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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 24 Avr 2025 16:25 
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Docteur es nanarologie

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JACK TILLMAN a écrit:
James Bataille a écrit:
JACK TILLMAN a écrit:
Merci tout plein ! :D

Question : vous avez encore souvent des reproches au sujet des chroniques mises en ligne ? Je ne vais pas sur les réseaux sociaux, donc je demande.


Quel genre de reproche attendrais tu ?

Comme John Nada dit dans son message "Celui-ci, personne ne devrait venir nous reprocher sa place sur le site !", ça m'a fait me demander s'il y avait toujours des intégristes du bis qui venaient hurler que les "snobs" de Nanarland souillaient encore un impérissable chef-d'œuvre du septième art à chaque chronique de bisserie italienne ou autre, comme au début du site. :wink:

(sinon, merci pour tes compliments, James :wink: )


Les fameux bisseux intégristes qui parlaient des « abrutis de connar(d)land » parce que ces derniers n'auraient pas respecté une de leurs idoles ou auteurs emblématiques ?
Un certain Herr Klaus en faisait des gorges chaudes de ces puristes d'un genre très particulier. :-D

Sinon, pour la chronique je n'ai qu'une chose à dire : elle m'a donné l'envie de me procurer le film, fût-ce en blu-ray. Il faudra bien la HD pour respecter les intentions de l'auteur. :-D L'absence de VF est dommage, mais on ne peut tout avoir. Les petits labels anglo-saxons qui mettent la VF en bonus se comptent sur la doigt de la main. Les Amazones du Temple d'Or, Les Aventuriers de l'Univers perdu (épuisé), Macabra alias les doigts du diable.

Bref, continue Jack !


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 24 Avr 2025 18:38 
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Merci beaucoup pour tes encouragements, Karate Ninja ! :D

Le blu-ray de Vinegar Syndrome est "toutes zones" et la qualité est vraiment top, comme toujours avec cet éditeur. :wink:

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 24 Avr 2025 19:35 
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Docteur es nanarologie

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J'ai vu que le blu-ray est vendu par Mélusine, le label "coquin" de Vinegar Syndrome. Ça promet. :-D


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 05 Mai 2025 9:57 
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JACK TILLMAN a écrit:
Question : vous avez encore souvent des reproches au sujet des chroniques mises en ligne ? Je ne vais pas sur les réseaux sociaux, donc je demande.


Alors, honnêtement, de moins en moins. Et plus on avance dans le temps, moins on est sur des exemples précis (et parfaitement défendables pour certains), et plus on est sur le maintien envers et contre tout d'une prise de position "de toute façon j'aime pas Nanarland et puis c'est tout".

On ne vas pas se mentir, au départ, il y a eu de vraies, grosses erreurs de casting dans les chroniques de Nanarland. Une des toutes premières chroniques du site étant... Massacre à la tronçonneuse :lol: (chronique promptement retirée du site ! pour ma défense, je n'étais pas encore là :ninja: ). Par la suite, on nous a reproché de cataloguer des réalisateurs comme Joe D'amato ou Jesus Franco "réalisateurs nanars". Ou de rire bêtement en mettant tous les films bis italiens dans le même panier (ce qui est faux bien sûr). Bon, clairement le site a démarré comme le gentil délire de 5 étudiants, se marrant à rire de mauvais films, souvent avec une certaine mauvaise foi. Et puis le site a grandi, évolué, gagné en légitimité. Et les critiques ont été moins nombreuses. Drexl m'avait raconté qu'un jour, dans un festival, il s'était présenté comme membre de l'équipe Nanarland auprès d'un journaliste de Mad Movies (à l'époque où Drexl ne travaillait évidemment pas pour le magazine). La réponse fut, en gros et de mémoire : "au début je ne vous aimais pas, je trouvais que vous étiez des petits cons qui aimaient juste se moquer des films. Et puis après j'ai vu vos interviews et j'ai révisé mon jugement."

Il y a toujours (et il y aura toujours) des personnes réfractaires à Nanarland, et je le comprends parfaitement, et ça ne me pose aucun souci. Mais ce qui est amusant, c'est de constater en creusant un peu qu'il y a souvent chez les "anti-Nanarland" de la jalousie, du fait de la popularité de Nanarland. On nous a même joué le couplet façon Oncle Ben du "avec votre grande visibilité, vous avez des grandes responsabilités, et à cause de vous, maintenant les gens du grand public voient tous les films de genre italiens, mexicains ou philippins à petit budget comme des gros nanars"

Ce qui est amusant aussi, c'est le niveau assez hallucinant de contradiction qu'on trouve parfois. On peut être d'accord avec nous sur 99% du contenu d'une chronique, mais le fait de qualifier un film de "nanar" est une ligne rouge absolue, qui nous démarque idéologiquement et fait office de repoussoir. Si on prend par exemple quelqu'un comme David Didelot : je l'aime bien, je n'ai jamais lu son fanzine Medusa mais j'ai aimé son bouquin sur Bruno Mattei et celui sur la collection de livres Gore, il a fait un boulot énorme. Quand il parle de Mattei, il a volontairement banni les termes "nanar" ou "navet" qu'il déteste. C'est son choix, je le comprends, pas de problème. Mais on sent bien qu'au fond il aime les films de Mattei pour les mêmes raisons que nous, pas parce que ce sont des chefs-d'oeuvre du 7ème art.

A titre d'éclairage, pour que vous compreniez le sentiment de contradiction dont je parle, je vous copie-colle son avis sur le livre Nanarland tome 2 :

Citer:
"Nanarland - Le Livre des mauvais Films sympathiques 2 : Electric Bogaloo", Ankama Editions, 2016.
Les mecs ne manquent pas d'air quand même : en ouverture du livre, la bande à Nanar balance les citations non circonstanciées de quelques facebookeurs détestant la nanardie, ou agacés tout simplement... avec noms à peine camouflés desdits "haters". Les passants réguliers du réseau reconnaîtront ces "salauds" ; les méchants "coupables", eux, en riront… ou pas. Troisième degré génial ? Cynisme au cube ? Réponse ironique du berger à la bergère ("vous haïssiez le volume 1? Ben voilà le tome 2 dans votre gueule !") ? Dédramatisation rigolarde d'un débat qui agite le marigot bisseux (le bien-fondé, ou non, du concept même de "nanar") ? Ça provoque grave quoi, du moins ça le voudrait, comme un impayable Yann Barthès (lol), comme un Laurent Ruquier hilare (mdr), ou comme un François Forestier bissophile (ptdr). On ne peut pas plaire à tout le monde certes, même si "TéléObs" a bien aimé.
Soyons honnêtes cependant : le bouquin tape carrément à l'œil, excite les glandes salivaires, genre bonbon acidulé dans son emballage flashy. Et comme pour l'opus 1, l'habillage VHS met dans le mille (sans compter la touche Melki pour la couv') : belle idée n'empêche, au diapason d'une nostalgie ambiante qu'exploite savamment l'équipée Nanarland. C'est joli, c'est vrai, et c'est foutrement bien ficelé : chapitrage habile du bouquin, titrage rigolo, accroches incitatives, choix de films improbables qui passeront sur la sellette (mention spéciale à la partie "Enfances souillées"), illustrations volontairement laides, articles découpés comme un talkshow ou un post FB, et ce pour aller vite, vite ! à l'essentiel (?) (la meilleure réplique, la meilleure scène...).
On l'aura compris : je n'habite pas à Nanarland, et c'est peu de le dire. L'évocation ultra cynique d'un cinoche prétendument mal branlé et rapiécé ne me fait pas bander, et m'arrache rarement le sourire. Pas vraiment sectateur d'un cinéma bis boboïsé (je ne perçois pas l'explication du Monde dans un mini giallo), je n'apprécie pas plus la dérision absolue érigée en grille critique, cet l'ultime avatar d'un scepticisme généralisé et d'un présentéisme fat. Tout est dans le ton ici, et dans le ton, tout n'est pas bon : les mecs ont certes le sens de la formule (assassine, amusante, paradoxale) et l'œil aiguisé ; mais justement, le jeu de massacre consiste bien souvent à réduire le film au détail qui tue, à la séquence ratée, au dialogue pourrave ou à l'acteur nullard… pour flinguer l'ensemble illico presto. A ce petit jeu, "Les Guerriers du Bronx" et "Parole de Flic" sont donc décrétés nanars… Discutable quand même. Comme "Les nouveaux Barbares" ou "Santo et le Trésor de Dracula"… Comprenne qui pourra. Pas moi en tout cas.
Bon, après tout, chacun son trip, et dans le genre "c'est tellement naze que c'en est bon !", Nanarland n'a pas beaucoup de concurrents, et a même beaucoup de fans. Ma foi… On peut toujours considérer l'entreprise comme une porte d'entrée, une introduction ludique à l'immense univers du cinéma bis : en ce sens, les entretiens qu'a mis en ligne le site éponyme sont carrément intéressants (Mike Monty, Alberto De Martino, Greydon Clark, Luigi Cozzi…), comme les encarts informatifs dans leurs livres : autant de petits prologues incitant le quidam à la découverte de Claudio Fragasso par ici, Erwin C. Dietrich par là, ou Weng Weng par ailleurs. Et puis le site offre une richissime banque d'images : les gars ont chiné la VHS rare, ont scanné des centaines de jaquettes : chapeau. On ne va pas cracher dans cette soupe et faire la fine bouche. Mais voilà, sourd trop souvent à mes yeux cette cruelle ironie qui - même par compassion, même par affection - transforme un film en machine à ricanements, en turbine à vannes. C'est probablement l'époque qui veut ça : on est revenus de tout désormais, on connaît les codes par cœur, et l'on se croit donc plus intelligents que le film, autorisés à tout démonter… mais le sourire aux lèvres.
OK, on m'objectera que tout ça c'est de l'amuuur en fait, que je n'y comprends goutte, ou que je me complais dans la bissophilie sectaire et pisse-froid. Possible finalement, mais tant pis. Je n'étais déjà pas trop Charlie ; je suis encore moins Nanarland, voilà tout.


Ce que je trouve marrant, c'est qu'on sent que le même livre, avec un contenu identique mais sans le terme "nanar" dedans et sans le label Nanarland, il l'aurait tout de suite beaucoup plus apprécié. Alors que bon, moi je n'ai pas boudé mon plaisir en lisant ses livres, même en sachant très bien qu'il ne nous aime pas. Les querelles de clocher c'est pas trop mon truc. (sa conclusion "Je n'étais déjà pas trop Charlie ; je suis encore moins Nanarland" m'a quand même troué le cul... il nous souhaite de subir un attentat ou quoi ?).

Pour répondre plus directement à ta question Jack : les critiques des bisseux intégristes, il y en a de moins en moins. C'est souvent une génération antérieure à celle de Nanarland. La génération fanzines. Présente sur Facebook. Maintenant les critiques ça vient surtout de Twitter / X. Et d'internautes plus jeunes, pour qui on est des boomers d'un autre âge, possiblement réacs et pas toujours woke-compatibles (ou pas autant qu'il le faudrait), ou des pauvres mecs chelous "qui se branlent sur des films roumains de 1972". Avoir un site Internet en 2025, c'est déjà la preuve qu'on est des dinosaures. Proposer du contenu écrit, et pas formaté "lecture en moins de 1 minute", c'est presque un anachronisme. Mais c'est aussi justement ce qui fait notre intérêt pour ceux qui nous suivent. Et surtout, ça reste ce qu'on a envie de faire et proposer.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 05 Mai 2025 19:56 
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Merci pour ta très intéressante réponse, John. C'est vrai qu'on est loin de l'époque où Nanarland publiait des chroniques de Titanic et de Massacre à la Tronçonneuse. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à un de mes cousins _ un peu en mode "vous vous moquez, c'est trop facile" mais ayant halluciné comme jamais devant un extrait de Hitman le Cobra _ des films comme Hitman le Cobra, on en a des dizaines sur Nanarland et c'est loin d'être le pire, c'est même limite du mainstream maintenant.

Son bouquin sur Bruno Mattei est effectivement passionnant, malgré son anti-nanardisme primaire qui est palpable dès la préface, mais David Didelot me semble être dans une posture de puriste pète-sec qui n'est pas du tout celle d'autre fanzineux "boomers", comme Christophe Lemaire ou Jean-Pierre Putters, qui n'ont pas du tout de problème pour appeler un chat un chat, pour rire d'un film bis ridicule et pour employer le terme nanar dans leurs livres malgré leur amour du bis que personne ne remettra en question. Christophe Lemaire considère d'ailleurs tous les films de Mattei comme des nanars (alors que pour ma part, je sauve quand même ses deux westerns Scalps et Bianco Apache).

Les fanzines Monster Bis et Fantastyka ont forgé ma culture cinéphile quand j'étais gosse au même titre que les bouquins de Patrick Brion (qui est un puriste d'un autre genre mais aussi un grand connaisseur en matière de séries B/Z à ses heures comme de cinéma plus classique) et tous ces "boomers" ont fait mon éducation, donc je ne vais pas cracher dans la soupe ni "tuer le père" à tout prix. Surtout que ça me fait vachement plaisir de voir Christophe Lemaire et Christophe Bier montrer qu'ils sont aussi pleins d'humour et qu'ils ne sacralisent pas n'importe quel film de Jesus Franco uniquement parce que c'est Jesus Franco. On n'est bien sûr pas obligés de faire des blagues comme dans un talk-show américain, mais la citation de Didelot où il se pose lui-même en vieux con passéiste à la mine renfrognée, dépassé par tous ces jeunes hilares et "revenus de tout" fait un peu de la peine à lire.

Ce qui me fait toujours marrer, c'est quand des intégristes du bis nous accusent de snobisme alors que certains d'entre eux se drapent dans une fierté assez comique d'être les seuls à apprécier des chefs-d'œuvre incompris comme Les Nouveaux Barbares à leur juste valeur, alors que la plèbe et le commun vulgaire rient bêtement sans rien comprendre au génie visionnaire de Castellari (réalisateur qu'on adore et qu'on considère tous ici comme talentueux, qui a fait davantage de bons films que de nanars, comme le dit sa bio sur le site, mais bon, faut vraiment être d'une totale mauvaise foi pour prétendre ne pas au moins sourire devant Les Nouveaux Barbares quoi...).

Cela me rappelle une conversation que j'ai eu avec un autre cousin, qui me racontait qu'un ami à lui regardait aussi ce genre de films, mais que lui c'était totalement au premier degré et qu'il prenait la mouche si on s'avisait de trouver ridicule tel ou tel élément. Quand on lit David Didelot, on a par moments l'impression que si on se calait dans un canapé pour regarder Strike Commando avec lui, il nous fusillerait du regard si on osait rire quand Reb Brown parle de Disneyland. Alors que, comme tu le dis, ses critiques décrivent des nanars mais en s'entêtant à ne jamais employer le terme, par principe et parce qu'il a décrété une première fois que ça n'existait pas.

Passe encore qu'il prenne la défense des trolls dont vous avez publié d'hilarantes citations de leurs messages orduriers et idiots, comme s'il s'agissait de victimes de notre vindicte apportant quelque chose de constructif et cinéphile au débat (alors que c'est juste de la provoc gratuite et bête). Mais alors le coup de Charlie, là on atteint le fond de l'aigreur...

En fait, Nanarland m'a rendu encore plus bon public qu'avant. Des films que le commun des cinéphiles qualifiera de gros nanars sont pour nous de bons films. La première fois que j'ai vu L'épée enchantée de Bert I. Gordon sur France3 à quatorze ans, je l'ai trouvé nanar (bien que je ne connaissais pas encore le mot). Quand je l'ai revu en DVD, me disant que c'était la chronique assurée, j'ai trouvé que c'était un bon film bis, kitsch mais généreux, parce qu'entre temps, j'avais vu tellement, tellement pire.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 05 Mai 2025 21:01 
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JACK TILLMAN a écrit:
Quand on lit David Didelot, on a par moments l'impression que si on se calait dans un canapé pour regarder Strike Commando avec lui, il nous fusillerait du regard si on osait rire quand Reb Brown parle de Disneyland.


En te lisant j'ai visualisé cette scène dans ma tête avec une précision qui fait que je n'arrête pas de me marrer depuis tout à l'heure... :lol:

JACK TILLMAN a écrit:
En fait, Nanarland m'a rendu encore plus bon public qu'avant.


Haha, je te rejoins complètement là dessus. A une époque, aux débuts du site, je matais tellement de nanars et de navets en VHS que c'était presque devenu "la norme". Et qu'ensuite, en comparaison, n'importe quel blockbuster lambda et routinier que les gens trouvaient "nanar" me paraissait un feu d'artifices visuel, un sommet d'inventivité. Par la simple loi de la relativité, je m'émerveillais devant la qualité de l'éclairage, des cadrages, du montage, de la musique, de l'interprétation, parfois même juste du fait que l'histoire avait un sens et un enchaînement à peu près logique.

Drexl m'avait aussi dit - et ça a été pareil pour moi - qu'il avait d'abord commencé à regarder des films Bollywood un peu par curiosité mais en s'attendant à ne trouver que des films bien kitschs. On en a trouvé bien sûr, mais aussi des films corrects et aussi de bon films. Depuis c'est un grand fan et un grand connaisseur du cinéma indien - à la fois du haut et du bas du panier.

Tu as parfaitement raison aussi sur le fait que le clivage avec Didelot n'est pas juste générationnel, en citant Christophe Lemaire, Jean-Pierre Putters ou Christophe Bier, qui sont effectivement de bons contre exemples.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 06 Mai 2025 8:28 
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À partir du moment où Joe d'Amato ou Jesus Franco ont plusieurs films chroniqués sur le site, je pense qu'ils méritent leur bio. Il y a aussi une bio de Christopher Lee sur le site, ça n'en fait pas un acteur nanar pour autant.


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 06 Mai 2025 13:22 
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Oui, Christopher Lee illustre bien la catégorie "Grandes figures occasionnelles". Un immense acteur mais qui, pendant sa période de vaches maigres, a accepté tellement de rôles purement alimentaires dans des productions Z indignes de son talent et de sa renommée, qu'à une époque, son nom marqué en gros sur une jaquette douteuse est presque devenu synonyme de nanar. Il s'est quand même retrouvé tête d'affiche chez Eurociné et chez Ed Wood. :ninja:

De même, un réalisateur comme Umberto Lenzi est aussi une "grande figure occasionnelle". Son nom n'est pas synonyme de nanar et la plupart de ses films sont de bonnes séries B, avec quelques chefs-d'œuvre du genre, mais il a quand même pondu quelques bien beaux nanars dans les années 80, sa période de vaches maigres, comme pour la plupart des bisseux italiens.

Ca me rassure toutefois d'apprendre que les critiques du genre "Blasphème ! Nanarland a critiqué un Joe D'Amato !" se font de moins en moins nombreuses.

Et comme pour Drexl et John Nada, l'amour du nanar m'a ouvert les portes de plein de cinématographies inconnues. Et la quête du nanar de m'apprendre très tôt qu'il existe aussi des bonnes séries B dans la filmo de Cüneyt Arkin et que le cinéma turc ne se limite pas à des trucs comme Turkish Star Wars.

Comme disait James Bataille, les différentes notes des chroniqueurs montrent bien qu'on n'est pas tou.te.s d'accord et il y a des films chroniqués que je trouve être de bons films perso (revu Kalidor le mois dernier et clairement, ce n'est pas un nanar pour moi). Mais la très grande majorité sont des films impossibles à prendre au sérieux et la Team a fait pas mal de ménage ces derniers temps en virant quelques chros et bios très anciennes dont la présence sur le site n'était pas très pertinente.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 06 Mai 2025 17:34 
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Je me suis beaucoup ouvert aussi en participant sur le formul Nanarland. Sans Nanarland, jamais je n'aurais regardé 90% de la filmo de Fred Olen Ray (à l'époque où je l'ai fait, j'ai pris du retard et je dois être dans les 80% maintenant avec tout ce qu'il a fait depuis)
Et pour ça... Bah en fait... Je ne suis pas sûr si je dois vous remercier finalement.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 06 Mai 2025 22:19 
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Au moins, Fred Olen Ray a fait pas mal de vrais bons nanars. C'est pas comme si tu étais devenu accro à Larry Buchanan, ça c'est quand même moins facile à assumer. :-D

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 07 Mai 2025 20:09 
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Fred Olen Ray je le mets dans la même catégorie que Jim Wynorski. Après Fred Olen Ray a l'avantage d'avoir un livre à sa gloire, par Damien Granger. :-D


Dernière édition par Karate Ninja le 08 Mai 2025 14:36, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 08 Mai 2025 4:56 
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Karate Ninja a écrit:
Fred Olen Ray je le mets dans la même catégorie que Jim Wynorsky. Après Fred Olen Ray a l'avantage d'avoir un livre à sa gloire, par Damien Granger. :-D


Alors que Wynorsky a une meilleure moyenne à mon sens qu'Olen Ray, en terme de ratio de bons films. XD Justice pour Wynorsky !!

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"si les nuages portaient des jupes, tu présenterais la météo !"
- Terror of Mecha-Godzilla


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 08 Mai 2025 14:36 
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Wynorski commença en effet par un coup de maître, The Lost Empire. Pour Fred Olen Ray, il fallut attendre plus longtemps. :-D

P-S : prendre la défense des Nouveaux Barbares sans dire un mot sur la VF pourrie qui nuit au film (les Templars... Simon ?), Les Guerriers du Bronx (voix de Dorval beaucoup trop vieille pour un ado et trop identifiée au doublage caricatural de Rambo)... Parole de Flic ? Pas assez nanar selon une partie de la Nuit Nanarland qui préférait plutôt le terme de navet ou de polar français années 80 :rigole:
Quitte à choisir des films bis italiens nanars à défendre, j'aurais pris les films de Sergio Martino style 2019 après la Chute de New York, transposition de la quête du Graal, pompé par Children of Men, malgré l'évident repompage des Guerriers de la Nuit, New York 1997, Mad Max II et la Planète des Singes, ou Atomic Cyborg et son message écolo, bien desservi par une VF exécrable aussi.

Cerise sur le chameau, le Je ne suis pas Charlie totalement hors-sujet.
Bon, j'arrête et j'attends la prochaine promo Vinegar Syndrome fin mai (halfway to Black Friday) pour Dracula, ce vieux cochon, Ce vendredi 23 mai prochain. :puma:


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 08 Mai 2025 16:22 
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Karate Ninja a écrit:
Wynorski commença en effet par un coup de maître, The Lost Empire. Pour Fred Olen Ray, il fallut attendre plus longtemps. :-D

Ben, en fait, son troisième film, Scalps, s'est révélé être... un bon film, contre toute attente (sans doute le seul vrai bon film de sa carrière) :wink: , malgré des moyens riquiqui (même par rapport au tout venant de sa filmo). Son deuxième, Alien Dead, était plutôt rigolo dans mon souvenir, avec ses zombies nanars qui attaquent une baigneuse aux seins nus (déjà tous les grands thèmes de Fred Olen Ray dès son second long-métrage, quel Auteur intègre ! :-D ) pendant que le has-been Buster "Flash Gordon" Crabbe attend son chèque en shérif incompétent et glandouilleur. Je n'ai pas encore vu son premier film, Brain Leeches (dont Alien Dead est un auto-remake), réalisé dans des conditions amateures.

Pour 2019 Après la chute de New York et Atomic Cyborg, je te rejoins complètement. Il faudra attendre le milieu des années 90 et son calamiteux La Reine des Hommes Poissons pour que Sergio Martino nous ponde un nanar totalement indéfendable, même par le plus intégriste des bisseux. :wink:

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 09 Mai 2025 8:23 
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Je pense que les quelques messages précédents sont un parfait exemple que les avis acerbes et négatifs sur la légitimité des chroniques Nanarland sont parfaitement infondés. On y retrouve là une grande culture cinématographique, bien loin du tout venant (et c'est d'ailleurs pour ça que j'y prends pas part, ma culture Fred Olen Ray ou Wynorsky étant trop faible pour y donner du grain à moudre), les avis restent modérés, loin du standard actuel qui voudrait qu'on adore ou qu'on déteste, point final, et on décèle un certain respect pour l'auteur, encor une fois bien loin de la mode actuelle (je vous conseille pas de lire des messages sous videos youtube, et encore pire, sous publications facebook, perso ça me donne pas vraiment foi en l'humanité).

Quand je lis des retours comme celui de David Didelot, je trouve ça assez pathétique. J'y vois l'aigreur d'un homme qui se drape dans sa vision "incomprise" du cinéma, avec cette fausse dignité et cette condescendance qui le fait regarder de haut le reste de l'humanité avec dédain, car il est plus expert que tout autre expert, car lui, "il sait". De toute manière seul lui a compris le cinéma, toute autre critique est nulle et non avenue. On sent qu'aucune remise en question n'est possible, et qu'il est perdu dans son dogmatisme, ce pauvre monsieur... Ça me fait penser au bouquin de Forestier qu'on avait évoquê, (et un peu défoncé), dans un précédent post.

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Festival de la tarte à la va... Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie? Il est où, mon "che" ?


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 09 Mai 2025 13:24 
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J'estime que la définition du nanar, dépendante d'une définition du cinéma lui-même, permet suffisamment de subjectivité pour qu'on accepte
des divergences, parfois au sein d'une même *cellule. La réappréciation de certains films du site, dont la cotte Nanar descend ou remonte selon
les visionnages, démontre cette flexibilité.

Je ne vais donc pas inutilement taper sur Didelot ou même Forestier. Je pense aussi qu'outre la jalousie évoquée par John Nada, il y a une méfiance naturelle
face à une appropriation marquée d'un terme (ici le nanar) par une entité collaborative (Nanarland et adjacents). Toutes proportions gardées, Nanarland est un nouveau "cahiers du cinéma", récupérant un patrimoine cinématographique peu connu ou mal défini à l'époque et lui donnant un nouveau cadre sémantique.

Dans l'imaginaire collectif, Nanarland fonctionne aussi comme gardiens du temple, ceux qui "savent", qui ont développés les critères (aussi extensibles soient-ils) pour déterminer ce qui est nanar et ce qui ne l'est pas. Pour un observateur extérieur, cela peut être perçu comme de l'arrogance ou de la possessivité. J'ai été confronté à ce genre de réaction lorsqu'il a fallu défendre Peur Bleue parce que certains considéraient le film de nanar (avec un d !) sur les réseaux !

Pour ma part, je maintiens que certaines chroniques du site sont impertinentes et que les films traités ne sont pas nanars, pas même mauvais. On se souviendra de mon plaidoyer pour Lair of the White Worm de Ken Russell et l'appréciation générale pour ce film tend à me donner raison. L'étude nanarophile reste jeune et mouvante, il est normale qu'elle soit rencontrée avec scepticisme.

Autant nous faisons des jaloux, autant nous devons nous-mêmes rester humbles.

*par cellule, je veux dire communauté

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 09 Mai 2025 14:53 
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JACK TILLMAN a écrit:

Pour 2019 Après la chute de New York et Atomic Cyborg, je te rejoins complètement. Il faudra attendre le milieu des années 90 et son calamiteux La Reine des Hommes Poissons pour que Sergio Martino nous ponde un nanar totalement indéfendable, même par le plus intégriste des bisseux. :wink:


Remontage de 2019 et du Continent des hommes-poissons aïe, aïe. Ça donne envie.
Digne de Godfrey Ho, l'auteur hong kongais incompris. :rigole:


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 09 Mai 2025 20:30 
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Red Dear a écrit:
J'estime que la définition du nanar, dépendante d'une définition du cinéma lui-même, permet suffisamment de subjectivité pour qu'on accepte
des divergences, parfois au sein d'une même *cellule. La réappréciation de certains films du site, dont la cotte Nanar descend ou remonte selon
les visionnages, démontre cette flexibilité.

Je ne vais donc pas inutilement taper sur Didelot ou même Forestier. Je pense aussi qu'outre la jalousie évoquée par John Nada, il y a une méfiance naturelle
face à une appropriation marquée d'un terme (ici le nanar) par une entité collaborative (Nanarland et adjacents). Toutes proportions gardées, Nanarland est un nouveau "cahiers du cinéma", récupérant un patrimoine cinématographique peu connu ou mal défini à l'époque et lui donnant un nouveau cadre sémantique.

Dans l'imaginaire collectif, Nanarland fonctionne aussi comme gardiens du temple, ceux qui "savent", qui ont développés les critères (aussi extensibles soient-ils) pour déterminer ce qui est nanar et ce qui ne l'est pas. Pour un observateur extérieur, cela peut être perçu comme de l'arrogance ou de la possessivité. J'ai été confronté à ce genre de réaction lorsqu'il a fallu défendre Peur Bleue parce que certains considéraient le film de nanar (avec un d !) sur les réseaux !

Pour ma part, je maintiens que certaines chroniques du site sont impertinentes et que les films traités ne sont pas nanars, pas même mauvais. On se souviendra de mon plaidoyer pour Lair of the White Worm de Ken Russell et l'appréciation générale pour ce film tend à me donner raison. L'étude nanarophile reste jeune et mouvante, il est normale qu'elle soit rencontrée avec scepticisme.

Autant nous faisons des jaloux, autant nous devons nous-mêmes rester humbles.

*par cellule, je veux dire communauté


Je comprends l'idée, et je suis d'accord à 96%.

Cependant, dans un monde clivé comme actuellement, je trouve que répondre par la modération, garder une position au centre, ça devient de plus en plus compliqué. J'ai vraiment l'impression qu'avoir une position critique est réceptionnée par certains comme une attaque ad personam.

Je le répète, mais les voix discordantes devraient débattre, non pour savoir qui a raison, mais pour le plaisir d'opposer les points de vue, les savoirs, les ressentis et les interprétations.

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Festival de la tarte à la va... Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie? Il est où, mon "che" ?


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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 09 Mai 2025 22:54 
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James Bataille a écrit:
Red Dear a écrit:
J'estime que la définition du nanar, dépendante d'une définition du cinéma lui-même, permet suffisamment de subjectivité pour qu'on accepte
des divergences, parfois au sein d'une même *cellule. La réappréciation de certains films du site, dont la cotte Nanar descend ou remonte selon
les visionnages, démontre cette flexibilité.

Je ne vais donc pas inutilement taper sur Didelot ou même Forestier. Je pense aussi qu'outre la jalousie évoquée par John Nada, il y a une méfiance naturelle
face à une appropriation marquée d'un terme (ici le nanar) par une entité collaborative (Nanarland et adjacents). Toutes proportions gardées, Nanarland est un nouveau "cahiers du cinéma", récupérant un patrimoine cinématographique peu connu ou mal défini à l'époque et lui donnant un nouveau cadre sémantique.

Dans l'imaginaire collectif, Nanarland fonctionne aussi comme gardiens du temple, ceux qui "savent", qui ont développés les critères (aussi extensibles soient-ils) pour déterminer ce qui est nanar et ce qui ne l'est pas. Pour un observateur extérieur, cela peut être perçu comme de l'arrogance ou de la possessivité. J'ai été confronté à ce genre de réaction lorsqu'il a fallu défendre Peur Bleue parce que certains considéraient le film de nanar (avec un d !) sur les réseaux !

Pour ma part, je maintiens que certaines chroniques du site sont impertinentes et que les films traités ne sont pas nanars, pas même mauvais. On se souviendra de mon plaidoyer pour Lair of the White Worm de Ken Russell et l'appréciation générale pour ce film tend à me donner raison. L'étude nanarophile reste jeune et mouvante, il est normale qu'elle soit rencontrée avec scepticisme.

Autant nous faisons des jaloux, autant nous devons nous-mêmes rester humbles.

*par cellule, je veux dire communauté


Je comprends l'idée, et je suis d'accord à 96%.

Cependant, dans un monde clivé comme actuellement, je trouve que répondre par la modération, garder une position au centre, ça devient de plus en plus compliqué. J'ai vraiment l'impression qu'avoir une position critique est réceptionnée par certains comme une attaque ad personam.

Je le répète, mais les voix discordantes devraient débattre, non pour savoir qui a raison, mais pour le plaisir d'opposer les points de vue, les savoirs, les ressentis et les interprétations.



Je ne pense pas, à aucun moment, avoir défendu une position centriste ou même modérée, Bataille. ^^' J'ai surtout invité à rester humble et à l'écoute en tant que Nanardeur, de ne pas nous isoler toujours plus dans une tour d'ivoire où les "voix discordantes" que tu mentionnes seraient traitées avec suspicion.

Donc dans l'ensemble nous disons bel et bien la même chose, Bataille. Après, c'est selon moi complètement hors-sujet, mais c'est justement dans un monde ultra-clivé qu'il faut garder la raison, ce qui n'équivaut pas à adopter une position centriste ou même modérée, je le répète.

Pour revenir au sujet, je serais content de voir projeté Dracula ce vieux cochon dans mon festival local. Nous avons un concept, la "Silent Projection" avec les casques d'écoute et trois chaînes, la première pour le film, les deuxième et troisième pour deux équipes d'impro doublant le film selon leurs délires. Avec un film déjà sur-doublé à la base, ça rajouterait une couche !! :rigole:

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 Sujet du message: Re: Dracula, Ce Vieux Cochon - 1969 - William Edwards
MessagePublié: 11 Mai 2025 1:01 
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John Nada a écrit:
JACK TILLMAN a écrit:
Question : vous avez encore souvent des reproches au sujet des chroniques mises en ligne ? Je ne vais pas sur les réseaux sociaux, donc je demande.


Alors, honnêtement, de moins en moins. Et plus on avance dans le temps, moins on est sur des exemples précis (et parfaitement défendables pour certains), et plus on est sur le maintien envers et contre tout d'une prise de position "de toute façon j'aime pas Nanarland et puis c'est tout".

On ne vas pas se mentir, au départ, il y a eu de vraies, grosses erreurs de casting dans les chroniques de Nanarland. Une des toutes premières chroniques du site étant... Massacre à la tronçonneuse :lol: (chronique promptement retirée du site ! pour ma défense, je n'étais pas encore là :ninja: ). Par la suite, on nous a reproché de cataloguer des réalisateurs comme Joe D'amato ou Jesus Franco "réalisateurs nanars". Ou de rire bêtement en mettant tous les films bis italiens dans le même panier (ce qui est faux bien sûr). Bon, clairement le site a démarré comme le gentil délire de 5 étudiants, se marrant à rire de mauvais films, souvent avec une certaine mauvaise foi. Et puis le site a grandi, évolué, gagné en légitimité. Et les critiques ont été moins nombreuses. Drexl m'avait raconté qu'un jour, dans un festival, il s'était présenté comme membre de l'équipe Nanarland auprès d'un journaliste de Mad Movies (à l'époque où Drexl ne travaillait évidemment pas pour le magazine). La réponse fut, en gros et de mémoire : "au début je ne vous aimais pas, je trouvais que vous étiez des petits cons qui aimaient juste se moquer des films. Et puis après j'ai vu vos interviews et j'ai révisé mon jugement."

Il y a toujours (et il y aura toujours) des personnes réfractaires à Nanarland, et je le comprends parfaitement, et ça ne me pose aucun souci. Mais ce qui est amusant, c'est de constater en creusant un peu qu'il y a souvent chez les "anti-Nanarland" de la jalousie, du fait de la popularité de Nanarland. On nous a même joué le couplet façon Oncle Ben du "avec votre grande visibilité, vous avez des grandes responsabilités, et à cause de vous, maintenant les gens du grand public voient tous les films de genre italiens, mexicains ou philippins à petit budget comme des gros nanars"

Ce qui est amusant aussi, c'est le niveau assez hallucinant de contradiction qu'on trouve parfois. On peut être d'accord avec nous sur 99% du contenu d'une chronique, mais le fait de qualifier un film de "nanar" est une ligne rouge absolue, qui nous démarque idéologiquement et fait office de repoussoir. Si on prend par exemple quelqu'un comme David Didelot : je l'aime bien, je n'ai jamais lu son fanzine Medusa mais j'ai aimé son bouquin sur Bruno Mattei et celui sur la collection de livres Gore, il a fait un boulot énorme. Quand il parle de Mattei, il a volontairement banni les termes "nanar" ou "navet" qu'il déteste. C'est son choix, je le comprends, pas de problème. Mais on sent bien qu'au fond il aime les films de Mattei pour les mêmes raisons que nous, pas parce que ce sont des chefs-d'oeuvre du 7ème art.

A titre d'éclairage, pour que vous compreniez le sentiment de contradiction dont je parle, je vous copie-colle son avis sur le livre Nanarland tome 2 :

Citer:
"Nanarland - Le Livre des mauvais Films sympathiques 2 : Electric Bogaloo", Ankama Editions, 2016.
Les mecs ne manquent pas d'air quand même : en ouverture du livre, la bande à Nanar balance les citations non circonstanciées de quelques facebookeurs détestant la nanardie, ou agacés tout simplement... avec noms à peine camouflés desdits "haters". Les passants réguliers du réseau reconnaîtront ces "salauds" ; les méchants "coupables", eux, en riront… ou pas. Troisième degré génial ? Cynisme au cube ? Réponse ironique du berger à la bergère ("vous haïssiez le volume 1? Ben voilà le tome 2 dans votre gueule !") ? Dédramatisation rigolarde d'un débat qui agite le marigot bisseux (le bien-fondé, ou non, du concept même de "nanar") ? Ça provoque grave quoi, du moins ça le voudrait, comme un impayable Yann Barthès (lol), comme un Laurent Ruquier hilare (mdr), ou comme un François Forestier bissophile (ptdr). On ne peut pas plaire à tout le monde certes, même si "TéléObs" a bien aimé.
Soyons honnêtes cependant : le bouquin tape carrément à l'œil, excite les glandes salivaires, genre bonbon acidulé dans son emballage flashy. Et comme pour l'opus 1, l'habillage VHS met dans le mille (sans compter la touche Melki pour la couv') : belle idée n'empêche, au diapason d'une nostalgie ambiante qu'exploite savamment l'équipée Nanarland. C'est joli, c'est vrai, et c'est foutrement bien ficelé : chapitrage habile du bouquin, titrage rigolo, accroches incitatives, choix de films improbables qui passeront sur la sellette (mention spéciale à la partie "Enfances souillées"), illustrations volontairement laides, articles découpés comme un talkshow ou un post FB, et ce pour aller vite, vite ! à l'essentiel (?) (la meilleure réplique, la meilleure scène...).
On l'aura compris : je n'habite pas à Nanarland, et c'est peu de le dire. L'évocation ultra cynique d'un cinoche prétendument mal branlé et rapiécé ne me fait pas bander, et m'arrache rarement le sourire. Pas vraiment sectateur d'un cinéma bis boboïsé (je ne perçois pas l'explication du Monde dans un mini giallo), je n'apprécie pas plus la dérision absolue érigée en grille critique, cet l'ultime avatar d'un scepticisme généralisé et d'un présentéisme fat. Tout est dans le ton ici, et dans le ton, tout n'est pas bon : les mecs ont certes le sens de la formule (assassine, amusante, paradoxale) et l'œil aiguisé ; mais justement, le jeu de massacre consiste bien souvent à réduire le film au détail qui tue, à la séquence ratée, au dialogue pourrave ou à l'acteur nullard… pour flinguer l'ensemble illico presto. A ce petit jeu, "Les Guerriers du Bronx" et "Parole de Flic" sont donc décrétés nanars… Discutable quand même. Comme "Les nouveaux Barbares" ou "Santo et le Trésor de Dracula"… Comprenne qui pourra. Pas moi en tout cas.
Bon, après tout, chacun son trip, et dans le genre "c'est tellement naze que c'en est bon !", Nanarland n'a pas beaucoup de concurrents, et a même beaucoup de fans. Ma foi… On peut toujours considérer l'entreprise comme une porte d'entrée, une introduction ludique à l'immense univers du cinéma bis : en ce sens, les entretiens qu'a mis en ligne le site éponyme sont carrément intéressants (Mike Monty, Alberto De Martino, Greydon Clark, Luigi Cozzi…), comme les encarts informatifs dans leurs livres : autant de petits prologues incitant le quidam à la découverte de Claudio Fragasso par ici, Erwin C. Dietrich par là, ou Weng Weng par ailleurs. Et puis le site offre une richissime banque d'images : les gars ont chiné la VHS rare, ont scanné des centaines de jaquettes : chapeau. On ne va pas cracher dans cette soupe et faire la fine bouche. Mais voilà, sourd trop souvent à mes yeux cette cruelle ironie qui - même par compassion, même par affection - transforme un film en machine à ricanements, en turbine à vannes. C'est probablement l'époque qui veut ça : on est revenus de tout désormais, on connaît les codes par cœur, et l'on se croit donc plus intelligents que le film, autorisés à tout démonter… mais le sourire aux lèvres.
OK, on m'objectera que tout ça c'est de l'amuuur en fait, que je n'y comprends goutte, ou que je me complais dans la bissophilie sectaire et pisse-froid. Possible finalement, mais tant pis. Je n'étais déjà pas trop Charlie ; je suis encore moins Nanarland, voilà tout.


Ce que je trouve marrant, c'est qu'on sent que le même livre, avec un contenu identique mais sans le terme "nanar" dedans et sans le label Nanarland, il l'aurait tout de suite beaucoup plus apprécié. Alors que bon, moi je n'ai pas boudé mon plaisir en lisant ses livres, même en sachant très bien qu'il ne nous aime pas. Les querelles de clocher c'est pas trop mon truc. (sa conclusion "Je n'étais déjà pas trop Charlie ; je suis encore moins Nanarland" m'a quand même troué le cul... il nous souhaite de subir un attentat ou quoi ?).

Pour répondre plus directement à ta question Jack : les critiques des bisseux intégristes, il y en a de moins en moins. C'est souvent une génération antérieure à celle de Nanarland. La génération fanzines. Présente sur Facebook. Maintenant les critiques ça vient surtout de Twitter / X. Et d'internautes plus jeunes, pour qui on est des boomers d'un autre âge, possiblement réacs et pas toujours woke-compatibles (ou pas autant qu'il le faudrait), ou des pauvres mecs chelous "qui se branlent sur des films roumains de 1972". Avoir un site Internet en 2025, c'est déjà la preuve qu'on est des dinosaures. Proposer du contenu écrit, et pas formaté "lecture en moins de 1 minute", c'est presque un anachronisme. Mais c'est aussi justement ce qui fait notre intérêt pour ceux qui nous suivent. Et surtout, ça reste ce qu'on a envie de faire et proposer.

Une chronique de Massage à la tronçonneuse ?
On peut la lire quelque part?

Drexl a bossé pour Mad Movies ?

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"Que vienne encore l'Hiver; que vienne encore l’Été;
ma seule saison, c'est vous; le cœur a ses raisons:
délicate chaaaaa a a aaaaate
je vous aime,je vous aime!"


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