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						 DONALD PLEASENCE
 
 L’acteur britannique Donald Pleasence est la parfaite illustration d’une carrière brillante dont la richesse même ne pouvait que lui causer des dérapages réguliers sur les chemins sinueux du nanar. Donald Pleasence, fils d’un chef de gare, est né le 5 octobre 1919 à Worksop, Royaume-Uni. Rêvant depuis l’enfance de devenir comédien, le jeune Donald réussit, encore adolescent, l’examen d’entrée à la Royal Academy of Dramatic Arts, équivalent français du Conservatoire. Mais, n’ayant pas obtenu la bourse d’étude nécessaire à financer ses études, il doit renoncer à intégrer l’école. Travaillant aux chemins de fer pour vivre, il ne renonce pas à son rêve et trouve finalement un travail d’assistant régisseur dans un théâtre de Jersey, où il parvient enfin, à partir de 1939, à devenir comédien. Donald débute dans «Les Hauts de Hurlevent » et remporte d’emblée le succès. Au bout de trois ans, il monte sur les planches à Londres.
  Mais la guerre va interrompre sa carrière : Pleasence, d’abord objecteur de conscience, se ravise et devient pilote dans la British Royal Air Force. Au cours d’une mission, son avion est abattu par la DCA nazie au-dessus du territoire français. Donald Pleasence est fait prisonnier et torturé. Une fois libéré par l’avance des troupes alliées, et remis de ses épreuves, il regagne l’Angleterre en 1946. Pour oublier les horreurs de la guerre et les sévices subis, Pleasence se jette à corps perdu dans son travail d’acteur. La suractivité sera d’ailleurs l’un des signes majeurs de son impressionnante carrière. Il remporte triomphe après triomphe sur les planches, partageant même l’affiche avec ses idoles Vivien Leigh et Laurence Olivier. 
 
 Mais, malgré son succès public et critique, il se montre insatisfait de sa carrière sur les planches, qui ne lui procure pas assez de bons rôles ni d’argent à son goût. A partir du milieu des années 50, Donald Pleasence se tourne vers la télévision. Très présent dans les dramatiques de la BBC, il devient familier du grand public et est surnommé par la critique d’« homme au regard hypnotique». Il est notamment très apprécié pour son interprétation du Prince Jean dans une série télévisée consacrée aux exploits de Robin des bois. En 1960, son interprétation au théâtre de la pièce «Le Gardien », d’Harold Pinter, lui vaut un véritable triomphe, ainsi qu’un rôle dans l’adaptation au cinéma . En 1964, il obtient son premier grand succès au cinéma en tenant un rôle de prisonnier de guerre dans «La Grande évasion », avec Steve McQueen. Ce hit mondial va lui ouvrir une voie royale au cinéma, où il va multiplier les rôles dans des productions de prestige, souvent dans des rôles de méchant, de traître ou de fou : «le Voyage fantastique », «On ne vit que deux fois » (où il est le premier acteur à prêter son visage à Blofeld, le chef du SPECTRE, ennemi juré de James Bond), ou «Cul-de-sac » de Roman Polanski, où il est le mari bafoué de Françoise Dorléac.
 
 Mais la réussite professionnelle de Pleasence, en augmentant considérablement ses revenus, lui a également donné l’habitude d’un certain train de vie, qu’il va devoir entretenir en multipliant les rôles dans des films alimentaires. On le voit ainsi dans de nombreux films d’horreur, auxquels son allure inquiétante se prête admirablement. Donald Pleasence assume sans états d’âmes de tourner pour de l’argent, mais ses choix ne sont pas toujours heureux et il se fourvoie occasionnellement dans des nanars ahurissants comme «L’Homme-puma », où son accablement devant ce qu’on lui fait jouer est visible à l’œil nu. En 1978, il manque de refuser «Halloween » (« La Nuit des masques »), film d’horreur réalisé par un jeunot nommé John Carpenter. Il aura eu du flair d’accepter ce rôle, car le succès mondial du film contribuera à lui assurer une fin de carrière dorée. Pleasence et Carpenter se retrouveront pour «New York 1997» et «Prince des ténèbres.» 
 
 Mais si le triomphe d’ «Halloween » assure à Pleasence un très grand nombre de rôles, ceux-ci ne seront pas toujours qualitativement à la hauteur, d’autant qu’il est désormais catalogué comme acteur de films d’horreur. Outre sa participation à «Halloween 2» (sans Carpenter), Pleasence accumule les films d’épouvante, allant de l’excellent («Phénoména », de Dario Argento, film que l’acteur jugeait cependant totalement idiot) au lamentable («l’Emmuré vivant »). Pleasence multiplie les rôles dans des séries B, notamment dans des productions italiennes : «Sotto il vestito niente » de Carlo Vanzina, «Rickshaw » de Anthony M. Dawson, « Double target » de Bruno Mattei, et autres «Spectres » et «Nosferatu à Venise ». Malgré des productions plus prestigieuses, la filmographie que Pleasence remplit à toute allure ressemble de plus en plus à un champ de navets. Selon John Carpenter, Donald Pleasence avait fini par regretter son attitude de mercenaire qui l’avait conduit à sacrifier la qualité pour la quantité. 
 
 Dans les années 90, Pleasence, désormais âgé, ralentit son activité. Il reprend néanmoins «Le Gardien» sur les planches. Mais le cinéma ne lui offrira plus de vrais rôles à sa mesure. Après le tournage du thriller italien «Fatal frames », Pleasence enchaîne avec «Halloween 6 », reprenant une dernière fois son rôle de psychiatre chasseur de tueur. Il ne verra aucun des deux films (paraît-il très médiocres) : le 2 février 1995, Donald Pleasence meurt dans sa propriété de Saint-Paul de Vence, dans le sud de la France, de complications d’une opération cardiaque. 
 
 Si sa carrière dériva au final pour de bon dans la série B et le nanar, il convient de se souvenir d’un acteur brillant, capable d’étonnantes prestations. Qui ne l’aurait vu que dans «L’Homme-puma » ne se douterait pas que l’homme pouvait être l’un des méchants les plus inquiétants de l’écran…Nul n’est à l’abri du nanar, pas même les meilleurs, qu’on se le dise ! 
 
 Nikita.
 
 Filmo complète :
 1995 - Halloween 6
 1994 – Fatal frames – Fotogrammi mortali
 1993 – The Hour of the pig
 1992 - Ombres et brouillard
 1991 - Dien Bien Phu 
 1991 - Miliardi
 1990 – Moi, Général de Gaulle
 1990 - Emmuré vivant
 1990 – Rickshaw, une ombre dans la nuit
 1989 – Paganini Horror
 1989 - Animali metropolitani
 1989 - River of death
 1989 – Halloween 5
 1988 - The House of Usher 
 1988 – Double target
 1988 – Casablanca express
 1988 – Last platoon
 1988 – Le Tueur de la pleine lune
 1988 – Hanna’s war
 1988 - Halloween 4 
 1987 – Django 2
 1987 – Nosferatu à Venise
 1987 - Spectres
 1987 - Prince des tenebres
 1986 – Into the darkness
 1985 – Cobra mission
 1985 – Le Tueur
 1985 – Treasure of the amazon
 1985 – Sotto il vestito niente
 1984 - Terror in the aisles 
 1984 - The Ambassador 
 1984 - Phenomena 
 1983 - Le Chevalier du Monde perdu
 1982 - Halloween 2 
 1981 - New York 1997 
 1981 - Les Bourlingueurs 
 1980 - Le Club des monstres
 1980 – L’Homme Puma
 1979 - Dracula 
 1979 - Nom de code Jaguar
 1979 - L'Homme en colère
 1978 - Halloween, La Nuit des masques 
 1977 - L' Ordre et la sécurité du monde 
 1977 - Un espion de trop
 1977 - Les Liens du Sang 
 1977 - Oh, God ! 
 1977 - Jesus de Nazareth 
 1976 - Le Dernier Nabab
 1976 - L'Aigle s'est envolé 
 1975 - Hollywood cow-boy
 1975 - La Montagne ensorcelée
 1975 - Evil baby
 1975 - Le Voyage de la peur
 1974 - Contre une poignee de diamants
 1974 - Attention, on va se fâcher!
 1973 - Frissons d'outre-tombe
 1973 - The Mutations
 1973 - The Rainbow boys
 1973 - Witness madness
 1972 - Le Joueur de flute
 1972 - Six femmes d'Henry VIII
 1971 - Kidnapped 
 1971 - THX 1138 
 1971 - Reveil dans la terreur 
 1970 - Le Soldat bleu 
 1969 - La Folle de Chaillot 
 1968 - Will Penny, le solitaire 
 1967 - La Nuit des généraux 
 1967 - On ne vit que deux fois 
 1967 - L'Oeil du malin 
 1966 - Cul-de-sac 
 1966 - Le Voyage fantastique 
 1965- Sur la piste de la grande caravane
 1965 - La Plus grande histoire jamais contée
 1963 - La Grande évasion
 1963- The Caretaker
 1962- L'Inspecteur
 1962 - Dr Crippen
 1961 - Les Mains d'Orlac
 1960 - L' Impasse aux violences
 1960 - Le Cirque des horreurs
 1958 - Chef de reseau
 1958 - Signes particuliers: néant 
 1958 - Les Corps sauvages
 1956 - 1984
 
 Sans compter de très nombreuses apparitions dans des séries et téléfilms anglais et américains. 
					
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 "Ach ! Dans mon pays, on appelle ça... LA SOUPE AUX SCHULTZ ! HAHA !" (La Guerre des espions)
   
					
							
  
							Dernière édition par Nikita le 26 Déc 2004 12:53, édité 1 fois au total.
						
  
						
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