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Marines est une production Nu Image qui fait partie de la série de films burnés Patriot Act, réalisée consécutivement au 9/11, et dont un des illustres représentants sur le site est Air Strike.


Marines va vous mettre les points sur les i.

Pour le coup, ce sont ces salopards de Tchètchènes terroristes tueurs d'enfants qui vont en prendre plein la gueule. Et surtout leur chef, Vladmimir Antonov, un boucher probablement islamiste qui fait régner la terreur sur cette "petite province où il n'y a que de la neige et des yacks".
Direction donc la Bosnie... ou la Serbie... ou la Tchétchénie, tout ça c'est pas très clair, m'enfin bon, on s'en fout, ce sont des nids à poseurs de bombes, c'est là tout ce qui compte. Las, c'est le drame : cachés derrière des voitures à 10 mètres des méchants, nos Marines gueulent un peu fort dans leur micro caméra et se font tauper comme des bleus, onze patriotes tombent sur le terrain vague, heu le champ de bataille, les méchants défoncent des murs de briques avec leur jeep et volent des blessés américains, Antonov se marre en se barrant juste sous leur nez, bref, c'est la tehon et en plus, la mission est salement merdée. Faut dire que le rascal tchètchène a des méthodes dignes du KGB : "le saligot utilise un sosie" !!


Le colonel aime prendre sa douche devant monsieur l'ambassadeur.


Après la date ou l'heure, la nouvelle mode : les coordonnées. Histoire de pouvoir aller y faire un tour à l'occasion.

Ni une ni deux, l'état-major US décide de laver cette humiliation en renvoyant direct une troupe sur place avec pour mission :
1 - De ramener Antonov vivant
2 - De ramener nos gars (ou leur cadavre) chez eux
Mais pour ne pas que cela tourne au vinaigre, les grosses huiles décident de poivrer le jeu en forçant leurs Marines à collaborer avec une troupe russe ; une vraie vinaigrette cette histoire. Et de rajouter tant qu'à faire un nouvel objectif :
3 - Récupérer le trésor de guerre d'Antonov pour le refiler à Moscou... ainsi que la Tchétchénie par la même occasion, en cadeau bonus. Ah bah qu'est-ce que vous voulez ; face au terrorisme, on se sert les coudes entre vieux ennemis. En toute impunité internationale, il va sans dire.


L'oreille de Moscou n'a pas de cheveu.


Un peu de méditation christique avant d'aller bouchailler les hérétiques.

Patriotisme, camaraderie et testostérone, les trois mamelles du DTV qui caresse le pays dans le sens du poil.

On parle souvent du mélange des médiums : bédé, cinéma, littérature, jeu video, musique, etc... Dans le cas présent, il est évident qu'après avoir pillé tous les grands films classiques du genre, les FPS de guerre comme Medal of Honor ou Call of Duty, ou leurs confrères plus modernes à la Counter-Strike ou TCE, sont à leur tour victime de la repompe sauvage. De nombreuses scènes de bataille de Marines semblent en effet directement tirées de maps standards, que ce soient la progression dans un couloir avec des têtes de terros qui émergent derrière chaque sac de sable, la charge sauvage sous la pluie de balles ennemies avec jet régulier à plat ventre dans un trou ou la pose d'une charge explosive sur un tank en mouvement. C'est avec nostalgie qu'on se remémore telle ou telle partie et on aurait presque envie de bouger sa souris par moment pour débusquer les Tchètchènes embusqués. On constate d'ailleurs que certains acteurs ont prêté leur voix à certains d ces jeux.
Le spectaculaire prime toutefois sur la cohérence car le décompte des morts est très aléatoire : on voit des dizaines de Marines mourir fauchés et pourtant, au final, le caporal ne recence qu'un mort et un blessé (capturé en plus). Vigueur américaine ou désinformation soviétique ?
Au moins, ceux qui voulaient des combats en ont pour leur argent, car notre fer de lance de l'infanterie est tellement au point qu'elle tombe dans chaque piège tendue par les ploucs locaux. On assiste ainsi à une succession d'affrontements, un peu fatiguant par moment.

Exclusif - Des méthodes d'intervention uniques au monde !!


Faire un bon feu en territoire ennemi.


Toujours laisser dépasser une tête casquée de sa planque.


Se déplacer en troupeau aggloméré dans les prairies tchètchènes.


Filmer le cul de ses collègues avec une caméra achetée d'occaz.


Avoir un boss efficace qui squatte tout le film dans son bureau en attendant que ça se passe.

Après, ça y va tant que faire se peut dans le patriotisme déplacé, sans pour autant atteindre le degré affolant d'Air Strike. N'empèche, grâce à leur dico anglo-russe, les vannes anti-Russkofs fusent et c'est tous les jours la compét' de qui aura la plus grosse. D'ailleurs, le vrai héros du film, c'est la franche camaraderie virile Marines que même le méchant planqué d'ambassadeur bureaucrate Flanders il peut pas briser. Les soldats sont même sympa avec les autochtones et distribuent des snickers contre des bisous de petites vieilles à fichu noir. Quant aux jeunes filles, s'ils interviennent pour empècher leur viol, ils ne peuvent s'empècher de mater trop longtemps et d'arriver une fois que le forfait a déjà commencé. L'efficacité même.


La joie de vivre à la Tchètchène.


Flanders, un nom à réserver aux moustachus à lunettes.

Pour le plaisir, un dialogue onaniste :
-J'aimerais vous présenter maintenant une femme qui vous sauvera la vie : la Kalashnikof. c'est la reine de la puissance et de la précision. La Russie en a fabriquées plus de 50 millions.
-C'est de la merde.
-Auriez-vous une question à poser, Caporal ?
-Oui, je voudrais savoir pourquoi on nous donne pas une arme bien de chez nous. Nous aussi on sait faire des fusils, Colonel.

Au rayon détail nanar, le spécialiste apercevra ici un bout de tapis en mousse pour recevoir les chutes, là un probable trampoline pour projeter en l'air quelques soldats, ou un doubleur qui se parle à lui-même via deux personnages. Mais déception, pas de CGI affreux ou de véhicule en carton. Faut dire que Nu Image a eu de la thune pour le coup, avec un déploiement de matos militaire impressionnant (ça, l'armée, dès que tu fais un film en leur faveur, ils sont pas regardant sur la dépense). Ca compense le scénario un peu obscur par moment (y'a une histoire de taupe qui n'est pas très creusée), ainsi que la psychologie restreinte des persos.


Mort d'un patriote en mousse.


Y'en a qui ont vu Full Metal Jacket.


La 4ème armée du monde.

Malgré ses qualités, Marines n'est pourtant qu'un petit nanar : en effet, le film est globalement bien mené et surtout il souffre d'un côté un peu trop puant au vu de la situation actuelle en Tchètchènie, même si ce côté est bien souvent étouffé par le ridicule de la chose. Mais bon, quand ils veulent, ils savent ne pas faire dans la finesse nos patriotes de Nu Image. La fin est d'ailleurs là pour rappeler que les Marines y-z'en ont rien à branler des conventions et de tous ces trucs de pisse-froids droits-de-l'hommistes : un bon terro est un terro lynché, point barre.


Le Laser Force des années 2000.


A Promizoulov, ils ont des p'tits vieux qui viendront eux aussi.

Remarquez, ça devait être le même ressenti qu'on pouvait avoir à l'époque des films regaeniens qui nous font tant rire maintenant. Alors les films W.bushiens, pari sur l'avenir ?



Note : 1.5/5





MARINES

Titre original : Marines

Réalisateur : Mark Roper
Producteur : Boaz Davidson and co
Année : 2003
Pays : Etats-Unis
Genre : Marinade de burnes
Catégorie : Guerre
Durée : 90 minutes
Acteurs principaux : Brant Cotton, Franck Sallo, Mark Ivanir, Lawrence Monoson...


Côte de Rareté : 2 - Trouvable

Le film est sorti chez nous en DVD à l'unité et en coffret spécial Héros Américains avec un packaging de goût.

Mmmmmm, tu sais que tu me donnerais presque envie là?

Edit: ceci est mon 1 666 è post, je suis diabolique

Et il est où Lantak, dans le film ?

c'est bien ecrit
bonne chro, mais je ne sais pas si elle va me donner l'envie de voir ce film.
depuis le 2eme regiment de hussard à Sourdun, j'ai l'uniforme qui me reste en travers du gosie r:-D
sinon, il y a ce dialogue qui est bien marrant.


il faudra dire à ces 2 gugusses, que kalashnikof, c'est masculin. si c'etait une femme, on dirait kalashnikova

"Tu veux tes chaussures ? Ah, ah ah !"

Parenthèse : le type qui se prend une balle dans la tête, c'est peut-être photogénique d'un point de vue gore, mais il faudrait quand même leur expliquer, à tous ces petits réalisateurs de films de guerre, qu'une balle d'un calibre suffisant pour traverser un casque, va forcément renverser d'un seul coup par terre le gars qui la reçoit. Il ne va pas rester trois secondes à tituber genre "oh là là, j'ai une balle dans la tête." Quand on se fait tirer dessus, c'est comme quand on se fait renverser par une locomotive. Même avec un gilet pare-balle, on est renversé et on se retrouve avec une ecchymose maousse.

Mouahahah ! Tu donnes très envie Kobal... mais ta note est achement basse.

Pour l'incohérence de la balle dans la tête, c'est un peu à l'image de tout le film. On veut faire dans le réaliste à la Private Ryan, mais en fait, c'est plutôt très con. La video que j'ai partagée pourrait d'ailleurs faire douter du sérieux de l'entreprise tellement ça ressemble à une bouffonnerie (la mort du Russe ne ressemble à rien en matière d'émotion dramatique alors que c'est pourtant le but recherché).

Pour la Kalash', faut leur reconnaitre que le terme s'est féminisée en français.

Pour la note, j'insiste sur le fait que globalement, c'est pas trop mal foutu dans l'ensemble. Le nanar se loge surtout dans quelques détails, dans la connerie globale des stratégies, dans le patriotisme qui ne ressemble à rien, bref, c'est diffus et on n'est pas vraiment éclaté de rire pendant le film. Et pis c'est quand même peu ou prou une succession de bastons.

Par contre, y'a la BA de Special Force dessus, et celui-là il fait bien baver. On dirait du Matrix du pauvre chez les forces spéciales.



C'est dommage, je trouve qu'on voit pas bien qu'il y a effectivement un feu. Mais j'arrive pas à faire une meilleure caps (en live, on voit bien qu'il y a de la fumée qui s'échappe du bois).

Pour le feu, si tu as une version numérisée du film, ouvre le film avec virtualdub et utilise le pointeur rectangulaire sur la barre blanche du bas. Va ainsi à la scène du feu puis clique sur le rectangle et appuie sur la touche "->" de ton clavier. Tu pourras aller de frame en frame et choisir celle ou le feu se voit le mieux.
(désolé si tu le savais déja )

merci Kobal, pour la chro et l'extrait.

l'avantage d'avoir fait son service, c'est qu'on déniche la nanardise des situations militaires, par exemple le nid de mitrailleuse se trouve dans un creux du terrain

- il faut être très con quand on dispose d'une mitrailleuse pour l'installer au fond d'un vallon...on occupe plutôt les crêtes.

-il faut être très con quand on dispose d'un véhicule blindé et que l'ennemi est assez con pour avoir installé sa sulfateuse dans un trou, pour envoyer des fantassins s'approcher d'elle en face. une paire de grenades et c'était fait...(oui mais y avait plus de scène de baston)

Le général Navarre est d'accord avec cette analyse et t'en félicite (par ailleurs, il jure mais un peu tard qu'on ne l'y reprendra plus)
Général des forces françaises a Diên Biên Phu


MOUHAHAHA, une très chouette chro (sans doute plus marrante que le film lui-même d'ailleurs)

c'est marrant j'étais sûr que ça viendrait, alors voilà:


chaque fois que tu vois un prénom féminin, c'est une colline tenue par les soldats français...
le problème était de les tenir sans ravitaillement aérien, et sous le feu d'une artillerie imprévue puisqu'amenée à dos d'homme.
je ne connais pas assez la région de DBP, mais je ne suis pas sûr qu'à sa place j'aurai choisi autre chose.
et n'oublions pas que les militaires exécutent les ordres des autorités civiles.

c'est hors sujet alors je le met en petit pour ceux qui s'en foutent...

Ah merde, une colline Dominique, je viens donc subitement de changer de sexe

Celà-dit et si je ne m'abuse (comme disait le docteur), ce ne sont pas les politiques qui ont ordonné aux militaires français de s'enterrer à DBP, c'était quand même une idée à eux ?

Ouaip, enfin c'est ce qu'on m'a appris à l'école. Qu'en pense Lantak ?
Dien-Bien-Phu c'est une cuvette : du point de défensif c'est nul.
D'après la légende, chaque colline correspondait à une maîtresse du commandant dans le secteur.

c'est là qu'est le cliché, car DBP c'est une cuvette si on veut, (la piste d'atterrissage était indispensable, le trajet par la route était trop long/risqué, donc zone plate pour la piste) mais c'était une cuvette avec ses bords, c'est parce que les vietnamiens ont amené l'artillerie lourde dans des conditions que l'EM français a cru impossible qu'ils ont dû abandonner les hauteurs sous le feu de cette artillerie.
la vraie question est (à mon avis) s'entêter à tenir ce camp retranché trop éloigné de ses bases pour en faire un symbole de la puissance militaire française était il pertinent, l'histoire a répondu...
et ça c'était un choix plus politique que militaire.

kobal va t-il apprécier que le sa chro dérive sur ce débat

n'empêche que les "tchétchènes" du film on collé leur mitrailleuse dans un trou avec moins de 50m de vue et ça c'est pas malin...

Ah bon ? ah, l'éducation se perd, on ne m'a jamais appris la guerre d'Indochine

Je suis si vieux que ça ? J'ai même entendu parler de l'Algérie et du putsch des généraux...

Benoît

Ouais, c'est ça. Une opération de prestige (considérations politiques plutôt que militaires) pour peser sur les négociations qui a tourné de la pire façon.
Pour en finir avec Dien-Bien-Phu et à titre d'anecdotes, vu la forte proportion de vétérans allemands dans les troupes françaises (légion étrangère) certains ont parlé de dernier baroud de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS...

Personne n'a rien dit, mais j'aime beaucoup!

+1

Il ne faut pas oublier non plus que l'arme est la compagne du soldat ( voir Full Metal Jacket ) , donc la féminisation de l'objet est logique ( bon , après y'en a qui transforment des femmes en objets, mais c 'est une autre histoire )

J'avais même pas remarqué cette évidence lors du visionnage !


Mouahaha, bien trouvé !