Forum Nanarland.com

Moi c'est le final de "Trepanator" qui me hante encore aujourd'hui. J'ai tenté à de nombreuses reprises d'y donner une explication, mais je crois tout simplement qu'il n'y en a pas. Et c'est ça qui est bon.

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Je ne suis pas tout à fait d'accord. Moi, si un nanar me fait rire, c'est juste parce que je le vois comme un ratage hilarant, et même si la sympathie que peut m'inspirer le réalisateur est une bonne plus-value, ce n'est pas une composante essentielle, je peux rire d'un nanar même si le réalisateur et/ou sa démarche m'attire peu de sympathie (là, j'aurais moins de scrupules à me moquer méchamment), par exemple si le réalisateur est franchement prétentieux ou si sa démarche est un poil cynique.

Maintenant, si leur démarche va trop loin dans le cynisme à mon goût, ça peut entraver mon plaisir au visionnage. Je ressens toujours une certaine gêne quand je vois des scènes qui me donnent l'impression que le réalisateur a voulu faire "du nawak pour du nawak". Pour moi, un nanar, c'est comme une perle du bac, ce n'est plus drôle si le ratage est volontaire, comme si le réalisateur s'était dit "de toutes façons, ces blaireaux aiment bien bouffer de la merde, alors pourquoi se casser le cul ?"

D'ailleurs, je trouve un peu hypocrite de ne pas faire preuve de la même compassion envers le réalisateur si ce dernier a réalisé un navet ou un nanar, alors qu'il peut très bien avoir une démarche sincère et une volonté de bien faire dans un cas comme dans l'autre. Pour être cohérent, il faudrait soit admettre qu'on aime un nanar pas forcément par sympathie, où bien traiter les réalisateurs de navets avec la même indulgence que les réalisateurs de nanars.

Eh bien, même si tu n'es pas d'accord, je suis tout à fait d'accord avec ton avis Stem.

J'estime aussi qu'un réalisateur qui a commis un navet, s'il était sincère dans sa démarche et qu'il n'a pas raté volontairement son film, doit être traité avec indulgence. Toutefois, un nanar suscitant plaisir, divertissement et sympathie, un "Virus Cannibale" signé Bruno Mattei méritera bien plus de compliments qu'un "White Fury" de David A. Prior, bien que j'aime autant l'un et l'autre réalisateur. Et si un réalisateur cynique prenant son public pour un troupeau d'abrutis (genre Uwe Boll) a réussi malgré tout à accoucher d'un nanar, je n'aurais moi non plus aucun complexe à m'en moquer sans aucun tact. Pour un "Anus Magilicutty", je n'aurais carrément aucune indulgence.


Bon, maintenant, je dois dire que mon message précédent, qui me semblait constructif au moment de son envoi, m'a tourmenté tout l'après-midi car en y pensant je me suis rendu compte qu'il sonnait terriblement prétentieux et donneur de leçon. Dès que j'ai pu, je me suis précipité pour l'auto-supprimer mais trop tard. Maudit sois-je pour ma maladresse !

De plus, j'ai omis de considérer que lorsqu'on livre un film aux yeux du monde, même si on l'a fait avec amour et application, si le film est raté, il est juste et normal quelque part d'essuyer des critiques. En outre, il est indéniable que, malgré la sympathie qu'ils inspirent, les démarches de Bruno Mattei et de Cetin Inanç demeurent opportunistes. Encore une big loose de ma part.

J'ai vu quelques extraits...

Whaou...


C'est...mou.

De là à dire que le tout récent slasher "In a Violent Nature" est un remake contemplatif de Ogrof the Mad Mutilator,
il n'y a qu'un pas que nous laisserons le soin au spectateur de franchir ou non. XD

On attend toujours avec une impatience grandissante le documentaire de Fry3000 sur feu Norbert Moutier !!

Perso,mad mutilator, je le regarderai pas de nouveau sans l'appui de quelques potes overmotivés ( à vrai dire, je suis le crashtesteur de mon groupe, donc le plus blindé du groupe), parce que je me souviens de ma première expérience Ogroff en solo, ça a été dur, entre le contemplatif hypnotique et le zinzin total, avec surtout ce quasi néant sonore, cette bande son lancinante a s'ouvrir les veines, et ces dialogues qu'on entend à moitié, ou au quart...
Bon ok j'avais enchaîné dans la même soiree mes deux cadeaux d'anniversaire, et le premier c'etait devil story
... Et depuis ma vie n'est plus la même...

EN-FIN VU. Celui-là on le gardait au chaud depuis pas mal de temps avec mes camarades de galère parce qu'on adore Alien Platoon et surtout Trépanator et qu'on savait qu'Ogroff jouissait d'un statut culte.

Eh ben expérience étrange. Pas un grand nanar d'après nous mais une atmosphère assez ensorcelante. On était biens juste à regarder ces images défiler devant nos yeux. Si le film était en noir et blanc et qu'on aurait retrouvé la bobine dans la cave d'une maison en ruine, ça aurait été terrifiant mais là au chaud on s'est laissé porté par le truc. Le film a l'air sincère et d'être fait par un passionné, peut-être grâce aux deux-trois tentatives de cadrage élaborées même si les panoramiques grincent.

Je savais qu'Ogroff a une certaine renommée en France mais quelques jours plus tard je suis allé lire les avis sur Letterboxd et j'ai été épaté par le nombre d'avis extrêmement positifs. Et ce ne sont pas des blagues du style « Je mets cinq étoiles à House of the Dead, c tro bi1 lolilol » mais à chaque fois de longs textes où les spectatrices et spectateurs détaillent leurs ressentis et comment ce film les a personnellement touché. La note moyenne du film reste pas terrible mais sur les 50 premières critiques, il n'y en a qu'une qui soit vraiment négative.

Cette réception si positive outre-Atlantique sur le tard aurait peut-être donné du baume au coeur de Norber Moutier s'il avait
été encore parmi (Fry3000, nous attendons toujours )

J'ai très envie de rendre hommage à ce film, il a effectivement une atmosphère si étrange, presque fiévreuse, de celle de la vraie candeur mêlée au désir de faire de l'horreur qu'on ne peut pas reproduire volontairement.

J'avais oublié que j'avais noté quelques morceaux des critiques Letterboxd qui m'avaient fait rire :
* Straight-up atavism, this is pre-human art recreated by accident.
* That doesn't feel like watching a horror movie at all, but being initiated into something beyond your comprehension.
* Completely inept, completely hypnotic. The no-wave homemade horror equivalent of Bowman going into the monolith.
* The Jeanne Dielman of slasher films.

Je connais pas du tout le film dont vous parlez là, mai j'ai été assez bluffé par la qualité purement littéraire des comments.

Je n'ai pas été touché à ce point par le film mais j'ai bien senti qu'il y avait quelque chose de particulier et je comprends tous ces gens. Si tu veux le tenter, garde à l'esprit que c'est limite autant un trip atmosphérique qu'un nanar. Je pense qu'il va se bonifier encore plus dans les prochaines années et peut-être trouver un nouveau public avec par exemple l'engouement actuel autour des lost media. Bien sûr ce n'est en pas un mais je trouve qu'il en a un peu l’esthétique.

C'est en effet une expérience. Ca peut être perçu comme hardcore à se farcir, mais ça peut aussi être très sympa à découvrir même pour un novice en solo (ce fut mon cas perso). Il existe beaucoup de slashers amateurs mais Mad Mutilator est définitivement "autre". C'est un gros nanar selon les acteurs eux-mêmes qui le découvrirent hilares en 1983, mais il s'en dégage aussi un côté glauque par moments presque abouti (la branlette avec la hache). En tout cas, c'est à voir.

Dans l'esthétique et l'atmosphère, il y a des similitudes avec certains films SOV américains (on peut penser aux frères Polonia, à Nathan Schiff...), notamment avec l'utilisation de plein de bruitages pris à d'autres films (on reconnait le hurlement de Camille Keaton quand elle se fait violer dans I Spit On Your Grave pendant le plan où Ogroff démembre un mannequin en mousse de femme sur le poteau de tortures). C'est à la fois très lent et en même temps ça ne s'arrête jamais, il se passe toujours un truc surprenant, et il n'y a presque pas de dialogues mais au contraire pas mal d'action. C'est très visuel mais avec une ambiance sonore primordiale. Pas si étonnant que ça s'exporte bien. N.G. Mount ne fait pas dans le cinéma franchouillard mais s'adresse aux bissophiles du monde entier.

Tant mieux parce que les quelques lignes de dialogues sont inaudibles... x)


Rien à ajouter.

Comme Jean Rollin, bien plus populaire à l'étranger qu'en France;
Dire que les Rollins sont édités en UHD / 4K de la mort qui tue avec des transferts de qualité sans bidouilles numériques révisionnistes style IA à la James Cameron qui croit que ses films en 35 mm doivent ressembler le plus possible à Avatar.

A bien des aspects, on vit une époque formidable et nous pouvons être heureux que nos homologues amerloques apprécient autant le cinéma déviant français !! Une étrange revanche d'outre-tombe pour le bon Norbert (dont on attend toujours le docu par Fry3000 s'il m'était permis d'utiliser un ton mutin )