Un mélange sympa entre le post-apo et le film sécuritaire. C'est d'ailleurs marrant parce que si les méchants se croient dans Mad Max, personne ne semblent choquer de les voir accoutrés de la sorte alors même qu'il n'y aucune guerre nucléaire en cours! Au delà de ce grand bal masqué, c'est aussi un festival de trognes, de freaks venus de nulle part entre les nains barbus fans de Tina Turner et les sbires ricanants pour un rien. Faut dire que leur boss sort tout droit d'un épisode de Ken le survivant comme l'avait déjà fait remarqué quelqu'un, donc c'est un peu la porte ouverte à toutes les folies.
Et devant ces attentats au bon goût que fait la police ? Pas grand chose, puisqu'il faudra attendre une prise d'otage pour qu'elle se bouge mollement les fesses. On notera par ailleurs que nos amis flics sont vraiment une belle bande d'inconscients puisqu'il suffit qu'une mère de famille leur demande de participer à l'enquête pour qu'ils lui déballent toutes les infos qu'ils ont sur le gang et la laisse faire sa petite opération de sauvetage, tranquille dans son coin... . Rien d'étonnant alors que le héros se lance dans une vendetta pour sauver son honneur. On se demande bien pourquoi ceci dit, parce que sortie d'une scène où il hurle à la face du monde son malheur, notre super agent est d'une inexpréssivité terrifiante, au point de se demander si son kiki lui manque vraiment. Néanmoins, ça ne l'empechera pas de lacher les chevaux à un quart d'heure de la fin, quand lui et ses collègues livrent une démonstration de bourrinage qui ferait passer les Expendables pour une petite bande de lopettes.
Pourtant, si les codes des deux genres évoqués plus haut sont respectés et font plaisir à voir, le film s'offre une petite touche d'originalité de part le statut de son personnage principal. Car c'est un festival de messages subliminaux, d'effets de styles qui vont être mis en place pour nous parler de la douleur de notre protagoniste castré et des conséquences que cela implique. Entre une femme peu farouche qui se lance dans un numéro de séduction au bord de la piscine, invitant deux collègues de son mari à se baigner mais dont on comprend finalement qu'il s'agit d'un appel à la luxure ou bien encore, la symbolique de la voiture, épave qui sera customisé pour pilonner les méchants, un peu comme si le héros trouvait dans son véhicule un prolongement phallique, lui permettant de retrouver sa virilité. J'interprête sans doute beaucoup, mais toutes les scénes autour du héros tourne autour de son état et c'est fait avec tellement peu de subtilité que je ne peux imaginer que tout soit le fruit de mon imagination. De toute façon, ce petit plus reste pour moi le gros atout du film, ce quelque chose qui lui permet de se démarquer par rapport à d'autres.
Par contre, j'ai lu la chronique, excellente par ailleurs (Nikita, reviens-nous) et j'ai constaté le fait qu'on mettait en avant le fait que les héros avaient des noms de code, or, je n'ai rien entendu de tel dans la version que j'ai visionné malgré une VF qui fait le taf en matière d'intonations navrantes et de non investissement des acteurs. Les agents ont des noms communs Georges, Frank ou même... Wally pour le héros émasculé, mais pas de W2, R3 ou V1. Peut être seulement dans la VO, je n'en sais rien.
_________________ la-li-lu-le-lo
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