CUBBY HOUSE (A.KA THE THIRD CIRCLE, A.KA HELLION : THE DEVIL'S PLAYGROUND)
Réalisateur : Murray Fahey
Année : 2001
Nationalité : Australie
Genre : Menuiserie et Démonologie
Durée : 1h20
Acteurs principaux : Joshua Leonard, Belinda McClory, Amy Reti, Joshua Tainish Biagi, Craig McLachlan, Jerome Ehlers,
L’été est souvent la période durant laquelle les producteurs honteux fourguent leurs séries B ou Z. Ceci dans un but de camouflage afin de se débarrasser de pellicules trop grasses pour être honnête et compter sur un public de jeunes en vacances estivales assez peu regardant sur la qualité (le fameux "effet bière" de 15h). Mais voilà, parfois on s'emmerde assez en été pour avoir envie de voir un bon film et de passer un bon moment. Si possible avec des amis.
Ce qu'il y a de bien avec les amis, c’est que vous pouvez tout leur dire. Le problème avec des gens que vous connaissez à peine, mais qui sont en devenir de bon amis, c’est que vous avez du mal à leur refuser certaines choses, par "politesse" :
- Bon ce soir on a envie de voir "Cubby House", ça te dis ?
- Ouais, un film d’horreur..allez dis oui, c’est notre premiere sortie cinéma.
...vous avez du mal à leur refuser certaines choses, voir de leur dire qu’ils ont des goûts de chiottes... Parce que quand vous voyez l’affiche de
Cubby House, et qu’on vous propose de voir ce film, c’est pareil que lorsqu’on vous sert un plat immonde dans un dîner de belle-famille...on accepte pour faire plaisir, mais on repère la sortie et/ou toilettes du coin de l’oeil, au cas où...
"haaa je vais voir cubby house....7.5 Euros !!! noon"
Première curiosité, le film est Australien. Deuxième curiosité, en Australien "
Cubby House" se prononce "
The Third Circle" et en Américain : "
Hellion, the Devil’s Playground". Troisième curiosité (décidement) le heros du film n’est autre que Joshua Leonard, qui jouait dans
Le Projet Blair Witch. Ca fait beaucoup hein ? Mais rassurez vous les curiosités dans ce film, ce n’est pas ce qui manque...
Tout commence par un prologue explicite se passant dans les années 60/70. Un type rentre chez lui et voit un prêtre satanique (oui, il porte une robe à capuche et un couteau donc c’est un sataniste...vous avez jamais lu la bible ?) soit disant son frère, en train de sacrifier ses enfants et sa femme devant ses yeux.
Tous ça dans une cabane...cubique...au fond d’un jardin...en Autralie...sans kangourous à l’horizon...et par conséquent sans Paul Hogan (dommage le film aurait mérité d’avoir un acteur qui cachetonne pour avoir un potentiel nanar décuplé)
On passera sur les hippies qui traînent sur le canapé et la femme au seins à l’air qui court dans la rue avec des colliers de coquillages et les clichés récupérés dans le livre "
le satanisme pour les nuls" (pantacles, 666 et autre poignards et signes cabbalistiques)
alors...ils disent quoi dans le scénario à propos des pentacles ?
Trente ans plus tard, tout une résidence s’est construite autour de cet endroit qui est resté tel quel. On se demande pourquoi, sans doute que le peu de mousse et végétation/bois pourri qui a servi pour le rendre plus vieux, l’a complètement camouflé des 500 habitants qui vivent à 2 mètres de là.
Un mère célibataire (donc vulnérable) emménage avec ses enfants : Joshua Leonard donc, rebel de base qui doit sûrement écouter Avril Lavigne et dessiner des symboles anarchiques sur les quatrièmes de couverture de son agenda tellement il est crédible dans son rôle. Ajoutez deux marmots plus jeunes : pas assez grands pour une identification probantes des spectateurs mais assez futés quand même pour avoir une repartie débile de temps en temps qui fait sourire la salle.
Si l’expression
faire un truc à la hache vous dit quelque chose, sachez qu’ici, l’usage est appliqué à toutes les composantes du film. Montage, jeux d’acteurs, scénario, ellipses, effets spéciaux. Remplacez le mot
hache par un outil encore moins précis comme "tronçonnneuse", "pelleteuse" ou meme "réacteur d’avion"
Car même si le film aborde de clichés, on a du mal à suivre tellement Fahey manie la narration comme moi je manierais un sous marin. Les scènes de 5 secondes sont entrecoupées d’autres scènes qui ont un sens, mais difficilement compréhensibles si bien qu’en 30 secondes, on croit qu’on a fait un bond de 2 semaines dans le film et de 20 minutes à la fois.
On ne pige pas grand chose, si ce n’est qu’on envisage le pire en pensant aux scènes obligatoires du cahier des charges du film d’horreur (la bataille finale notamment) que le réalisateur va devoir se coltiner
la cabane, à la fois la dimension d'un chiotte turque et d'un palace
Alors sans vous révéler le film, je peux vous dire que les enfants vont devenir méchants voir très méchants (il y en a même un qui dit "merde" à sa mère...c’est dire qu’on est dans un film d’horreur) et qu’ils vont faire des prières sataniques (enfin ils vont dire 4 syllabes incohérentes en boucle pendant 1 heure, assis par terre devant un mur) afin d’appeler le Diable pour qu’il puisse faire le merdier habituel sur terre (casser les carreaux du voisin, renverser des poubelles dans la rue et voter aux municipales pour un candidat royaliste)
ça va les momes, la lampes à UV ne vous brule pas trop ?
Quand j'y repense, c’est dingue comme ce film est mal fait. Au cinéma c'était visible, mais après l'avoir revu, c'est évident combien le budget du film est serré. En effet le même personnage joue à la fois le rôle du promoteur immobilier/futur amoureux de la mère de famille/enveloppe charnelle du diable à la fin (et hop je te sucre trois rôles pour le prix d’un)...y compris le réalisateur se permet un caméo de 5 minutes (et hop, je joue le rôle de l’exterminateur de serpent...avec mon tatouage sur la main et ma coupe de cheveux oxygéné tout le monde verra que je suis un real dans le coup).
Et oui un real dans le coup, effectivement. Car il a vu, comme des milliers de fans de film d’horreur sans doute, Evil Dead et ne se prive pas de faire des travellings de fou dans le jardin et de jouer avec les lianes et les plantes pour agresser les gens comme Sam Raimi l'a fait. Pour être dans le coup, il faut décidemment être imitateur, pas réalisateur.
Lianes aussi forte que des ninjas au demeurant. Car non seulement elles arrivent à tuer quelqu’un dans le centre ville à partir du jardin en passant par les égouts mais aussi à court-circuiter les câbles électriques de la maison afin qu’on voit des images de lianes version « photoshop » sur l’ordinateur annonçant l’arrivé du démon dans le jardin. (ces quatre derniers mots me font toujours sourire)
Alors, parlons du démon qui s’appelle en fait : Murzazael... je vous ais dit que c’était le Diable au début de la chronique ? ha ben je suis navré... je me suis trompé. M’enfin bon Fahey a du se rendre compte que le Diable était trop occupé dans les films à investir sa présence dans des villes corrompues mais qui ont de la gueule comme New-York, Paris ou des sites archéologiques plutôt que des villages australiens pourris qui servent de décors à des films minables (on a beau être le Diable, on ne travaille pas avec n’importe qui)
lianes + egout = meurtres abominables, attention les enfants
Alors Murzazael est aussi un démon nanar, déjà le nom est dur à porter (il a du recevoir des cailloux par ses copains démons à l'école à mon avis). Mais le pauvre le ridicule le poursuit : il fait des pièges à partir de piquets de barrière en bois (genre piège de trappeur à la Rambo) autour de la cabane, il fait apparaître des cafards pour faire peur aux enfants, il fait faire des cauchemars récurrents au héros (je tiens à dire que c’est la première fois que je vois des stock-shot d’un mec qui se réveille en sursaut) et il répète des milliers de fois son nom sur imprimante laser pour faire peur à la famille....On apprendra plus tard que pour le tuer, il faut dire son nom tout haut...à mon avis il est pas doué pour la ruse Murzazael.
"J'ai pas l’air con ?"
"Non moi j’ai l’air con"
"C’est vrai que vous avez l’air con...heu comme moi, sauf que moi j'ai l'air cote"
Alors que dire de ce film dans son ensemble ? Que tout fini bien ? Que le héros se tape sa voisine ? Que les enfants sont super méchants (attendez...ils REFUSENT d’aller dans leur chambre...) mais après super gentils ? Qu’apres le renvoi du démon, le real s’est dit que ça manquait de mort, alors il a rajouté une scène où des outils de jardin tuent un flic qui se demande ce qu’il fait là (nous aussi d’ailleurs...tout comme la mère qui disparaît pendant 20 mn avant de réaparaître)? Que les dialogues type
"super on est face à un vegetal-killer" sont navrants ? Que les effets du réalisateurs pour faire peur sont si mal réussis que lorqu’un fonctionne, on est à la fois surpris
etsurpris ?
Si vous avez répondu « oui » à la majorité de ces questions vous avez gagné le droit d’écrire à l’ambassade d’Australie pour que les films avec uniquement le mot
crocodile dans le titre sorte au cinéma. (à la limite
crocrodile, ça marche aussi)
Et mes amis me diriez-vous? Et ben je dirais que lorsque des gens décident pour vous lors du choix de ce film : assurez vous qu’ils vous disent à la fin :
- Hep ! tu as pensé quoi du film, alors ?...Franchement nous, on a trouvé ça tres moyen...
Car, finalement il suffit d'une phrase pour voir qu’on va bien s’entendre avec nos futurs amis.
même les rideaux sont l’oeuvre du diable dans ce film
NOTE: 1.5
En Finlandais, "leikkimökki" se prononce "nähnyt" et non pas "jännittävää" comme tout le monde croit...