Après m'être ingurgité de dangereux cocktails à base de navets espagnols et de nanars bangladais, j'ai décidé de suivre sagement l'ordonnance que m'a prescrite le bon docteur Cyborg en me faisant une cure à base de reposante bourrinade mainstream cet après-midi.
Hésitant entre les piles de vandammeries et de seagalades rangées sur mon étagère, je me décidai finalement pour le DVD de
The Marine, que je n'avais jamais vu.
Petite déception : absence de la poilante version québécoise sur mon DVD, qui ne propose qu'une VF toute pourrie (pas de
"Mesdames et messieurs, j'vais vous demander de baisser les yeux et de fermer vos gueules ! J'ai de gros problèmes relationnels et un flingue, alors… Si vous avez envie d'viv' ne me regardez pas !"). J'étais un peu chonchon de constater que les concours de gros mots et de calembours débiles des bonnes vieilles VF des années VHS se perdent de nos jours, ma bonne dame. John Cena aurait mérité d'avoir la voix de gros bourrin du héros de
Air Strike.
Mais à part ce doublage plat, le film est un nanar réjouissant de crétinerie, avec tous les poncifs du genre (on y fait l'amour en sous-vêtements, la gentille blonde et la méchante brune en crop top noir nous offrent un catfight, tout explose toutes les dix minutes, le méchant ressuscite pour un petit jump-scare à la fin…) mais sublimés par une mise en scène de fou furieux du ralenti et du CGI. Le film n'a pas volé son surnom de
Commando des années 2000, c'est aussi bourrin et over the top que le film de Mark Lester, mais en beaucoup beaucoup plus pompier et m'as-tu-vu, avec un héros plus invincible que Rambo, James Bond, Casey Riback et Terminator réunis. Quand je vois ce genre de film, j'adore me dire que pour les auteurs, TOUS les Marines sont comme John Triton et que c'est pas étonnant qu'avec quelques milliers de surhommes aussi balèzes que le héros du film, les Américains aient gagné la guerre en Irak et en Afghanistan les doigts dans le nez (ah, on me chuchote que…).
Et comme tout grand nanar, le film arrive à nous surprendre là où on ne l'attend pas, notamment avec cette histoire de sucre d'orge hallucinante.
John Triton est un formidable bourrin, dont toute la personnalité et la stratégie militaire sont brillamment résumées dans l'intro quand un otage d'Al-Qaïda lui demande
"Comment on va s'en sortir ?" et qu'il répond, imperturbable
"On fonce dans l'tas !"