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ROBOT KILLER https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=10892 |
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Auteur: | Nikita [ 13 Sep 2006 22:28 ] |
Sujet du message: | ROBOT KILLER |
ROBOT KILLER (Mutant Hunt / Mutant / Matt Riker) Les productions du studio «Empire » de Charles Band sont restées dans les mémoires pour leurs capacités à survendre sans vergogne des produits que le plus madré des margoulins aurait hésité à fourguer. Ici, les différentes affiches et jaquettes de ce film titré, selon la fantaisie des distributeurs, « Mutant Hunt » ou « Robot Killer » nous promettent qui un redoutable Terminator prêt au combat, qui un terrifiant mutant-cyborg au bras extensible. La force de l’argument de vente est que ces éléments se retrouvent bel et bien dans le produit fini, mais sous une forme quelque peu inférieure à ce que promettait l’emballage. Au lieu des Terminator, vous aurez une escouade de chanteurs de Ska atteints d’une forme arthritique de la danse de Saint-Guy. Au lieu des bras élastiques s’allongeant à l’infini, vous aurez des effets spéciaux parmi les plus rudimentaires depuis les années 1930. Au lieu d’un film de S-F spectaculaire, vous aurez des escarmouches dans des hangars désaffectés. ![]() ![]() Evidemment, si cela vous surprend, c’est que vous n’aviez pas remarqué que le film portait la marque de l’inénarrable duo formé par Tim Kincaid (réalisateur) et son épouse Cynthia De Paula (productrice exécutive). Ce couple infernal, sous-traitant des plus infâmes productions de Charles Band, porte sans doute la responsabilité des Z américains les plus fauchés des années 1980. Le résultat de leurs efforts est souvent assez fascinant : on reste bouche bée devant un tel cocktail de misère financière et d’incompétence artistique, combinées à une recherche désespérée du spectaculaire. Un peu comme un cinéaste amateur agoraphobe, reclus dans son garage, qui se persuaderait d’être Orson Welles en filmant la copulation de ses cochons d’Inde. ![]() «Inteltrax », la corporation de l’affreux Z, logée dans un HLM du Bronx loué au noir par la production. ![]() Un laboratoire de pointe. «Robot Killer/Mutant Hunt/Mutant/Matt Riker » (choisissez le titre que vous voudrez) se passe à New York, dans un futur mal défini. Deux méchants à la fois alliés et rivaux, Z et Domina, se disputent le monopole de la production d’androïdes de combat, destinés à produire l’armée ultime. On ne voit pas trop comment, car les robots sortis de leurs chaînes de montage se présentent comme une bande d’ahuris raides comme des piquets, d’une balourdise ahurissante, qui se feraient rétamer dans la première baston venue par des grabataires en déambulateur. ![]() ![]() L’ignoble Z et ses sbires robotiques. ![]() La vénéneuse Domina, jouée par une actrice qui semble toujours bailler aux corneilles. L’affreux Z a eu pour brillante idée d’injecter à ses nouveaux prototypes de robots (appelés «cyborgs» dans le dialogue, mais présentés comme des robots dans le scénario) une douteuse substance nommée l’ « euphoron », censée booster leur puissance et leur agressivité, mais qui a essentiellement pour effet de les faire progressivement se décomposer et de leur faire commettre des agressions gratuites dans New York. Incapable de décider si son film devait parler de mutants ou de robots (d’où la multiplication de titres comme «Robot Killer » et « Mutant Hunt »), Tim Kincaid a donc eu pour idée d’en faire des robots mutants. C’est tout simplement génial, voilà de quoi contenter les amateurs de robots et ceux de mutants. Il aurait dû en rajouter un troisième couche pour en faire des robots mutants ninjas, la fête aurait été complète. ![]() ![]() Le scientifique responsable du projet se rebelle contre Z et est fait prisonnier. Sa sœur court demander de l’aide à une sorte de mercenaire du nom de Matt Riker. Dérangé en plein coït avec une douteuse radasse, Matt Riker doit successivement accueillir sa visiteuse et affronter en slip kangourou les robots poursuivant cette dernière, au cours de l’un des pugilats les plus mal filmés et chorégraphiés de toute l’histoire du cinéma d’action. Notons au passage que Tim Kincaid, sans doute influencé par son expérience dans le porno hard, montre une nette tendance à filmer les bastons en plans très longs, voire en quasi plan-séquence, ce qui est la meilleure façon de tuer toute dynamique dans la scène. ![]() Notre héros, Matt Riker (Rick Gianasi, futur héros de « Fatal Frames »). ![]() ![]() ![]() Oh, Matt ! Conscient de la menace, Riker va partir à la chasse aux robots mutants, accompagné d’une équipe de sidekicks aussi finauds que lui – un latino moustachu karatéka et une rouquine agente du FBI utilisant comme couverture son métier de strip-teaseuse - tandis que la méchante Domina met au point un super-robot plus fort que tous les autres. Ca va chauffer ! (Enfin, moyennement) ![]() ![]() ![]() ![]() Bricolage de cyborg do-it-yourself. ![]() ![]() ![]() ![]() Cette femme est une agente du FBI (on ne saura d’ailleurs pas à quoi lui sert sa couverture). La totalité du film est marquée par une la même incapacité à rendre quoi que ce soit de crédible. Que ce soit le scénario à la fois basique et confus, comme un mauvais épisode de dessin animé écrit à la va-vite par une équipe de scénaristes ne se concertant pas entre eux, les acteurs mous comme des serpillières livrés à eux-mêmes ou les effets spéciaux pitoyables, «Robot Killer » suinte une misère aussi angoissante qu’une file d’attente aux Restos du Cœur. ![]() Une scène de combat où l’actrice se retrouve bizarrement en sous-tifs. Elle se positionne d’ailleurs en concurrente redoutable pour le titre de pire kickboxeuse de tous les temps ![]() ![]() L’agent latino, seul acteur à bien se débrouiller dans les scènes de fight. D’ailleurs, il en fait plus que le héros, comme un vulgaire sidekick de Miles O’Keeffe ! La plupart des scènes sont filmées dans divers lieux désaffectés, grossièrement déguisés en appartements, bureaux ou laboratoires ultra-secrets dont les décorateurs, ou ce qui en tient lieu, ne tentent même pas de cacher le vide. Voilà un film américain, vendu dans le monde entier (car le père Band a de l’entregent), et pourtant plus pauvre et mal foutue que la plus misérables des bisseries philippines. L’organisation secrète de Z, suffisamment fortunée pour financer la construction de robots censément ultra-perfectionnées, loge ainsi son QG dans une usine abandonnée n’attendant plus que les démolisseurs, ce qui donne le sentiment que le méchant est quasiment SDF. Ca ne fait pas très sérieux pour un aspirant maître du monde. ![]() ![]() ![]() ![]() Un maquillage étonnamment réussi : il semble presque déplacé dans un film pareil ! Malgré son intense pauvreté, le film semble avoir quelques prétentions à montrer de la S-F sérieuse, qui ne font que l’enfoncer plus avant. Les héros se repèrent ainsi à l’aide de montre-bracelets munies d’écran ultra-sophistiqués faisant apparaître des croix luminescentes sur un plan de Manhattan, là où leur cible est censée se trouver. A ceci près que vu la taille de Manhattan d’une part et l’imprécision de leur carte virtuelle de l’autre, ils peuvent se tromper de trois ou quatre pâtés de maison. Leurs méthodes laissent également songeurs : qu’on en juge par cette scène où l’une des héroïnes, appelant à l’aide par téléphone un coéquipier, lui dit exactement où elle est, mais celui-ci, qui se trouve à un pâté de maison, perd un temps précieux pour vérifier grâce à sa montre-bracelet-radar le temps qu’il mettra à arriver (95 secondes). ![]() ![]() Quant aux moyens employés pour se repérer, ils suscitent également la perplexité. Averti d’une agression de quidams, Matt Riker reçoit de sa montre le message suivant : «Extermination de vie humaine en cours au secteur 1-35». Pourrait pas indiquer simplement le nom de la rue, le gadget ? ![]() ![]() Bien que souffrant d’un rythme plus qu’aléatoire (Kincaid est apparemment incapable de donner un vrai peps à autre chose qu’un film porno), «Robot Killer» est une telle accumulation d’impéritie pathologique et de bêtise insane qu’il se hisse bien haut sur le piédestal de la stupidité des années 1980. Entre la série Z et le film quasi-amateur, avec parfois des allures d’œuvre expérimentale, le film a quelque chose d’un film de SF improvisé par Andy Warhol, mixé avec du hard-rock eighties, les locaux de l’ancienne Factory comme décors et du mobilier post-moderne pour symboliser l’aliénation de l’homme moderne en slip kangourou dans l’univers urbain. Si cela avait été, «Robot Holocaust » serait peut-être étudié aujourd’hui dans les écoles d’art et projeté en boucle au Centre Georges Pompidou. Y’a pas de justice ! En attendant une éventuelle réhabilitation, les nanardeurs les plus téméraires pourront se risquer à (re)découvrir ce bel objet à la stupidité pétrifiante. ![]() ROBOT KILLER Année : 1987 Pays : Etats-Unis Réalisateur : Tim Kincaid Producteur : Charles Band Genre : Science-fiction de hangar Catégorie : S-F ringarde Avec : Rick Gianasi, Mary Fahey, Ron Reynaldi, Stormy Spill Nikita : 3 Cote de rareté : 3/rare Toujours pas de DVD en vue. C’est le genre de film que Charles Band ne se dépêche pas de rééditer. A croire qu’il a honte ! En attendant, on peut toujours tenter de dénicher les antiques VHS d’époque. ![]() ![]() ![]() |
Auteur: | crapouillot [ 13 Sep 2006 22:58 ] |
Sujet du message: | |
Eh ben !!!!!! C'est un film, une oeuvre apparemment censée être cinématographique,......ou une nouvelle version de "Papa bricole"....... ![]() Sinon, comme toujours, une chro d'enfer !!!! ![]() ![]() ![]() |
Auteur: | nanar-addict [ 14 Sep 2006 6:58 ] |
Sujet du message: | |
bravo nikita ! sinon je crois bien qu'on dit "bayer aux corneilles" ![]() |
Auteur: | Feb [ 14 Sep 2006 7:05 ] |
Sujet du message: | |
Bravo nikita encore un de plus dans ta longue liste de chro ![]() @ nanar-addict : je crois que t'as raison et j'ai appris un truc aujourd'hui http://mapage.noos.fr/lesaviezvous/bm/bababa.htm cette expression serait la seule qui utilise ce mot Sinon chapeau Nikita pour ta chro toujours réalisée d'une belle plume ![]() |
Auteur: | nanja monja [ 14 Sep 2006 8:26 ] |
Sujet du message: | |
Nikita a écrit: Il aurait dû rajouter un troisième complète pour en faire des robots mutants ninjas, la fête aurait été complète.
un petit souci dans cette phrase, non ? à part ça, très bonne chro, ça a l'air aussi misérable que du ciné excel ! ![]() |
Auteur: | minsk [ 14 Sep 2006 9:16 ] |
Sujet du message: | |
nanar-addict a écrit: bravo nikita !
sinon je crois bien qu'on dit "bayer aux corneilles" ![]() Ouh là, n'essaie pas de donner des leçons d'orthographe à Nikita, surtout que bayer n'existe pas (à part comme entreprise suisse de chimie fine). Sinon une bonne kro nik. Y'a pas un ordre bizarre dans tes caps quand tu parles des cyborgs do-it-yourself et après de l'agente du FBI stripteaseuse ? Une photo de cyborg décapité s'est glissée au milieu... EDIT : mes plates excuses à nanar-addict, puisque l'orthographe fort peu usité bayer aux corneilles existe bel et bien. |
Auteur: | warakurna [ 14 Sep 2006 9:36 ] |
Sujet du message: | Re: ROBOT KILLER |
Nikita a écrit: ![]() L’ignoble Z et ses sbires robotiques. On dirait les mecs de l'Affaire Louise Trio |
Auteur: | Nikita [ 14 Sep 2006 9:36 ] |
Sujet du message: | |
Hé bien, à ma grande surprise, l'orthographe "bayer aux corneilles" (ouh que c'est moche !) existe bel et bien, mais a tendance à être supplantée par "baîller". nanja monja a écrit: à part ça, très bonne chro, ça a l'air aussi misérable que du ciné excel ! ![]() Dis-toi qu'à côté, du Ciné Excel, ça fait "pro" et "propre". ![]() |
Auteur: | Barracuda [ 14 Sep 2006 10:08 ] |
Sujet du message: | |
Nikita a écrit: nanja monja a écrit: à part ça, très bonne chro, ça a l'air aussi misérable que du ciné excel ! ![]() Dis-toi qu'à côté, du Ciné Excel, ça fait "pro" et "propre". ![]() Il faut avouer que Cine Excel essaie au moins de cacher la misère, tandis qu'ici tout le monde semble avoir renoncé. Tout le labo du méchant ressemble tellement à un parking souterrain que je suis à peu près sûr que c'en est bien un. ![]() |
Auteur: | drélium [ 14 Sep 2006 10:37 ] |
Sujet du message: | |
Nikita a écrit: ![]() C'est quoi le truc qui semble sortir de la tête du cyborg de droite ? une corne ? ![]() ![]() ![]() Couv là aussi complètement éhontée, on ne voit le robot (piqué à robot jox again si je ne m'abuse) que 2 minutes max. Le reste, c'est 1 heure dans un hangar. |
Auteur: | Nikita [ 14 Sep 2006 10:46 ] |
Sujet du message: | |
Non, c'est un bras de robot, démonté, qui pendouille au plafond dans le labo secret. Evidemment, c'est un simple bras de mannequin pour magasin d'habillement : ![]() Sinon, Robot Killer fait partie de la période "Empire" de Charles Band, soit des productions nettement plus crades et fauchées que sa période "Full Moon". La kickboxeuse-streapteaseuse et Domina ne semblent pas jouer dans l'autre film, selon IMDB, mais je subodore l'usage de pseudos pour Robot Killer (l'actrice qui joue Domina s'appelle "Stormy Spill", ce qui fait vraiment pseudo d'effeuilleuse ! ![]() |
Auteur: | Kobal [ 02 Juil 2010 9:31 ] |
Sujet du message: | Re: ROBOT KILLER |
Pas mieux que Nikita pour qualifier ce ramassis de misère qui partait pourtant d'un bon pied avec son scénario de cyborg mutant défoncés à l'euphoron, un narcotique qui dérègle leurs pulsions sexuelles et les pousse à tuer malgré eux pour le plaisir. Comme dit une des héroïnes : "ce sont des vrais maniaques sexuels !" Bon, de relations sexuelles il n'y aura pas vraiment dans le film, sauf si on considère la gaucherie de nos mutants comme une parade amoureuse. Parce qu'à ce niveau, j'ai rarement vu une armée de tueurs invincibles aussi minables, se faisant dézinguer la tronche 30 secondes après que Z ait mis en avant leurs incroyables capacités (ah oui, ils sont même télépathes pour détecter les griefs à leur encontre... Ce qui n'empêchera pas leur lente extermination). Et c'est ça qui est censé remplacer l'espèce humaine ? Bah moi j'dis qu'il faut arrêter les recherches secrètes dans des parkings souterrains. A l'instar des robots, le casting n'est pas des plus glorieux : tout le monde semble shooté à l'euphoron. Domina est certes une tox' au stade terminal, mais l'on constate que même les héroïnes et les figurants sont capables de regarder un personnage se faire déboiter la tête par un cyborg à 50 cm d'eux, sans bouger ni réagir. Seul le latino moustachu s'en sort bien, avec sa dégaine coolos et sa maitrise acceptable des arts martiaux. Et quelle fin à la hauteur du film : résolution partielle des problèmes (Domina et son cyborg sont toujours en activité), plan final inutile des personnages qui marchent alors qu'il aurait mieux valu conclure sur le plan précédent d'un cyborg qui sourit sadiquement à une petite fille. Mais bon, Robot Killer a la gentillesse de ne durer qu'une 1h10, parfait pour ce genre de production. 2.75/5 |
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