La Légende de Mulan
http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... ndedemulan
Titre alternatif: Mulan, The Legend of Mulan.
Catégorie: Enfants
Genre: Légende chinoise sous LSD
Origine: Pays-Bas
Durée: 0h42
Année: 1998
Aux vues des multiples contributions apportées par Joseph Lai à la section "Enfants" du site, nous aurions presque fini par penser qu'il était le seul homme capable de produire des dessins partiellement animés, mais constamment médiocres. Pourtant, il fallait bien se rendre à l'évidence, et constater que d'autres margoulins s'étaient aussi mis en tête de faire leurs beurres sur le dos de nos charmants chérubins, en gavant les bacs à soldes d'oeuvres terrassantes de nullité. Conscient de la menace planant sur les générations futures, Nanarland se devait de réagir et faire la lumière sur ses autres perles de mauvais goûts. Et c'est en ce sens que votre serviteur a décidé aujourd'hui, sur les conseils d'autres fous furieux, de s'attaquer à une nouvelle catastrophe. Une petite pièce de choix qui n'aura nulle difficulté à se poser fièrement aux cotés d'autres débilités du même genre. Ce film a bien évidemment un titre, j'ai nommé: Mulan.
Houlà, stop, attendez une minute, ne sortez pas le goudron et les plumes tout de suite. J'en vois déjà qui sont prêts à me passer le squeele au tournebroche, mais ce n'est pas ce que vous croyez. En fait, il s'agit plutôt de "la légende de Mulan", une production néerlandaise apparue discrètement en vidéo à la même période que le blockbuster de Disney, histoire de tromper le chaland. Sérieusement, vous pensiez que j'allais écrire un texte sur un métrage de l'oncle Walt ? M'enfin, pour qui vous nous prenez ? Ce n'est pas ici que vous verrez des gens casser du sucre sur une oeuvre qu'ils n'ont a pas aimé, histoire de satisfaire un petit plaisir de snob, pas de ça chez nous. Si une chronique est faite, c'est qu'il y a de bonnes raisons. D'ailleurs à ce propos, il serait temps d'argumenter un peu.
Qu'est ce qu'on ose pas écrire pour vendre des VHS… .
Le scénario nous raconte les péripéties de la jeune Mulan, qui vit des jours heureux aux près de ses parents jusqu'au jour où la guerre éclate. L'empereur, soucieux de conserver son autorité, malmenée par le complot d'un dangereux despote, le général Hi-Deu, appelle à la rescousse le père de notre héroïne, qui fut jadis un grand guerrier. Malheureusement, notre brave homme, à présent vieux, usé et fatigué, ne peut plus mener les siens à la victoire. Afin de lui éviter une mort certaine, Mulan décide de se faire passer pour un garçon et rentre dans l'armée.

Le général Hi-Deu. Rarement personnage aura aussi bien porté son nom.

Mulan, obligée de cachetonner dans des animés de seconde zone après le succès de son premier film.
Pour le moment, il n'y a pas de quoi être soupçonneux: les bases de la légende sont respectées et l'histoire suit son cours sans anicroche. Cependant, les géniteurs du projet ont bien vite compris que pour être un peu original, et éviter un procès, ils devraient se montrer plus audacieux. Et c'est là qu'intervient le drame, tant certains passages font sincèrement douter de la santé mentale des auteurs du script. Ainsi, sachez que le moyen trouvé par Hi-Deu pour renverser le trône de son rival est loin d'être conventionnel. Il s'agit en fait d'empêcher un dragon sacré de se réveiller, afin que ce dernier ne puisse pas faire fondre la neige tombant sur la Chine, provocant ainsi une sécheresse. Une méthode qui en vaut une autre, mais le plus fort, c'est l'astuce utilisée par l'officier renégat pour maintenir la créature endormie, qui consiste tout naturellement à défoncer la bête à l'opium. Alors, je m'excuse par avance si une quelconque légende orientale fait état d'une telle pratique, n'empêche qu'il y a matière à se poser des questions en voyant ce genre d'allusion se retrouver dans un dessin animé pour enfants.

Vous voyez, j'invente rien…

…même le panda est pas fichu d'être clean !
Si ce détail a de quoi laisser dubitatif, la réalisation pour sa part voyage en plein paradoxe. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, le film apparaît à la fois très rythmé et affreusement lent. De ce fait il se dégage qu'afin de meubler vaille que vaille, nombreux seront les plans à se voir être étirés en longueur à un point qui dépasse l'entendement. Le procédé a beau avoir été utilisé par le passé, il trouve ici un écho particulier, les scènes incriminées étant surtout les plus anodines. Voir, par exemple, notre héroïne renifler bruyamment après un gros chagrin pendant près de dix secondes plongera alors le spectateur mal à l'aise dans une succession de rires nerveux plutôt que dans la compassion. Ce besoin de remplissage forcené atteint cependant son apogée lors de l'intégration d'une scène qui, outre le fait qu'elle n'a aucun rapport avec le reste du récit,
va nous dénoncer les préjugés que peuvent avoir les ours bruns envers leurs cousins polaires. Un phénomène de société, vous en conviendrez, pas suffisamment abordé dans les médias, mais dont on se demande comment il a pu atterrir en plein milieu du métrage, malgré l'intervention d'un panda qui vient, tant bien que mal, justifier cet intermède.


Exclu mondiale, la nouvelle campagne de SOS Racisme: Touche pas à mon ours !
Il ne faut surtout pas croire que ces instants de flottements rendent le film ennuyeux, puisque comme évoqué auparavant, la narration se voit être dynamisée par son montage. Un art au combien délicat, pouvant même s'apparenter à de la chirurgie, sauf si, bien sur, le responsable de l'opération s'avère être le professeur Jason Vorhees, davantage familier de la machette que du scalpel. Durant son périple, Mulan va donc réussir à passer une enfance paisible, s'entraîner pour prendre la place de son père dans l'armée, devenir général, se faire kidnapper, s'enfuir, retrouver un dragon sacré, affronter du sbires et botter le cul de leur chef, pour pouvoir enfin retourner chez elle. Et cela, en un peu moins de quarante minutes. Dire qu'il y en a qui ose crâner, alors qu'il ne sauve le monde qu'en seulement 24 heures chrono… .


A pied, à cheval ou en deltaplane, Mulan, faut pas lui baver sur la languette.
Ce n'est pas non plus du coté des dessins qu'il faudra espérer un miracle, bien qu'à première vue, utiliser une touche graphique s'approchant des estampes japonaises aurait pu s'avérer être une bonne idée. Hélas, confier la conception de ces décors à un pingouin mutant qui, au lieu de livrer un travail sérieux, aurait profité de ses dons exceptionnels pour faire la tournée des bars entre deux planches, ça reste problématique. L'équipe technique a dû alors s'apercevoir que pour rendre hommage à un style, ou pour le pomper honteusement, il était préférable d'avoir derrière les crayons un dessinateur avec un minimum de talent. Histoire d'enfoncer le clou, on remarquera également l'utilisation de la 3D, ainsi que des prises de vue réelles, intégrés aux dessins traditionnels afin, sans doute, de compenser quelques lacunes flagrantes. Il n'en est pourtant rien et le résultat final a autant d'allure que la pose d'une attelle sur une jambe de bois.
Pauvre animal forcé de courir sur ses moignons… .
Que vient faire le Punisher dans cette galère ?
S'il n'y avait que des soucis d'ordres visuelles, nous pourrions être un minimum indulgent, mais le tout est magnifié par des procédés d'animation complètement à la ramasse. Ici encore, on tente de nous faire avaler la pilule en utilisant des ruses grossières, comme floutter le fond pour simuler la vitesse lorsqu'un personnage court, ou intégrer des pseudos ralentis pour éviter que le spectateur voit à quel point l'ensemble apparaît saccadé, même lorsque rien ne bouge à l'écran. Néanmoins,et malgré tout les efforts possibles, on ne rendra jamais fluide des actions qui doivent tourner par moment à deux images/seconde. Que les puristes se rassurent, on ne reste pas à l'abri d'erreurs familières comme des proportions fantaisistes, des changements de couleurs inopportuns ou des séquences défiant les lois de la logique, voyant notamment Mulan escalader un arbre gigantesque en un seul bond. Il ne faudrait surtout pas oublier les techniques qui ont fait leurs preuves.
Pas facile de se curer le nez avec ce genre de paluches.
Un esclave mourant de fatigue. Affreux.
Enfin, il nous faut évoquer le doublage. Inutile de vous dire que comme à l'habitude, l'intégralité du casting vocal s'est surpassé pour apporter à l'ouvrage l'un de ses gros atouts, arrivant à livrer une prestation aussi chaotique de ce qui apparaît à l'écran. On peut d'abord compter sur l'interprétation, les acteurs ne faisant aucun effort pour apporter un minimum de conviction à leurs répliques. Visiblement débutants dans l'exercice, ou neurasthéniques, les doubleurs démontrent un manque de professionnalisme effarant, allant jusqu'à jouer atrocement faux le moindre sentiment un peu complexe comme la joie ou la tristesse. Mais au delà de cet aspect, force est d'admettre que ce sabordage en règles n'aurait pas le même impact sans la promptitude des comédiens à partir en freestyle dès qu'ils en ont l'occasion. Parmi les différentes tirades issues de leurs cerveaux malades, on remarquera ce duel opposant Mulan à Hi-Deu où les deux protagonistes rivalisent d'inventivité,
pour s'asséner des répliques plus confondantes les unes que les autres. Dans le même esprit, les diverses interventions du père de notre héroïne ont également le mérite d'être à peu près toutes à cotés de la plaque,
les proverbes du vieux sage semblant tous sorties d'un vieux stock de biscuits de la fortune, recopiés à la vas vite après un repas arrosé au resto chinois du coin. Il est cependant important de signaler que ce qui ressemble fort à une démission collective n'est pas une particularité de la version française, la mouture anglaise souffrant par ailleurs des mêmes lacunes. Pour peu, on finirait par supposer que c'est la bande qui génère ses propres ondes nanardes, empêchant les acteurs de doubler correctement.
Méfiez-vous de ces trois là: ils vous auront à l'usure.
Le père de Mulan, pas loin de ressortir une connerie.
Au final "Legend of Mulan" reste très agréable. Son intrigue n'est peut être pas autant ravagé du scalp que certains films chroniqués dans cette catégorie, toutefois, pour faire aussi dingue qu'une histoire mettant en scène des aliens, un dictateur nord coréen et une bande d'écoliers avec leurs robots, faut quand même s'accrocher. Par contre, soyez certains que son animation hasardeuse et, surtout, son doublage désastreux répondront à vos attentes.
Après, si vous voulez des nouvelles de Mulan, sachez qu'elle a été virée de chez Disney à la suite de ce film. Un malheur n'arrivant jamais seul, elle a depuis sombré dans l'alcoolisme, conséquence directe de son limogeage, ainsi que de sa rupture avec Hercule, qui l'a quitté pour cette cochonne de Pocahontas. On raconte même qu'elle serait contrainte de tourner dans des hentais softs pour payer sa cure de désintox, mais je vous ai rien dit. Et oui ma bonne dame, c'est bien triste. Tout fout le camp, même chez Mickey… .
Déjà qu'en temps normal, suffisait de pas grand chose pour qu'elle montre sa culotte, faut pas s'étonner.
Wolfwood 2.25/5
Un grand merci à Nikita, ROTOR et Walter pour leurs aides.
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Cote de rareté
2/Trouvable
Le film est trouvable en vhs chez Fun Kid's(visuelle en début de chronique)chez Springboard Home Video ou chez Arlequin. Un dvd distribué par Action Media Presse hante également les rayons de vos marchands de journaux et autres supermarchés.
Attention de ne pas confondre avec cette autre galette, cachant un film d'animation italien nettement moins sujet à critiques.
Au rayon curiosité, on notera ces deux jeux vidéos, sur Playstation 1 et 2, destinés au jeune public et édités par ces sagouins de chez Phoenix. Au menu des festivités, gameplay affligeant, animation catastrophique ainsi que le film qui nous intéresse en guise de bonus. Vu la réputation de la marque, je ne me m'y suis personnellement pas risqué, néanmoins si vous êtes prêt à sacrifier dans les 15 Euros pièce pour les acquérir, vous gênez surtout pas.
Liens utiles:
Le site de ceux qui tirent les ficelles:
http://www.django.com/