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L'HOMME A LA TÊTE COUPEE - Juan Fortuny, 1973 https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=10795 |
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Auteur: | Nikita [ 31 Août 2006 22:44 ] |
Sujet du message: | L'HOMME A LA TÊTE COUPEE - Juan Fortuny, 1973 |
L’HOMME A LA TÊTE COUPEE (Las Ratas no duermen de noche / Crimson / Le Viol et l’enfer des X) http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... tetecoupee Quand Eurociné se penchait sur un genre cinématographique, on était à peu près sûr d’obtenir une belle ratatouille pas comestible. Quand la compagnie se perdait un peu en cours de route et s’attaquait en même temps à deux genres de front, faute de pouvoir choisir, c’était le sauve-qui-peut général ! Ici, Marius Lesoeur et ses sbires nous proposent à la fois un polar minable et un film d’horreur craignos, sans jamais se décider pour l’un ou l’autre, afin d’être sûr de ne satisfaire les amateurs d’aucun genre. Avec Eurociné, pas de jaloux, personne n’est content ! Sauf les amateurs de nanars, bien entendu. ![]() ![]() Production relativement «riche » pour Eurociné, « L’Homme à la tête coupée » fait partie de leur longue liste de coproductions avec l’Espagne et se paie le luxe d’avoir pour vedette l’illustre Paul Naschy, star de l’épouvante ibérique de l’époque. Le catalan John (Juan) Fortuny, déjà responsable dans les années 1950 de polars comme « Ce soir les souris dansent » assure la mise en scène de ce simili-film d’épouvante mais semble décidé à continuer de tourner les polars mangés aux mites qui virent ses débuts de réalisateur : résultat, loin du gore promis, une bonne partie du métrage va ressembler à du sous-sous-Melville, les séquences horrifiques tombant comme un cheveu sur la soupe. Essayer de raconter «Frankenstein» en voulant faire « Le Doulos», c’est l’assurance de courir droit au ridicule, pour notre grand bonheur. Ici, la tentative de polar hiératique patauge dans une indigence totale farcie aux clichés : tout est au choix figé ou biscornu, comme sur une scène de théâtre où erreraient des acteurs ayant oublié leur texte, dans une pièce avant-gardiste sur le désarroi du travailleur kalmouk expatrié en Pologne. ![]() Paul Naschy. Paul Naschy interprète le rôle de Jack Surnett, un chef de gang parisien des plus malchanceux : au cours du cambriolage d’une bijouterie, ses hommes et lui se font repérer, puis pourchasser par la police. Touché à la tête par une balle, Surnett semble dans un état désespéré. Ses complices vont tout faire pour le sauver : le médecin minable et alcoolique habituellement chargé de soigner les gangsters blessés les oriente bien vite vers un éminent professeur spécialiste des opérations du cerveau. Seule une greffe peut sauver Surnett et, comble de poisse, le donneur le plus compatible (pour une histoire de groupe sanguin !) s’avère un autre gangster, ennemi juré Jack et surnommé «le sadique». ![]() ![]() Grand moment : Victor Israel tente de réveiller le toubib en pleine cuite…en lui versant sur la figure un pot de fleurs sans eau. ![]() ![]() Le professeur (Ricardo Palmerola) et sa femme (Silvia Solar) ![]() Le sadique, inquiétant lookalike de Gérard Hernandez. Passons sur le surnom (voir le personnage déclarer placidement « tu sais bien qu’on m’appelle le sadique » comme s’il parlait de la pluie et du beau temps est assez comique en soi) et examinons la situation : vous êtes un scientifique chargé de procéder à une opération urgente et délicate (un transfert de lobes du cerveau). En examinant une (longue) liste de patients, vous ne trouvez qu’un seul donneur potentiel (répétons-le : pour une histoire de groupe sanguin), qui se trouve être un criminel hautement dangereux, qu’il va falloir aller trouver et occire pour obtenir la matière grise à greffer. Si vous ne jetez pas l’éponge tout de suite, c’est que vous êtes très courageux ; si vous n’essayez pas d’abord de trouver un autre donneur potentiel dans votre liste, c’est que vous êtes vraiment un scientifique à la manque ! ![]() Scandale : un acteur espagnol payé à dormir sur le plateau d’un film français, pendant que ses collèges hexagonaux travaillent, EUX ! L’avantage avec le rôle de Jack Surnett, c’est que Paul Naschy, sans aucun doute l’acteur le plus cher du casting, n’a quasiment rien à faire, sinon rester allongé, pendant une bonne moitié du film. De cette façon, on peut lui faire tourner toutes ses scènes à la suite assez rapidement. C’est toujours ça d’économisé sur son cachet. Pendant ce temps, la vedette est largement chipée par ses trois acolytes, Henry (Olivier Mathot), Paul (Yul Sanders) et Karl (Victor Israel). Et là, c’est joie et bonheur ! ![]() Victor Israel. ![]() Olivier Mathot. ![]() Yul Sanders. Car si Victor Israel, sa gueule impayable en partie cachée sous les moustaches du couard et traître Karl, réalise une prestation assez amusante, on peut largement se délecter des performances d’Olivier Mathot et Yul Sanders, acteurs présents dans les trois quarts des productions Eurociné des années 1970 et au jeu tout simplement hypnotisant tant ils demeurent figés, engoncés dans leurs costards seventies et post-synchronisés à côté de leurs bouches (la palme revenant à Olivier Mathot). Les trois sbires sembent du coup tous droits sortis d’une adaptation live de «Mickey contre la mafia ». ![]() -Tu sais couper une tête, toi ? -Non, et toi ? -Putain, on n’est pas rendus… ![]() Bon, ça ne va pas le faire…. Dans le registre du comique involontaire ( ?), un bon quart d’heure du métrage est consacré aux efforts de Paul et Karl pour débusquer le sadique, l’occire et trouver un moyen de séparer la tête du corps pour l’amener au Doc afin de faire l’opération. Rivalisant de maladresse dans leur transport du corps, s’y reprenant à deux ou trois fois pour trouver une bonne technique de décapitation, nos deux compères font penser tout à la fois aux Dalton et aux Rapetou. On dirait davantage du Couzinet que du Melville, ce qui n’aide pas à prendre l’histoire au sérieux. ![]() ![]() Essayons avec la voie ferrée… ![]() …ouééé, ça marche ! Bien évidemment, une fois opéré, Jack Surnett va se retrouver envahi par les pulsions de son ennemi « le sadique » et s’en prendre à toutes les femmes qui passent. Enfin, à deux femmes, dans la dernière demi-heure. Paul Naschy est le monstre de Frankenstein le moins actif du cinéma. ![]() ![]() Heureusement, il y a la partie «polar » du film, véritable festival de costumes hideux, seconds rôles mal joués, dialogues débiles et tronches de cake. On est parti pour voir un bon film d’horreur qui déchire, on se retrouve avec un vieux film policier mis en scène comme un film d’entreprise et photographié avec des filtres verts-de-gris. Filmée par un metteur en scène espagnol à l’attention d’un public au moins en partie ibérique, Paris et ses lieux malfamés semblent sortis d’une BD de dernière catégorie dessinée d’après documentation. John Fortuny a appris son métier en regardant des vieux films d’Humphrey Bogart dont les copies étaient montées dans le désordre et la bande-son passait à l’envers. ![]() La copine et âme damnée du sadique (Evelyn Scott) ![]() Des décors à couper le squeele ! Et «l’homme à la tête coupée », qui est-ce ? Jack Surnett se balade-t-il avec sa tête sous le bras, comme tentent de le faire croire certains visuels. Non, c’est tout bêtement le sadique, à qui on a coupé la tête pour lui extraire le cerveau, mais qui continue de vivre sous la boîte crânienne de Naschy. Remboursez, je voulais voir Paul Naschy avec une tête amovible, moi ! Bon, j’imagine que les affichistes ont voulu survendre un peu le bouzin… ![]() ![]() ![]() Incroyable : jeune, Laurence Boccolini travaillait dans un laboratoire de savant fou nanar ! Pétrifiant d’incompétence, «L’Homme à la tête coupée » est à voir comme un témoignage des bas-fonds d’une certaine époque du cinéma bis à la française. Pas une scène qui ne semble ankylosée par l’impéritie d’un autre âge de l’équipe technique ou la misère financière. C’est d’ailleurs un vrai miracle que certains comédiens parviennent à jouer honnêtement. Ce n’est pas toujours hilarant, mais c’est parfois fascinant, comme un travail cochonné vite fait par un artisan nécessiteux qui avait besoin de payer ses factures. A noter qu’il existe une version cochonne, avec des scènes de cul maladroitement rajoutées au montage, rebaptisée «Le Viol et l’enfer des X », ce qui ne veut strictement rien dire. Que ceux qui possèdent une copie me fassent signe, je serais très curieux de voir ça. ![]() Mais-heuuu, pourquoi je me suis laissé convaincre de bosser pour Eurociné, moi ? C'est trop injuste ! L’HOMME A LA TÊTE COUPEE Année : 1973 Réalisation : John Fortuny Producteur : Marius Lesoeur Pays : France / Espagne Genre : La décapitation pour les nuls Catégorie : Horreur Avec : Paul Naschy (Jacinto Molina), Olivier Mathot, Silvia Solar, Yul Sanders, Victor Israel, Ricardo Palmerola Nikita : 2,25 Cote de rareté : 3/rare Toujours pas de DVD français malgré plusieurs éditions VHS. Il existe un DVD zone 1, paru chez Image Enterntainment, section "The Euro Shock collection". ![]() ![]() ![]() |
Auteur: | Eric [ 31 Août 2006 23:09 ] |
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![]() ça me donne une occasion de placer ça On sent bien l'atmosphère eurocinéenne en matant tres caps (et puis Silvia Solar et Olivier Mathot, c'est quand même la classe ![]() |
Auteur: | MrKlaus [ 31 Août 2006 23:29 ] |
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Le film fait plus penser à "Bob le flambeur" qu'au "Doulos". Sinon la cinémathèque avait passée une version assez curieuse. Elle ne faisait qu'une heure et tout ce qu'il y avait en plus c'était une scène de viol (Surnett fait subir les derniers outrages à une jeune et innocente laitière, mais on voit bien que ce n'est Paul Naschy sous les bandages). Sinon attention, Carlos Otero joue le toubib alcolique et non le savant. |
Auteur: | nanja monja [ 31 Août 2006 23:30 ] |
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qui d'autre oserait s'aventurer dans les tréfonds obscurs d'eurociné ? ![]() (ah non merde, il aime pas ce smiley, vite, en trouver un autre) ![]() |
Auteur: | Walter G. Alton [ 01 Sep 2006 5:14 ] |
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Excellent Nikta!! Il fallait une chronique de ce film. Un casting de furieux qui aide bien a faire passer l'ensemble. C'était le premier Paul Naschy que je voyais et je comprenais pas trop pourquoi on (on = L'écran fantastique) en faisait tout un plat. Eurociné imbattable !! ![]() Là on dirait Philippe Clair ![]() |
Auteur: | RICO [ 01 Sep 2006 7:16 ] |
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Mine de rien on va pouvoir commencer à envisager un Eurociné database sur le modèle du ninja database. |
Auteur: | Nikita [ 01 Sep 2006 13:00 ] |
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RICO a écrit: Mine de rien on va pouvoir commencer à envisager un Eurociné database sur le modèle du ninja database.
Très bonne idée, je commence par le trombinoscope (à enrichir) |
Auteur: | ROTOR [ 18 Juil 2007 16:41 ] |
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petit UP pour dire qu'un DVD français du film vient de sortir chez opening ![]() rien niveau bonus une seul piste son française et en mono et en plus le format est retaillé en 16/9 ![]() ![]() DVD ![]() VHS donc en gros, une édition française plutôt baclée, mais qui a le mérite de n'être pas trop chère. |
Auteur: | Greyhunter [ 18 Juil 2007 17:09 ] |
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J'adooooore les commentaires au dos de la boîte! |
Auteur: | Mandraker [ 18 Juil 2007 17:14 ] |
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"Cinéma américain" ?! ![]() |
Auteur: | ROTOR [ 18 Juil 2007 18:21 ] |
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et oui, Opening fait du racolage à l'ancienne en faisant passer un obscur film d'eurociné comme une grosse production Américaine. Les médias évoluent mais les méthodes restent les mêmes ![]() |
Auteur: | Talorg [ 18 Juil 2007 18:26 ] |
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Hum... donc d'après ta comparaison VHS/DVD, on en perd en hauteur et on en gagne en définition. Des fois je m'interroge sur cette manie à vouloir tout passer en 16/9... Encore un scandale qui mériterai la colère de Fantomas2. ![]() |
Auteur: | Mandraker [ 18 Juil 2007 19:14 ] |
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On perd aussi un peu en largeur. (regardez l'objet sur la droite) |
Auteur: | minsk [ 19 Juil 2007 8:21 ] |
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Oh la la, le survendage honteux du dos de jaquette !!! Américanisation du produit + mensonge éhonté (chef d'oeuvre, rien que ça !). Comme dit plus haut, les méthodes demeurent, seul le produit évolue. |
Auteur: | Mandraker [ 19 Juil 2007 10:08 ] |
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minsk a écrit: Oh la la, le survendage honteux du dos de jaquette !!! Américanisation du produit + mensonge éhonté (chef d'oeuvre, rien que ça !).
Comme dit plus haut, les méthodes demeurent, seul le produit évolue. D'ailleurs c'est pas parce que le film est américain qu'il est bien ! |
Auteur: | Jamic [ 19 Juil 2007 11:11 ] |
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minsk a écrit: Oh la la, le survendage honteux du dos de jaquette !!! Américanisation du produit + mensonge éhonté (chef d'oeuvre, rien que ça !). Ben non, pas rien que ça : y'a aussi le screenshot de la scène de cul. ![]() |
Auteur: | Prospero [ 19 Juil 2007 11:17 ] |
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(Mon dieu. C'est mon premier nanar, celui-ci ! Une vision hautement traumatisante qui fait partie de celles qui m'ont attiré sur ce site, une vraie bible en fait, une compilation de tous les défauts qu'un film peut accumuler, du cadrage nauséeux au jeu inexpressif, en passant par le trou scénaristique béant, l'effet sanguinolent improbable, la bandellette kitsch, le mauvais goût vomitif dui décor, la présence d'un élément surnaturel aussi effrayant qu'un live de Michel Sardou, et même des plans nichons. Une merveille. C'est laid, c'est marécageux, c'est vide, c'est poussif, c'est n'importe quoi, c'est hilarant, c'est Paul Naschy, c'est Eurociné, c'est moustachu. Sans compter l'ensemble des immondes clichés qui pourissent tranquillement dans le film, l'innondant de fades remugles glaireux de déjà-vu ; le savant fou, la créature, l'intérieur digne d'un client de l'inspecteur Derrick, les fantasmes monstrueux de la plupart des réalisateurs de nanars d'horreur -"Les Expériences Erotiques de Frankenstein" allait me l'apprendre à mes dépends -, et bien sûr une intrigue (ce mot, pour définir le délire scénaristique pathologique de la chose est-il bien approprié ?) policière qui réussit le tour de force d'être plate, stéréotypée ET délicieusement absurde, notemment lorsque les deux compères (Tif et Tondu ? Laurel et Hardy ? Nicolas et Sarkozy ?) cherchent un moyen de séparer la tête du sadique du reste de son mannequin en mouss..., pardon, du reste de son corps, tentant l'expérience avec une pelle à tarte et transportant le corps dans un panier à pique-nique. Et il y a même un look-alike de Yul Brinner dans les coins sombres et humides, qui a l'audace de porter le même prénom...) |
Auteur: | Nikita [ 16 Jan 2008 9:32 ] |
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Hop ! |
Auteur: | gatman [ 16 Jan 2008 9:58 ] |
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houlà encore une merveille de la production européenne et je vais apporter l'incroyable vérité : dinosaur from the deep est la suite de l'homme à la tête coupée !!! un crossover eurociné/hg mount avec jean rollin faisant le lien la preuve ? ![]() notre héros quelques temps plus tard ![]() ![]() ![]() c'etait juste une manière grossière pour demander la mise en ligne de ma sublime chronique |
Auteur: | L'assiette au beurre [ 18 Jan 2008 14:36 ] |
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Hallucinante, l'accroche de cette VHS ![]() |
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