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N.B. : Cette chronique a été capsée pendant la diffusion TV, et rédigée entre deux pages de mémoire... Donc soyez indugents... Merci
L’épée du vaillant
En 1973, Stephen Weeks tourne
Gawain and the Green Knight, avec dans le rôle titre Murrey Head. Il en tournera une seconde version, nommée cette fois-ci
Sword of the Valiant: The Legend of Sir Gawain and the Green Knight en 1984. C’est ici que tout cela prend son intérêt, car cette version nommée en France l
’Epée du vaillant, est produite par nos vieux amis de la Cannon, Menahem Golan et Yoram Globus, qui mettrons leur touche très personnelle à cette production.
La magie avec la Cannon, c’est que malgré les budgets souvent faméliques dont ils bénéficiaient, ils ne se sont pas cantonnés aux films de ninja, et ont fait entre autre la joie des amoureux d’héroic-fantasy nanarde. Et nous voici dans un improbable mix entre les histoires de sir Gawein, sir Owein et sir Percival. On va donc avoir droit, dans le désordre, à des chevaliers, des gentes-dames, des suzerains félons, de la magie et des donjons à princesse, qui sont d’ailleurs le seul point fort du film puisqu’il a été tourné dans des châteaux existant réelement. Mais fi des considérations architecturales…
L’histoire commence dans un royaume paisible, trop paisible même, et le bon roi Arthur trouve sa chevalerie avilie par le manque d’actes de bravoure, ne pensant qu’à ripailler grassement au son d’instruments médiévaux magnifiquement doublé par un bontempi acharné, qui rythmera de ses mélodies aigres toutes les scènes du film (un grand moment de bonheur en musique complètement à côté de la plaque).
La chevalerie, c’était mieux avant…
Arrive alors ce qui sortira le royaume de son train-train : un cavalier aux pouvoirs magiques (c'est-à-dire constamment éclairé par un spot verdâtre), qui vient pour s’amuser à se faire trancher la tête. Et c’est là la première humiliation du film, car ce personnage n’est autre que Sean Connery, qui vient visiblement fêter ses 10 ans de costumiers alcooliques (de
Zardoz en 1974 à
L’épée du vaillant en 1984).
Devant la demande de décapitation du chevalier vert, personne, dans la cour, n’ose relever le défi… Personne, si ce n’est un jeune écuyer Gawain, qui, on ne sait pourquoi, se propose pour le challenge. C’est là la seconde humiliation du film, sur la personne de Miles O’Keffee qui, outre les déboires communs à tous les personnages du film avec le costumier, s’est visiblement aussi brouillé avec le coiffeur.
Immédiatement anobli par le roi, il tente de trancher la tête de Sean Connery, que ça fait doucement rigoler, puisque ce dernier repose juste après sa tête sur son corps…
Mouhahahahaha
Après cette franche partie de rigolade, le cavalier vert refuse de tuer le jeune Gawain, et lui donne une année pour se former, au terme de laquelle il se fera trancher la tête s’il ne résout pas une énigme. Et voici notre héros parti à l’assaut du monde, accompagné de Humphrey, son fidèle écuyer (un sidekick médiéval quoi…).
Si le film a bien un mérite, c’est bien de soutenir parfaitement son rythme : pas de temps mort, les péripéties s’enchainent parfaitement car il n’est pas possible à ce pauvre Miles O’Keeffe de faire trois pas sans tomber sur une sorcière, un chevalier ou n’importe quoi d’autre qui puisse occasionner des rebondissements. C’est un fait : notre preux chevalier va se laisser porter de situation en situation jusqu’à l’arrivée de l’échéance posée par son adversaire vert. Cet aspect décousu est sans doute explicable par le fait que Sean Connery tournait en même temps le James Bond
Never say never again, d’où le nombre assez restreint de ses apparitions dans notre film. Si jamais quelqu’un a une bonne explication quant au besoin qu’à eu Connery de venir tourner pour la Cannon alors que sa carrière était déjà bien entamée, j’en serais très curieux...
Le costard de l’agent secret, c’est bien plus classieux que l’armure, surtout qu’à budget réduit, amure en alu… En alu, mais peint ! C’est un vrai festival de couleurs, au point que le visionnage du métrage fait parfois penser à un Bioman médiéval.
Sean Connery est force verte-la-bedaine-à-l’air
Force noire… moustachu jusqu’au bout du heaume
Miles en force jaune
Force rouge : deux pour le prix d’un !
Force … heu… fer-blanc ?
Non, c’est Miles qui fait pipi dans un buisson au travers de son armure !
Bien sur, on a droit à une inexpressivité stratosphérique de la part de Miles O’Keeffe, dont la seule variation faciale consistera, à des moments pas très défini, à ouvrir un peu plus la bouche et les yeux. Sinon, que ses compagnons meurent, qu’il tombe dans les bras d’une princesse ou qu’il ait des crampes d’estomac, c’est du pareil au même…
Sur la dernière image, la damoiselle lui déclare qu’elle a vu le feu de l’amour brûler au fond de ses yeux… mais alors bien au fond, hein…
Changement d’expression !
Ajouter à cela la folle gaité que lui donnent les costumes dont il est affublé, et vous comprendrez le calvaire que ce film représente pour le pauvre Miles…
Prince PD, le héros du goûter…
Dit, Renato, tu crois qu’ils me laisseront garder mon vison en captivité ?
Le temps qu’il vienne pour sauver la princesse (Cyrielle Claire), elle est toute couverte de toiles d’araignées… Il ne devait pas être si pressé que ça de la retrouver…
Sean Connery, lui, c’est plutôt par les effets spéciaux qu’il est desservi. On retrouve toujours les tâches colorées craignos si typique de la Cannon’s Touch… Le passage avec la fée Morgane, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, est édifiant…
La fée Morgane, tout droit sortie de Crocodil Fury, aide Gawain…
Sean Connery ne l’entend pas de cette oreille !
Pshiouuuu…
Et voila Morgane changée en grenouille rouge…
Le pire, c’est que ça l’excite sexuellement !
Bref, tout un tas de kitcheries bien senties, étayées par le manque de moyen. Plusieurs acteurs jouent deux personnages à l’écran, et on a même droit à un nain qui change de voix au beau milieu d’une conversation… cela mis à part, le doublage reste cependant honnête relativement à la qualité du film. Il ne cache cependant pas la nullité des dialogues, qui se veulent grandiloquents, mais sombrent dans le ridicule à vouloir imiter le ton de la fable. On retiendra entre autre ce personnage qui explique que la lame de son épée est aussi tranchante que le fil sur lequel l’équilibriste traverse les cieux de la nuit vers l’étoile noire de la mort… Tout un programme.
Le nain polyglotte (en bas à droite)… Je sais, pour montrer la nanardise d’un détail sonore, une image c’est pas le top mais bon…
Cadrage, quand tu nous tiens…
Plan-nichon Miles O’Keeffe ! C’est le truc le plus sexy du film, profitez-en…
Un petit nanar sympathique, donc, servi par ses producteurs, qui obligèrent Stephen Weeks à prendre Miles O’Keeffe plutôt que Mark Hamill à qui le rôle était originairement destiné… Sans atteindre les sommets d’un Lou Ferrigno dans Sinbad, la Cannon nous livre un récit chevaleresque de bon ton, emporté par les deux acteurs principaux et leurs costumes…
Sean Connery, bien décidé à en finir avec la coiffure de Miles O’Keeffe…
Je mettrai 2.5 pour la note, car sans être exceptionnel, c’est quand-même très agréable…
Côte de rareté
Il existe une édition américaine chez MGM avec des sous-titres français, la grande classe quoi. Mais pour la France, il semble falloir se rabattre vers l’édition en VHS qui nous vient de chez Hollywood vidéo.
Respectivement le DVD ricain et la VHS française....
Réalisateur : Stephen Weeks, produit par Menahem Golan et Yoram Globus
Pays : UK
Durée : 102 min
Acteurs : Miles O'Keeffe, Sean Connery, Leigh Lawson, Cyrielle Claire…
Genre : Blondeur équestre (catégorie Heroic-fantasy)