Catman in Lethal Track
Réalisateur : Alton Cheung (Godfrey Ho quoi)
Acteurs : Jonhatan James (alias Johnathan Isgar), Kenneth Goodman, Danny Lau
Année : 1990
Genre : Super-héros chat-rcuté
Après avoir été griffé par un chat radioactif, Sam a hérité de pouvoirs fantastiques et surhumains. Aujourd’hui, il combat pour la liberté et la justice sous l’identité du mystérieux… CATMAN !
Question super-héros nanars, la concurrence internationale est très rude. Les Italiens, les Espagnols, les Turcs et même les Américains ont chacun apporté leurs pierres à l’édifice du nanar en collants. Aussi, lorsqu’il apprend que Godfrey Ho, le GRAND Godfrey Ho, s’est lui-même attaqué au genre, le nanardeur ne peut qu’être anxieux de voir le résultat.
Catman in Lethal Track, premier des deux épisodes des aventures de Catman, était précédé par une réputation extrêmement alléchante. Autant l’avouer tout de suite, il fut une relative déception : bon nanar oui, mais pas nanar exceptionnel. Les scènes de Catman proprement dites sont très, très drôles, rien à dire de ce côté-là. Le problème, c’est qu’elles sont vraiment trop courtes et trop peu nombreuses. Ah oui, j’aurais dû préciser : qui dit film de Godfrey Ho dit deux-en-un et celui-ci ne fait pas exception à la règle. L’autre métrage est cette fois-ci un obscur film d’action thaïlandais tirant sur le western. Celui-ci compte bien son lot de scènes rigolotes, mais clairement pas assez pour ne pas faire regretter que le fabuleux Catman ne soit pas plus présent.

Tadadadadadada… CATMAAAAAAN !
Pour le scénario, Godfrey Ho n’a pas fait dans l’originalité et ne s’est même pas trop foulé pour relier les deux films. D’un côté, nous avons des bandits thaïlandais qui prennent en otage les passagers d’un bus, torturent ce qui leur tombe sous la main et sont combattu par une motarde très garçon manqué (qui rappelle assez, pour ceux qui connaissent, un des personnages de Black Ninja). On nous apprend qu’en réalité ils préparent un coup d’Etat en Thaïlande, soutenus par l’Union Soviétique et aidés en sous-main par un traître américain, le père Cheever, gourou d’une secte sataniste. Pendant que les Thaïlandais font leur truc en Thaïlande, Catman affronte donc le père Cheever, sans que jamais les personnages des deux films ne fassent au moins semblant de se croiser ou de se passer des coups de téléphone.


Le père Cheever, comploteur par correspondance et acteur nanar à temps plein.


Question sbires à la con, Cheever est servi…
La grande attraction du film, c’est bien sûr Catman lui-même. Si vous pensiez que les pouvoirs de l’Homme-Puma sont crétins, croyez-moi vous n’avez encore rien vu. Catman est capable de changer les chaînes de télé sans télécommande, d’allumer les cigarettes à distance, de donner des coups de poing dans les murs et... c’est tout. Non, moi non plus je ne vois pas le rapport avec les chats. Heureusement pour le salut de l’humanité, Catman décide immédiatement de mettre ses pouvoirs au service du bien ! Catman, le héros exemple de la jeunesse qui encourage chacun à rester chez lui affalé devant la télé en fumant clope sur clope ! Bon, j’exagère, il a aussi des bracelets blindés qui lui permettent de dévier les balles, un peu comme Wonder Woman. Exactement comme Wonder Woman en fait, avec ce détail que, dans le monde de Catman, tous les sbires sont des tireurs d’élite qui visent toujours ses poignets. Ajoutez à ça que l’acteur qui incarne Catman est quelque peu ventripotent, et qui plus est revêtu d’un costume parfaitement ridicule et vous obtenez sans conteste l’un des super-héros les plus nanars jamais vus à l’écran.

Attention : cette cage contient un dangereux chat radioactif. La rumeur prétend que depuis il a été adopté par La Broche et Tante Pony.

Catman n’en finit plus de se prendre des balles dans le poignet.
Bien entendu, Catman n’est pas seul dans sa lutte contre le crime. Il est accompagné par un sidekick idiot, Gus, qui se trouve être également un agent de la CIA. C’est par lui que notre dynamique duo de Prisunic se retrouvera sur la piste du père Cheever, prêts à tout pour empêcher qu’un coup d’Etat n’éclate dans le film d’à côté. Pour l’aider dans sa lutte, Catman dispose aussi d’un Cat-computer et… ben c’est tout en fait. Pas de Cat-mobile à l’horizon, mille fois hélas !
Un sidekick de choc !

Les deux compères en civil.
Les méthodes d’investigation de Catman valent qu’on s’y arrête. A la suite d’une bagarre, un sbire a laissé tombé un morceau de papier sur lequel sont écrites trois lettres mystérieuses : « HCC ». Sam et Gus ont beau se creuser la tête, ils restent perplexes devant cette énigme aussi insoluble que le budget de ce film est insolvable…
(NB : le film n’est jamais sorti en France, il n’existe qu’en version anglaise, la traduction est de moi) :
Gus : «
Ca pourrait être n’importe quoi… Ham & Cheese Combo ? Hot Clam Chowder ? »
Sam : «
J’ai cherché dans nos fichiers, la seule chose que j’ai trouvé c’est la Holy Cheever Church… Tiens, si on demandait à ce mendiant qui dort sur le mur là-bas ! »
Et ils le font. Coup de bol, le clochard reconnaît le symbole et explique qu’il s’agit du symbole de "l’une de ces églises bizarres". Sam et Gus font aussitôt le rapprochement : La Holy Cheever Church bien sûr ! Comme le nom du type qu’on cherche !
Moment de flottement dans l’assistance…

En moins de cinq centièmes de secondes, Catman a enfilé son scaphandre de combat !


Ce frimeur de Catman ne peut s’empêcher de prendre la pose. Notez le rictus très « Stuartsmithien ».
En maître du cinéma sans queue ni tête, Godfrey Ho profite de l’effet de surprise pour couper brutalement vers le film thaïlandais avant qu’on n'ait bien eu le temps de saisir ce qui venait de se passer. Pendant ce temps donc dans le film Thaïlandais, un borgne nanar est très occupé à prendre des otages, se faire livrer des armes, torturer des prisonniers et quand il a un moment de libre, préparer son coup d’Etat. Pour déjouer ses plans, outre Catman qui fait ce qu’il peut mais qui est à 8 000 km, il y a la motarde évoquée plus haut, qui a la particularité de changer de coiffure entre
chaque scène. Elle a aussi une méthode bien à elle pour piloter son engin tout en canardant l’ennemi au fusil à pompe.
Un casque qui décoiffe… et recoiffe !

Non, vous ne rêvez pas, amis machistes : vous pouvez enfin affirmer sans crainte de représailles que cette femme conduit avec ses pieds.
Il y a aussi un autre type qui, apparemment, a de la famille parmi les prisonniers de N’a-qu’un-Œil. J’avoue avoir suivi cette partie d’un œil distrait car, en dehors de quelques vrais moments de n’importe quoi, c’est franchement mollasson… Ah ! Mais on me signale que Catman serait en danger… Oui, c’est ça, on retourne immédiatement dans l’autre film voir ce qu’il en est.

Le putschiste borgne. Pourquoi les borgnes sont-ils toujours méchants ?
Après les ninjas estampillés Mitsubishi, Godfrey Ho nous sort les sbires de chez Honda.
Effectivement, ça craint pour Catman. La descente chez les fidèles de Cheever s’est mal passée ! Non seulement ils avaient tous l’air con, mais celle que Catman croyait être l’innocente victime d’un rituel barbare s’est révélée être une autre adoratrice du diable ! La fourbesse est parvenue à endormir nos deux héros à l’aide d’un somnifère en spray, que va-t-il arriver à notre duo de détectives ?!
Ha haaa ! Ca sent le piège mortel à la con inextricable duquel nos deux héros ne vont s’extirper qu’à la dernière seconde tels une paire de Max Thayer en mousse ! Je sens qu’on va s’amuser, mais je n’en dévoilerai pas plus…
Vous ne rêvez toujours pas, ce sbire a un T-shirt « Fat-Man », et je ne sais absolument pas quoi en penser.
Après quelques allers-retours supplémentaires entre la Thaïlande et ce qui ressemble à la banlieue de Hong-Kong, Catman apprend grâce à ses super-pouvoirs (je veux dire par là qu’il l’apprend à la télé) que le père Cheever organise une grande marche évangélique. Catman et Tobin se rendent donc sur place, mais là, aucune foule en vue, aucune manif, rien. Un peu paumés, ils demandent leur chemin à une femme qui passe par là. Surprise ! C’est le clochard de tout à l’heure qui porte une perruque ! Aussi sec, ils le passent à tabac pour lui faire cracher le lieu du rassemblement, puis décident de se séparer. C’est l’heure du combat final, et même si je le pouvais je m’en voudrais de vous le décrire tant il est ridicule au plus haut degré. Suivant la tradition établie par les films de ninjas, le mot fin tombe alors comme un couperet à peine la bagarre finie.

Apparemment, il restait à Godfrey des stocks de bombinettes à fumée de l'époque héroïque.

Terrassé par la peinture jaune !
La seule chose à laquelle on pense une fois le film fini, c’est : encore ! Plus ! Oui, encore plus de Catman, de bastons ridicules, de pouvoirs débiles, de doublages ringards, de cabotinage des méchants, de vulgarité gratuite et de costumes trop petits ! Catman avait le potentiel pour devenir une référence, que dis-je, une légende nanarde, mais vraiment il n’y en a pas assez pour étancher sa soif. Il y a bien eu une suite avec les mêmes,
Catman in Boxer’s Blow que je n’ai pas encore vu, mais qui, de l’avis général sur le net, est moins drôle que ce film-là et contient encore moins de Catman.
Avec sa came coupée, Godfrey Ho parvient à nous arnaquer même sur la nanardise…
Note : 3/5
Diii-pa-pa-pa-lo-po Pa-pa-pa-lo-po diiiiiiiiii-pa-pa-pa-lo-po… Comment ? Ce n’est pas vous qui avez demandé plus de Scatman ?
Bonus :
PLUS de Catman !






« Mais qu’est-ce que je fous dans ce film, moi !? »