Forum Nanarland.com

Je suis suisse et jurassien, James, je vois entièrement de quoi tu parles concernant les mœurs des gens de ton environnement. ^^'
Et merci pour la définition du collège, chez nous ça désigne le bâtiment scolaire, voire le lycée dans le canton de Fribourg, parce qu'évidemment
aucun canton n'a la même nomenclature.

Après, pour revenir au Führer en Folie, est-ce que l'alcool aide, je ne sais pas. Il me semble que le film provoque un vertige éthylique à lui tout seul !!

J'appelle le 119.

Super résumé sinon, tu devrais le soumettre dans une revue de psychologie.


C'est beau.


Mais c'est un véritable festival ici. J'aime.

Je vais le proposer à la rubrique "torture" de l'émission "les maternelles" sur france 5.

Sinon merci des retours. J'ai demandé hier soir à mon gamin s'il préférait faire la prochaine soirée télé avec un Marvel ou Le fuhrer en folie, il a demandé la seconde option...
...
...
J'ai créé un monstre...

Créer un monstre n'est-il pas la définition du métier de parent ?

Je serais fier si mon gamin préférait un nanar français désaxé et insoutenable mais fait avec un minimum d'âme plutôt qu'un Marvel. Ton fils deviendra un homme bien ! ^^

Avec tout ça, je suis surpris à quel point Devil Story marche dans la communauté américaine des amateurs de cinéma déviant. Ils y trouvent vraiment quelque chose qui
peut-être n'y est pas mais c'est là la magie du cinéma: ce qu'on y projette.

Lu à l'instant les 11 pages de ce topic et bravo à James pour son compte-rendu et la conversion audacieuse, osée, risquée mais couronnée de succès de son fiston !

Je pense qu'on pourrait monter un groupe de parole et former un cercle afin que chacun.e de nous raconte aux autres son traumatisme, son avant et après-Le Führer en Folie. Pour le noter, j'ai vraiment galéré car mon ressenti sur le film est plein d'ambivalences. Pictoris, comme il me semble que tu as vu les deux, pourrais-tu nous dire si ça s'apparente à Philosophale, La Pierre ?

Habituellement très bon public avec les comédies nanardes (j'adore Mon Curé chez les Thaïlandaises), bien que ce ne soit pas mon genre nanar de prédilection, je ne peux désormais réfréner un sentiment d'appréhension qui me fait hésiter à me lancer dans le visionnage d'une comédie aux allures nanaresques. Il faut dire que, totalement inconscient du danger, je me suis jeté tout seul dans le visionnage du Führer en Folie pour passer UN MOMENT DE DETENTE en fin de journée. Paralysé par la terreur, j'ai trouvé la force de cliquer sur la touche "STOP" de la télécommande pendant le concert à mi-film. Après un temps indéterminé à essayer de rassembler mes esprits devant l'écran noir du téléviseur, ma première réaction à chaud a été : "PUNAISE MAIS QUELLE MERDE, CE TRUC ! ET ON DIT TANT DE MAL DE MAX PECAS ?! MAIS PHILIPPE CLAIR, C'EST UN ENFOIRE DE TORTIONNAIRE ! SON FILM, C'EST LA PURGE ABSOLUE !!!"

La première moitié du film m'a déclenché une crise d'angoisse. Et là, je parle d'une véritable crise d'angoisse, avec besoin d'un cachet d'anxiolytique. Pour paraphraser la géniale formule d'Hermanniwy dans le podcast, j'étais comme une fillette qui rencontre Rocco Siffredi.

Après une expérience aussi éprouvante, je me révoltai, me disant qu'en fait, ce soi-disant nanar cinq étoiles était le plus gros navet du monde. J'attendis des mois avant de visionner la fin du film, attendant d'être dans un de mes moments de masochisme profond. En même temps, il fallait bien regarder ce classique de Nanarland en entier mais je repoussais toujours l'échéance, mon corps disait non.

Et puis, me sentant un soir dans l'état d'esprit adéquat, j'affrontai la bête immonde. Le match final m'a conquis et je me suis finalement dit que, quand même, c'était un sacré nanar. Mais le film m'ayant globalement fait passer un moment plus pénible qu'amusant, je refuse de lui mettre la note maximale. Le visionnage de Brazilian Star Wars fut moins éprouvant et je dirais même fut agréable en comparaison.

Il faudrait que je tente un second visionnage. Maintenant que je sais à quoi m'attendre, une nouvelle séance de torture en solo fera sûrement monter la note...

Eh beh. 0o

Alors que le compte-rendu de James et son rejeton sonnait plus comme une héroïque charge hors d'une tranchée des Ardennes face à un ennemi commun,
l'expérience de Tillmann s'apparente, effectivement comme une fillette face à Rocco Siffredi, à un traumatisme post-agression, quand on s'accroupit sous la douche
en marmonnant les mêmes phrases inintelligibles en tremblant comme une feuille.

J'avoue que, sans être un vétéran du nanar, je suis relativement blindé en terme de films insupportables. Mais, n'ayant toujours pas vu le Führer en Folie en entier, je ne peux pas encore rejoindre le groupe de parole.

Je pense que le plaisir, voire même la nature nanardesque apparemment plus volatile qu'on ne le pense, dépend grandement de la présence ou non d'amis au visionnage. Tout seul dans son coin, une avalanche de gags nuls peut effectivement devenir une épreuve de force. Mais en groupe, je me dis que le film-monstre se fait plus inoffensif.

Tu as été un vaillant chevalier face au dragon Clair, Tillmann. Mais peut-être le film gagne-t-il en nanardise à être confronté à plusieurs lances !!

Merci, Red Dear.

Je regrette vraiment de n'avoir pas pu être présent à la Nuit Excentrique l'année où il fut projeté à la Cinémathèque de Bercy (bien que d'après les retours, j'ai cru comprendre que le son était beaucoup trop fort; pour un film qui hurle non-stop pendant 1h30, je n'ose imaginer le calvaire collectif).

Je ne proposerai pas ce film à mes amis nanardeurs débutants. Déjà qu'ils ont eu du mal avec Blood Freak... Un de ces quatre, je prendrai mon courage à deux mains et me referai Le Führer en Folie d'une seule traite en solo. Quand je l'ai vu, je n'étais pas prêt, je n'avais pas relu les chroniques depuis des années et me suis lancé dedans [TRIGGER WARNING MODE "HUMOUR A LA PHILIPPE CLAIR" ON] comme un déporté qui fait la queue pour prendre une douche [MODE "HUMOUR A LA PHILIPPE CLAIR" OFF].

Hélas oui, j'ai bien vu les deux mais les souvenirs que j'en ai commencent à être lointain. Je n'avais pas fait le rapprochement entre les deux mais on pourrait effectivement les mettre dans le même sac (et le jeter très loin). Ils sont tous les deux nocifs pour la santé humaine mais je dirais que Le Führer en folie est davantage insupportable sur le fond parce qu'il gesticule dans tous les sens et ne fait que crier mais, si on fait abstraction de ça, le scénario est con mais clair et le montage est assez traditionnel. Alors que Philosphale, la pierre est tellement agressif sur la forme avec son montage difforme épileptique que le fond pétaradant et outrancièrement trash pour le plaisir d'être trash passe au second plan. Mais encore une fois mes souvenirs datent un peu, mon esprit a peut-être commencé à effacer ces expériences.

Merci, Pictoris. L'aspect "film qui hurle tout le temps de manière hyper-agressive" m'avait effectivement fait penser aux retours concernant Philosophale, La Pierre. Encore un film à voir lors d'une de mes soirées SM.

Je dirai que le parallèle est audacieux, mais entre Le Fuhrer et Philosophale, c'est pareil et pas pareil

Le Fuhrer, c'est de la comédie balourde années 60-80 comme on en servait au kilomètre, depuis les Charlots jusqu'à Pierre Richard, mais passé à travers le prisme tordu du cerveau malade d'un réalisateur persuadé que le Carpet Bombing de gags, grimaces, cris et passage en accéléré suffira à ravir le public.

Philosophale, c'est différent. J'ai l'impression d'avoir vu du Guy Ritchie passé à la sauce trashouille, réalisé par un ado obsédé scatophile sous la dictée d'un scénariste illettré atteint par le syndrome de Tourette. C'est sale, très sale, j'ai eu envie de laver la bouche du film au savon, à force d'entendre du "pipi-caca-zizi-dans-le-cucul".

On remarquera par contre une certaine ressemblance sur un point, le fait que chaque film soit un ensemble de scenettes, reliées par un très ténu fil rouge, et qu'à chaque scène on se demande quel est le rapport avec ce qu'on a vu avant, et comment ça va faire avancer le scénario. Ah oui, ça et le fait que c'est plus épuisant qu'un marathon fait sur une jambe, poursuivi par trois collecteurs d'impôt en écoutant Francis Lalanne.

Oui, j'ai juste galéré un paragraphe pour dire ça en fait. L'analyse de Bataille est bien mieux que la mienne.

OK, merci, James. Grâce à vos deux avis complémentaires, je vois mieux à quoi m'attendre.

A l'enfer?

A l'essence de la souffrance?

... Ou bien...

Mmmmh au plaisir, coquinou?

Tout ça à la fois?

A priori la dernière option, je suppose.

Polisson, va.

C'est marrant, j'en garde pour ma part un bon souvenir, de ce film. Pas au premier degré, ni au second, bien sûr, mais je trouve qu'il représente parfaitement ce qu'est un mauvais film sympathique au sens pur. À savoir qu'il est dans la surenchère permanente, l'humour qui frappe à côté, les outrances de tous les acteurs... mais qu'on a, ma femme et moi, été attendris par la bonne humeur permanente, et le fait qu'on voit que tout le monde est en plein délire non-sensique et s'en amuse tout le long du métrage. Du coup, malgré tout, on rit avec le film. Pas au degré attendu (*), mais on ne se moque pas à proprement parler du film comme on pourrait le faire à propos d'un réalisateur bouffi de suffisance ou des acteurs insupportables en terme de caractère. Rien de tout ça ici.

(*) quoique... certains gags sont tellement énormes qu'on en riait directement en se disant : « c'est pas possible, ils ont osé ! » Donc finalement... premier degré quand même ?