Edit folet
Glitter -@- (
Saïd)
Bonjour, c'est un texte déjà paru dans Get Busy, magazine de société !
GLITTER
Pour la saint Valentin, la femme qui est la mienne m’a proposé d’aller au cinéma en me disant : « Tiens, si on allait au cinéma ? » Je lui ai répondu, très enthousiaste, que c’était cool, que cela me permettrait de voir le film avec Mariah Carey de cette manière : « C’est cool, cela me permettra de voir le film de Mariah Carey qui est bonne quand même… » Là, il y a eu un silence au téléphone (nous étions au téléphone). Je n’ai pas trop compris pourquoi. Le samedi suivant, le jour de la fête du Chocolat (j’aime cette fête parce que je reçois beaucoup de chocolat, quand je l’ai dit à ma copine, elle m’a regardé bizarrement, je n’ai pas trop compris pourquoi), nous sommes allés à la séance de 16h. Et manque de pot, je rate les bandes annonces et j’arrive juste à la fin des pubs. Je m’énerve car je pense que lorsque l’on rate les bandes annonces et les pubs, on devrait payer moins de six euros quarante. Ce que j’explique à ma chère chérie, qui me demande de me taire, je n’ai pas trop compris pourquoi. La salle est petite et à moitié vide. Avec une grosse majorité de couples noirs, deux mères qui emmenaient leurs petites filles, trois filles et un garçon qui n’arrêtaient pas de se traiter de tous les noms à cause d’un euro. Ils avaient sûrement dû rater eux aussi les pubs. Le film est intéressant dans le sens où je ne me suis pas endormi, puisque Mariah Carey passe son temps à chanter ; et quand Mariah Carey (qui est bonne quand même) chante, et bien ce n’est pas Enzo Enzo ! D’ailleurs, dès le début, Mariah Carey, qui est petite, mimi comme tout, qui a les cheveux blonds et ondulés et une maman noire, chante. Et ce film, à la gloire de Mariah Carey, n’est pas plus ridicule que n’importe quel œuvre de Julia Roberts. La maman de Mariah Carey, en plus d’être noire, fume, et à cause d’une de ses cigarettes, on s’aperçoit que la cigarette est dangeureuse pour les maisons (le joli petit pavillon brûle). Satanée cigarette et satané destin qui oblige la maman de Mariah Carey à laisser sa fille à une sorte de DDASS américaine. Dans le film, Mariah Carey s’appelle Billie, sûrement en hommage à la Holliday du même prénom, Billie Franck –mais là, je ne pense pas que ce soit en mémoire de Anne parce que là, on friserait le mauvais goût, même si une énorme culotte blanche nous rappelle qu’on est quand même en plein dedans. Car Mariah Carey fait l’amour avec un DJ qui ressemble à Luke Skywalker, qui la fera découvrir au monde entier et qui se fera buter pour cent mille dollars (oui, je sais, je vous dis la fin du film, mais en fait, à la toute fin du film, Mariah Carey retrouve sa mère. Vous voyez que je vous ai rien dit !) Mariah Carey a aussi deux amies à qui elle dit qu’elle est métisse (d’où la blondeur des cheveux). L’une est vulgaire et moche, l’autre c’est Da Brat. Qui est vulgaire et moche. Et qui a un gros cul – comme l’a très justement remarqué DJ Skywalker (qu’elles étaient vulgaires et moches, et que Da Brat avait un gros cul). Au bout d’un moment, les quatre gamins qui se disputaient pour un Euro, hurlent des politesses pour leurs mères du style : Comment va son utérus ? ou : vit-elle toujours de son commerce artistique corporel ? Et je remarque que dans le film, les rares fois où Mariah Carey ne chante pas ou ne se déhanche pas, elle a la même voix que le petit jeune qui se bat avec ses trois copines pour l’Euro. Mariah Carey pleure beaucoup (c’est qu’elle souffre dans le film), rit quand même (elle a son DJ, Eric Benêt, le mari de Halle Berry dans la vraie vie, qui veut faire une chanson avec elle, ses deux amis, vulgos et mochasses, et plein de robes décolletées qui montrent qu’elle est bonne quand même) et mâche du chewing-gum. Et dans les trois cas, on dirait qu’elle mâche du chewing-gum. Et elle glisse sur le film. D’où le titre…
Le scénario : La vie rêvée (fantasmée ?) de Mariah Carey, aka Billie Franck, sa découverte par un DJ venu de l’espace combattre le côté obscur de la Force, jusqu’à son ascension au Madison Square Garden. A la fin, mon cœur m’a demandé si j’avais aimé. J’ai répondu oui. Elle n’a pas trop compris pourquoi…
Note d’amour : 17/20
Note de débilité : 18/20