Edit folet Cherry 2000 -@- (
Stirba),
Bon contre-chronique c'est un grand mot puisque je suis incapable de produire des pages sur un film avec en plus tout le talent des chroniqueurs de nanarland. D'autant plus que comme j'ai plutôt bien aimé le film suivant, malgré tous ses défauts qu'on ne peut pas renier, je n'utiliserai pas beaucoup de propos humoristiques pour m'en moquer.
Tout comme la différence entre un "bon chasseur" et un "mauvais chasseur", la différence entre un "nanar" et un "navet" semble être parfois chose hasardeuse. Et ici je voudrais aborder une autre problématique en confrontant "nanar" et "série B sympathique", cette dernière catégorie étant celle dans laquelle je mettrais ce Cherry 2000.
Ma définition du nanar est un film tellement mauvais, aux acteurs et aux effets tellement pitoyables mais dont pourtant les auteurs (j'entends par là réalisateur et/ou scénariste, etc...) semblent tellement y croire à fond qu'il en devient génial et jubilatoire. A ce titre, Turkish Star Wars est pour moi une référence absolue. Alors qu'une série B sympathique a certes les "qualités" du nanar (petits moyens, acteurs de seconde zone, invraissemblances, ...) à la différence près que les auteurs eux semblent tout à fait conscients de cela et n'ont alors aucune autre prétention que celle de nous divertir avec les moyens du bord en mettant pourquoi pas une touche légère d'humour dans tout cela.
Alors ok, la différence peut sembler tout à fait mince tout comme l'histoire du bon et du mauvais chasseur mais impossible pour moi de mettre sur le même pied d'estale un film comme ce Cherry 2000 avec l'Homme Puma pour prendre un exemple pas du tout au hasard. Et je ne trouve pas non plus que ce film colle à la définition d'un nanar volontaire.
Pour ce qui est du contexte de l'histoire de Cherry 2000 on nous donne assez peu de piste et on ne nous explique pas non plus le pourquoi du comment : on est vraissemblablement aux USA en 2017, le taux de chomage est de 40%, c'est l'anarchie dans certaines zones désertiques du territoire qui sont controlées par quelques milices alors que d'autres endroits, dont la ville d'où vient le héro, sont tout à fait civilisés à ceci près que pour passer la nuit avec une femme, les hommes doivent en rencontrer en boite de nuit et signer avec elles des contrats très stricts (en présence d'un avocat) dans lesquels, entre autres, la moindre position sexuelle envisagée est stipulée. C'est dans ces scènes rigolottes, pour ma part, que l'on sent l'aspect pas prise au sérieux du film.
Dans ce monde où le sentiment amoureux est devenu donc quasi inexistant, certains "romantiques", comme notre héro, Sam, ont préféré opter pour un androïde à la maison ressemblant parfaitement à une humaine et ayant même une personnalité. Plus grossièrement ressemblant à l'idéal féminin sachant que les féministes risquent de hurler un peu puisque l'idéal féminin du héro semble être une fille méga sexy qui arrête pas de lui dire "je t'aime" et acquiecer à chacun de ses propos et qui l'attend à la maison où elle a fait le ménage et préparé à manger. Ensuite accessoirement son propriétaire peut lui faire l'amour après une journée arassante de travail, Sam faisant partie des 60% d'actifs mais je n'ai pas trop compris son job, apparemment le métier d'avenir dans ce monde c'est le recyclage de métaux.
Bref c'est donc en essayant de faire un calin à son androïde dans la cuisine, qu'on ne sait pas encore nous spectateurs que c'est un robot, que le drame arrive : le sol étant noyé d'eau mousseuse à cause de l'évier qui déborde, notre poupée ambulante crépite de partout et ce n'est pas l'extase mais un méchant court-circuit qui lui a tout grillé les circuits imprimés. Heureusement l'essentiel du robot est sa personnalité qui tient dans une disquette derrière l'oreille à savoir un mini-mini-disque laser. Le problème c'est que d'après le réparateur que va voir Sam, le corps du robot est irrécupérable et le même modele, une Cherry 2000, pour lequel notre héro aurait juste à mettre la disquette à l'emplacement prévu pour retrouver sa bien-aimantée comme si de rien était, est introuvable sur le marché. Sam se retrouve donc avec une poupée désarticulée chez lui qu'on voit d'ailleurs respirer dans une scène si on est un nanardeur sadique qui veut absolument relever le moindre détail..
Le seul moyen pour se procurer éventuellement le même produit est d'accéder à la zone 7 qui est une des parties désertiques et anarchiques du pays, contrôlée vraissemblablement par un super vilain du nom de Lester et de ses sbyres, où il existe des bâtiments où sont entreposés de tels robots. Pour cela il vaut mieux faire appel à un "chasseur" qui est plus entrainé à survivre dans un tel milieu hostile et combattre les méchants, lesquels d'ailleurs ont une sérieuse dent contre les chasseurs mais on ne sait pas trop pourquoi. Sam va donc dans un bar miteux d'une ville miteuse pour trouver Jake les Six Doigts qui est un chasseur renommé mais, non sans avoir été auparavant détroussé par d'autres chasseurs peu scrupuleux (et très idiots, autre point non sérieux du flm) et appris que Jake était mort, il jette finalement son dévoulu sur Mélanie Griffith, ici dans le rôle de la chasseresse E. Johnson, avec ses cheveux et sa voiture tunée rouges.
Voilà donc pour le point de départ du film dont je ne vais pas ici vous raconter la suite. Même s'il manque pas mal de rythme par moment et qu'il possède ses invraissemblances et ses nombreux trucages en carton, je trouve que ce film sans prétention n'en est pas moins un divertissement fort agréable. Malgré son côté Mad Max fauché en cours de route, il ne faut pas prendre ce film comme un film de sciences-fiction pétardant mais comme un film d'anticipation un peu loufoque et romantique.
Je suis bon prince et je finirai sur les côtés qui feraient peut-être mériter un petit point nanar au film puisque dans celui-ci les méchants en surnombre et suréquipés tirent tous à côté alors que les héros font mouche en tirant à l'aveuglette. Le summum étant la scène où les héros ont besoin de passer de l'autre côté d'un ravin avec leur voiture et trouvent qu'il est plus rigolo de profiter de la grue aimantée de la milice de Lester cité précédemment. Hop une petite provocation et la voiture de nos héros se fait bien aimantée par la grue des méchants pour que ceux-ci puissent mieux la viser avec leurs bazookas. Or aussi nombreux soient-ils ceux-ci loupent lamentablement leur cible alors que la chasseresse fait même exploser un gros morceau (en carton) de la montagne avec son bazooka où sont planqués les méchants, imposible de ne pas rire lors de cete scène.
Pour résumer je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que c'est un bon film mais ce n'est pas un nanar pour autant.
Cherry 2000 avant et après le calin (photo pris sur le site Podster's RObots Of Fiction)
Même sur le toit d'une voiture suspendue en l'air par une grue aimantée, Mélanie Griffith est la reine du bazooka (photos prises sur moviebadgirls.com)
Lester, le méga vilain du film n'aime pas trop qu'on se foute de sa gueule (photo prise sur badmovies.org)