Revu avec plus de dix ans d'écart. Et pour moi, c'est un excellentissime nanar. Ca n'arrête jamais, pas un seul temps mort. Il y a toujours un détail nanar qui prend le relais des précédents.
Pas au niveau de Samurai Cop, certes, mais on ne passe pas très loin je trouve. Alors que Killing American Style pâtit de ses longueurs, Young Rebels offre un spectacle constant, entre fusillades et bagarres bruitées n'importe comment, sbires aux tronches pas possibles, absurdités scénaristiques à tous les étages, décors indignes de la plus ringarde des sitcoms ou du boulard le plus fauché, musiques de ouf, etc.
Le doublage français est magnifique, tour à tour ordurier, débile, incohérent, raciste (que ce soit dans les insultes qui fusent comme dans les accents typiquement années 80)... Aldo Ray et le Parrain rivalisent de répliques vulgaires aux intonations génialement basses du front. Les héros nous sont présentés d'emblée (au cours d'une scène de strip-tease interminable et vulgaire jusqu'à l'absurde) comme la pire bande de beaufs et de couillons à avoir été chargés de porter un film d'action sur leurs épaules.
Pour montrer qu'il est super balaise, le héros bodybuildé et trentenaire tabasse un vieillard lui arrivant aux épaules, dans un festival de coups portés à trois mètres et de punchlines de mauvaise BD. C'est le climax final.
A rebours des Japonais qui font rien qu'à nous prendre nos femmes et distribuer de la drogue à nos enfants, et qu'on va renvoyer en petits morceaux sur un bateau japonais afin que cette merde serve d'engrais, le discours d'Amir sur les immigrés se veut sans doute beaucoup plus en phase avec sa propre condition de réfugié. Mexicains, Philippins et karatékas japonais sont d'honnêtes travailleurs victimes de la prédation capitaliste et xénophobe. Toutefois, le héros reste WASP et les méchants sont un clan de mafiosi italo-américains. Des mafiosi très éloignés des clichés des blockbusters : en dehors des chefs en costards 70's, tout le monde s'habille n'importe comment avec les fringues les plus bariolés trouvés au marché aux puces, et on a affaire à une mafia multi-ethnique comme le gang de yakusas de Samurai Cop. En plus, la gestion des personnages est telle que le sbire au faux air de Stuart Smith et Ian Scott nous est d'abord présenté comme le fils du Parrain et le petit frère de Robert Z'Dar avant de devenir en cours de route un simple homme de main parmi les autres.
Bref, je trouve ce film très très bon. Un immense merci à John Nada pour m'avoir permis de le revoir en HD (ça change de ma vieille VHS).
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