conseiller à l'ambassade d'Allemagne."A toutes celles et ceux qui vivent en France mais ne s'appellent pas Dupont, c'est que vous êtes forcément l'enfant d'un diplomate étranger.
On a aussi ce dialogue entre l'oncle de Séverine et le commissaire :
_ "Il faut zortir ma nièce de là-dedans zans faire de fagues. Fous me comprenez, commizaire. Pas de procès-verbaux, pas de paperasse. La stratégie du sous-marin, fous connaissez ?"
_ "35 ans de police... Je sais nager, merci."(Et oui, tous les Allemands du film ont bien sûr un accent assez mal imité)
Il y a aussi cette réplique que j'adore :
"Je veux que vous sortiez d'ici avec autant de caractère qu'une plaquette de chewing-gum."Il n'y a pas à dire, on retrouve le style inimitable de Michel Caputo à l'écriture.
Quant aux scènes d'action tout en ralentis cache-misère qui ne cachent rien du tout, la chronique en parle déjà très bien. On a bien sûr droit à la poursuite finale en hors-bords (détail rigolo : le duo de flics de choc pique un hors-bord sur lequel deux jeunes bimbos bronzent seins nus en string, et réussissent contre toute cohérence à arriver avant le hors-bord des méchants sur le yacht du cheik où se baladent plein de jeunes filles complètement nues), histoire de renforcer l'aspect
Miami Vice du film, qui cherche par tous les moyens à faire clinquant et à faire américain, mais reste terriblement franchouillard. Mais comme la seule chose qui s'exporte dans le cinéma français, c'est le cul (la réputation érotique de la Gaule éternelle n'étant plus à démontrer), nul doute que
Saint Tropez Vice ait eu une carrière internationale avec sa débauche de racolage débile.
