Schwarzie est réduit dès sa première apparition à un gros tas de viande. Lester ne cesse de donner dans la surenchère, tant dans les moyens utilisés que dans l'énormité des situations. Le film oscille en fait entre le fun assumé et la vraie débilité. J'ai notamment trouvé les punchlines particulièrement nazes, tombant tout le temps à plat (évidemment, pervers que je suis, je finissais par trouver ça drôle). Travail franchement médiocre sur les costumes.
La meilleure idée du film est certainement celle d'imposer une course contre la montre, faisant ainsi monter la tension avec efficacité, les incohérences passant peut-être aussi plus facilement. Pas de gras, pas de prétention déplacée, donc rien de puant. En cela, je penche bien plus pour le label série B que celui de nanar. Sachant que ce qui nous apparaît aujourd'hui comme une série B était sans doute labellisé A à sa sortie. Car certaines scènes d'action sont absolument grisantes, sans qu'il y soit question de second degré. Je pense en particulier à la fuite hors de l'avion (en sautant du train avant, Matrix aurait vraisemblablement du se faire massacrer par le train arrière). La scène du centre commercial est jouissive de bourrinage. Et l'assaut de la dernière demi-heure sombre dans le total n'importe quoi, avec défilé ad lib de sbires moustachus qui prennent bien garde à ne jamais se mettre à couvert pour bien se faire canarder, tandis que Matrix évite miraculeusement toutes les balles. Je suis toujours un peu frustré de constater que Schwarzie y est souvent doublé mais j'accepte. Et puis les baraquements qui explosent généreusement de l'intérieur grâce à deux bombes plantées sur leur seuil.
Tout ça est quand même réalisé avec une certaine compétence. Le montage est assez remarquable. La présence féminine au milieu de ce carnage n'est qu'une aberration de plus, on ne comprend pas ce qui justifie qu'elle partage ses aventures. Et on finit par s'en foutre. Détail rigolo, brève apparition de Bill Paxton en contrôleur aérien. Le score de James Horner est hideux.