Bon alors là, c'est du lourd. Si jamais cette VHS passe pas loin de vous, sautez dessus et ne lâchez pas prise jusqu'à ce que vous soyez sûr qu'elle ne bouge plus.
C'est de la pure bombass' atomique, de la 100%, pure j'vous dis, pas coupée avec de la merde de chameau, ça, non monsieur !! C'est du DA Nanar avec un grand D, et je dirai même avec un grand A qui suit.
Je vais me calmer pour aborder un peu la chose.
Ainsi donc, la fièvre du marchandising forcené n'a pas épargner cette grande icône américaine qu'est John Rambo ? Bien sûr que non ; impossible de résister à la tentation d'un argent facilement gagné en commercialisant tout et n'importe quoi sur le dos de ce brave vétéran à la recherche d'un emploi de pompiste. Le tout et n'importe quoi, c'est entre autre ce dessin animé, produit en 1986 par Ruby-Spears Enteprises Inc. et diffusé en France à partir de 1987, dont la vocation évidente n'était autre que de vendre une myriade de jouets dérivés, figurines et véhicules de guerre aux hordes de gamins rendus fous d'excitation par une diffusion matraquage dans les programmes pour jeunesse, bref un business qui n'est pas sans rappeler les animés Mask, He-Man ou encore Jayce. Rambo a ainsi pu se voir décliner sur une saison en 65 épisodes tout de même, soit 1950 minutes de destruction, explosion, fission et pressurisation.
Même au foot, c'est une star.
Ceux qui ont eu la chance de voir un ou deux épisodes de cette série ont déjà pu apprécier ses hautes qualités nanarifiques. Doublages un peu à la ramasse, animations discutables, surpuissance infinie de Rambo qui est un véritable Dieu indestructible, idéologie plus qu'évidente, dessins pas toujours bien réussis, méchants ridicules comme pas permis, etc.... Pour parachever le tout, on a adjoint à Rambo une équipe de quotas ethniques inutiles, à savoir KAT, une asiatique reine du déguisement (au singulier) et Turbo, un afro-américain spécialiste en mécanique. Bref, de base, c'est déjà assez délirant.
KAT et Turbo.
Et oui, c'est bien Trautman pour ceux qui en doutaient.
Au Tierra Libre, les cartes sont des celluloïdes de l'épisode.
Mais voyez-vous, cette première K7 a un avantage énorme sur les autres.
Les 5 épisodes annoncés sont en fait un métrage complet de 100 minutes, sans pause ni temps mort. En effet, elle contient la mini-série pilote réalisée pour tester la tolérance du public avant d'en produire davantage. C'est réussi, car ce sont là 100 minutes de destruction ininterrompue de véhicules de toutes sortes (centaines de tanks, nouveau prototype de bombardier, croiseurs de plusieurs km de long, etc...), d'explosion gigantesque, de raccords foireux, de combats acharnés dans tous les paysages possibles, de bases ravagées, de guerre sans fin pour prendre le controle de Tierra Libre, un pauvre petit pays insignifiant et pacifiste qui ne mérite vraiment pas un tel acharnement.
Et surtout, c'est Rambo pire que jamais, qui court pendant 100 minutes en démolissant des armées de militaires à lui tout seul, matériel compris, Rambo qui détruit des bases entières tout en skiant peinard, qui fait de la chute libre pour attaquer l'aviation ennemie, Rambo qui lance des pieux explosifs avec son arc de chasse, Rambo qui explose tout avec une sarbacane lance-roquettes, Rambo qui enrôle des gamins dans l'armée, Rambo qui fait des planchettes japonaises à des colonnes de pierre de plusieurs tonnes, Rambo l'invincible, l'infatiguable, l'indestructible, l'omnipotent, le surprenant, le stratège, le vanneur, l'Agénésie Aréolo-Mamelonnaire, le Héros de la Liberté. Rajoutez à tout ça des méchants tous plus hallucinants les uns que les autres, menés de main de fer par un boss ultra persévérant à l'accent allemand digne des meilleurs comédies françaises (et je ne parle pas des portugo-mexicains qui trainent) : Warhawk, le seul et unique méchant intergalactique qui ose faire tanguer des barques remplies de bananes pour faire régner la Terreur.
Rambo adore se la jouer acrobate quand il prend son train.
Honnêtement, sur les 100 minutes, il doit y en avoir maximum 15 de blablah, et tout le reste du temps c'est Rambo qui détruit des trucs ou agresse des ennemis.
Et le pire, c'est que ce n'est même pas répétitif !!! On est sur le cul en permanence devant la folie totale de l'action, des attaques ahurissantes de Rambo qui arrive toujours à surprendre. Et c'est sans compter les nombreuses erreurs de montage,
la logique non-sensique, les dessins chiés ou les formulations à la mord-moi l'noeud.
C'est du 100% hard-core, aucun film ne pourrait tenir une telle cadence, même Commando c'est de la rigolade à côté de ça. On en vient à souhaiter une adaptation live tout en sachant très bien que c'est impossible, ça couterait probablement plus cher en vie de cascadeurs et en explosifs que n'importe quelle réalisation de McTiernan. De toutes façons, c'est fini l'époque des Reb Brown beurglant, des Miles O'Keefe apeurés, des Mike Danton en jeans shorty ou des Chuck Norris foutant des pieds dans la gueule ; ils ne font pas le poids face à ce nouveau mastodonte de l'action, enfin je devrais dire Renouveau car tous ces autres bourrins des jungle n'ont fait que copier la Légende après tout.
Voilà comment réagit Rambo quand on frappe à sa porte.
Arrêt cardiaque par enchainements trop rapides d'explosions de rire, effondrement total devant le nawak de la chose, douleurs chroniques aux abdos, claquage des zygomatiques, vénération fanatique désocialisante, démence juvénile, squeelite cataclysmique, voilà ce à quoi vous vous exposerez en regardant ce chef d'oeuvre de l'animation nanarde, la réponse sans pitié de l'Amérique aux Aventuriers du Système Solaire.
La musique entrainante de Jerry Goldsmith (compositeur des scores des trois films live) permet une immersion complète dans l'univers martiale et belliqueux de Rambo en lutte permanente contre l'organisation démesurément mégalomane SAVAGE.
Face au Yamamoto, ça chauffe pour Rambo et son pédalo.
Je pourrais causer de scènes marquantes comme les 3 punks madmaxiens qui prennent d'assaut le siège des Nation-Unies, le croiseur Yamamoto qui détruit une île en une salve de tirs mais qui se fait ruiner par Rambo en pédalo, Rambo qui fait des sauts périlleux sur sa moto lancée à fond sur le toit d'un train,
Rambo entourés par des tanks esquivant des obus tirés à 2 mètres de lui, Rambo qui détruit des missiles à la sulfateuse à bout portant, Rambo qui fait des paquets de mines flottantes avec son propulseur sous-marin, Rambo qui fait la morale à tout le monde sur l'importance de la liberté, Rambo, Rambo, raaaaaah, j'en peux plus, c'est trop trop trop !! Non, ça ne sert à rien de tenter de décrire l'indescriptible. C'est la folie furieuse, et pis c'est tout. Et le pire, c'est que c'est tout à fait le genre de DA où il faut faire des arrêts sur image régulièrement pour remarquer des détails complétement loufoques, des positions de personnages étranges, où il faut se repasser un extrait pour bien apprécier les dialogues ou les déformations soudaines des visages,
bref, du macro-nanar associé à du micro-nanar permanent. Pas le choix, faut que je me le rematte.
Brise les chaines de l'oppression, camarade.
En conclusion, je me contenterai de hurler :
IL LE FOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!
Et pour le plaisir, deux petits gifs supplémentaires.
Le célèbre noeud magique.
Rambo and The Force of Freedom
Année : 1986
Pays : USA
Genre : Concassage de neurones pour les petits et grands
Catégorie : Pur et Dur
Réalisation : Charles A. Nichols, John Kimball, Michael Hack
Voix françaises : Christian Pelissier, Georges Atlas, Raoul Delfosse, Michel Barbey, Maurice Sarfati, Pascal Renwick, Odile Schmitt, Jean Barney...
Note : 4.75/5
Côte de rareté : 5 - Pièce de collection
Pour vous délecter des exploits de John, une seule solution : s'armer de patience et hanter les Cash et les vide-greniers. La série a été éditée chez Melrose, mais je ne saurais dire si elle l'a été entièrement. J'ai moi-même le volume 9, ce qui signifie que 29 épisodes au moins sont disponibles sous ce format.
Il existe une réédition DVD en Z1 (6 volumes).
En attendant, vous pouvez vous amuser avec les fameux jouets Rambo (la VHS se terminant d'ailleurs sur une pub pour toutes ces merveilles) :

Le Defender de Rambo, à comparer avec l'original.


Merci à
www.planete-jeunesse.com et à Wikipedia pour leurs infos.