Oui, c'est vrai, c'est hallucinant ce que les artifices déployés par Godfrey pour faire croire qu'il a été tourner en France sont voyant. A la rigueur il aurait carrément pu mettre "made in france en bas de l'écran.
Comme promis pour nos amis aux modems RTC, voici la version écrite de la chronique :
« Un bon film, c’est d’abord un bon méchant » disait Alfred Hitchcock. Dans Black Ninja, les méchants se sont Stuart Smith, Grant temple et Pierre Tremblay, ce qui donne déjà une bonne idée des abysses de nullité atteints.
Black Ninja réunit en effet un casting de rêve puisqu'au générique on trouve pas moins que Alphonse Béni, Richard Harrison, le grand Stuart Smith, Pierre Tremblay et même Paulo Tocha alias Bruce Stallion, sosie improbable de Stallone qui fait ici de la figuration à peine intelligente. Evidemment, pour la réalisation, qui d'autre que Godfrey Ho aurait-on pu choisir ?
Caramba ! se dit le nanardeur hispanique. Yé crois bien qué yé souis tombé sour oune gros nanar. Et effectivement comme nous allons le voir, Black Ninja est gros, Black Ninja est un nanar.
Le scènario est d'une non-originalité confinant à l'exercice de style, surtout pour qui a déjà vu un ninja de Godfrey Ho. L'histoire est celle de deux policiers d'Intepol (n’oubliez pas de prononcer Interpôle) Alphonse Béni et Richard Harrison (alias Alvin et Gordon), ninjas à leurs moments perdus lancés à la poursuite de deux trafiquants de drogue qui ont par ailleurs tué le femme d'Alphonse ; a ce sujet ne pas manquer la scène de l'agonie où pendant que sa femme met dix bonnes minutes à mourir dans ses bras Alphonse Béni ne songe même pas à appeler le SAMU.
La seule chose que l'on regrettera finalement c'est que si les deux méchants Grant Temple et Stuart Smith ("Randolph") sont bien des ninjas, ils ne font partie d'aucune secte cherchant à conquérir le monde.
Bien sûr, on est chez Godfrey Ho et que serait un film de Godfrey Ho sans des morceaux d'un autre film asiatique absolument sans rapport collés n’importe comment ? Ici l'autre film est supposé nous conter l'histoire d'un chinois nommé Edmond (n'importe quoi) dont le père a été tué par un certain Tiger, de son état nervi de Grant Temple. Là aussi la nanardise suinte notamment dans les bastons filmées en accéléré très accéléré mais aussi dans l'ami du héros et sa salopette ridicule, sans parler du fait qu'Edmond ne cesse de clamer haut et fort qu'il n'est pas effrayé et n'en passe pas moins la moitié de son temps à prendre la fuite.
Ce film est étonnant à plus d'un titre. D'abord parce que pendant un bon moment, il ne se passe rien. En dehors des scènes d'action ce film est incroyablement mou mais heureusement le nanardeur est sauvé de la monotonie par des doublages véritablement hors du commun. J’en veux pour preuve ces deux morceaux d’anthologie
http://perso.club-internet.fr/julien-gautier/blackextrait01.wav
http://perso.club-internet.fr/julien-gautier/blackextrait02.wav
Mais Black Ninja, ce sont aussi bien sûr des ninjas qui ici ont une façon bien particulière de se battre, c'est à dire en accéléré bien sûr et surtout en moulinant frénétiquement des bras avant de lancer leurs attaques spéciales de ninjas. C'est bien simple, on dirait une bande de gamins sous ecstasy chantant "pousse là là là et mouds l'café" sur un rythme de techno effréné.
Enfin, dans Black Ninja, il y a des pastèques.
Un lien étrange unit indiscutablement Richard Harrison à ce fruit dans une relation de soumission-punition puisque ici aussi, après le charcutage au sabre de Ninja Terminator, plusieurs pastèques ont été maltraitées au cours de ce film. Qu'on se le dise, si un jour les "cannibals pastèqs from outer space" se décident à envahir la terre elle n'ont qu'à bien se tenir parce que je connais un ninja qui les attend déjà de pied ferme !
Allez, un bon 3/5 pour le plaisir de retrouver tous nos ninjas préférés réunis dans le même film.
On se quitte avec un petit extrait vidéo à forte teneur en moulinage de bras et en maltraitance de pastèques.
http://perso.club-internet.fr/julien-gautier/blackextrait03.avi
Le coupable, c’est lui !
Pour Yamakasi, Luc Besson a tout piqué sur Black Ninja
Stuart Smith qui réfléchit. Image rare.

Grant Temple et Stuart Smith rivalisent de grimaces..
Un film où l’on donne beaucoup de pains...
Human coke, plus fort que Human bomb !
Alphonse Béni est le Black Ninja. La preuve, il est Noir et il y a marqué « Ninja » sur son bandana.
La fameuse salopette
La valisette du ninja. Depuis le 11 septembre, elle ne passe plus en cabine il faut la mettre en soute.
Mais pourquoi Stuart Smith ne peut jamais s’empêcher de faire la gueule ?
Même en calbute, un ninja reste un ninja.
Paulo Tocha, dans un rôle inspiré
Un autre figurant, très inspiré aussi
Richard harrison, la classe quoiqu’il arrive