Je sors ce sujet de sa pierre tombale maléfique
Bloody Mallory est un film violent par son nanardisme ultra agressif. Moi qui m'attendait à un mélange de Julie Lescaut et de Bloodrayne (soit chiant + chiant), je me suis pris un pieu dans le squeele qui m'a laissé sans voix.
Le début est en effet d'un ringard assez fou pour un projet passé par la case écriture de canal +, et qui est sorti au cinéma. J'ai vraiment cru au départ que le film répondrait à un de mes voeux inavoués les plus scabreux : voir tout un film au niveau des scènes à Gweilo de Crocodile fury. Malheureusement, une fois que nos yeux se sont adaptés à la palette colorimétrique du film, et à ses trucages miteux (même s'il est vrai que le latex est mignon), le nanardomètre a tendance à gentiment se calmer. Heureusement, il y a toujours un acteur en roue libre, une idée déviante, ou un trucage raté pour relancer tranquillement la machine et éviter que l'on ne s'ennuie.
Pour aller plus loin, je dois dire que le film aurait tout de même pu être pas si mauvais s'il avait été confié à quelqu'un d'autre, avec un meilleur scénario, plus de budget, et des acteurs plus charismatiques. Ah, on me signale dans l'oreillette qu'un tel film existe et s'appelle Hellboy. En effet, merci de le rappeler. On pense pas mal aussi à un épisode de Martin Mystère.
A noter que la fin m'a fait penser à une anticipation tristement prophétique de la terza madre d'Argento, ce qui est d'autant plus tragique qu'il me semble bien qu'une des warp zone démoniaque porte l'inscription de mère des larmes.
Il faut aussi signaler la présence toujours étonnante du sémillant Julien Boisselier, qu'on aurait pas trop imaginé dans ce genre de film.
Concernant le style manga, il est vrai qu'on est pas si loin d'un cutey honey (le film d'Anno) quand on voit le look de certains méchants. Mais même les films de V-horror ont plus de gueule que ce film, et ce n'est pas peu dire. Malgré tout, je suis content que Julien Magnat ne soit pas resté au chômage, et ait pu écrire des scripts pour des dessins animés comme la nouvelle série de Valérian. Peut-être que dans ce cadre, son talent a pu s'épanouir (sachant que graphiquement, j'accroche tellement pas à cette série que je n'ai jamais eu le courage d'en regarder un épisode en entier).
Pour terminer, une excellente nouvelle. 9 ans après cet échec dans tous les sens du terme, Julien Magnat revient derrière la caméra, pour un film qu'il a là encore écrit. Kobal disait que son court-métrage était intrigant, et le pitch de son nouveau film l'est aussi (la rescapée d'un tueur en série développe une psychose qui l'empêche de voir deux fois la même personne avec le même visage est poursuivie par son ancien agresseur), mais le choix de la vedette met comme un doute... Mila Jovovich !