Magnifique accident industriel que ce film, qui pue le manque de budget dès ses premières images (même pas le film, mais bien le pré-générique et le titre...).
A la lumière de la chro, le manque d'implication de Lambert dans le film paraît clairement comme une réaction à l'arnaque dont lui et toute l'équipe ont été victimes quant au réajustement à la baisse du budget du film, pour atteindre un résultat à peine digne d'un DTV. Et le réalisateur étant aussi aux abonnés absents (pourtant, La malédiction 3 n'était pas si mauvais...), rien n'est fait pour éviter le désastre : les plans d'effets spéciaux s'étirent en longueur là où une ellipse ou une succession de gros plans auraient pu rendre quelques scènes moins grotesques. Et Lambert étant un comédien qui a besoin d'être dirigé pour donner le meilleur de lui-même, il affiche tout au long du film un regard de poisson mort qui fait son effet nanar sur la durée. Quant à Rhona Mitra, qui m'a paru la plus convaincante dans un rôle pourtant ingrat, est renvoyée par sa garde-robe au rang de potiche sans envergure. Heureusement, son rôle ici ne lui a pas coûté sa carrière et elle a pu par la suite prouver qu'elle valait largement mieux que ça (notamment dans Doomsday).
Mais tout n'est pas à imputer au manque de budget. Dès l'écriture, quelque chose ne va pas. Par exemple, l'aspect futuriste du film est si peu mis en valeur que le film aurait sans doute gagné à se passer carrément au Moyen-Âge. On aurait viré plusieurs effets grotesques (le château, la techno...) et tous y auraient gagné. Et il y a le côté schizo de la production qui semble alterner entre la foire aux nichons de la réalisation avec la garde-robe de Rhona Mitra mettant en valeur sa belle plastique parfois plus que de raison (dans ses premières scènes, y a abus sur les wonderbras...), et un état d'esprit plus "cachez ce sein que je ne saurais voir" avec la maman du monstre qui se balade en tenue transparente mais dont on coupe les plans les plus explicites (alors qu'on nous montre la même scène deux fois...). On aperçoit donc un bout de sein moins d'une seconde dans cette scène, ce qui est frustrant pour l'amateur mais déjà trop pour le censeur. Comment une telle bourde de montage (parce que soit on montre tout, soit on montre rien...) a-t-elle pu être commise?
Et puis, il y a cette foire à la punchline, ces scènes de ping-pong verbal sans relief filmées et montées mollement en une succession de champ contre-champ affadissant au possible le niveau déjà pas bien brillant des dialogues. Le summum est sans doute le dialogue entre Lambert et Rhona Mitra se concluant par "Alors ton ego se satisfait de ton unicité..." "exactement...". Déjà, la dernière réplique de Rhona Mitra pèche par son côté inutilement alambiqué mais le contre-champ sur Lambert qui observe un court silence avant de lancer sa réplique donne l'impression non pas qu'il ne pense pas vraiment ce qu'il dit mais plutôt qu'il met du temps à comprendre la réplique de son interlocutrice. Et nous passeront sur la fin du film où, tout en voyant exploser le château où elle a vécu et où sont morts tous ses proches et amis, Rhona Mitra échange quelques vannes avec Christophe Lambert (dont le premier Hin-hin-hin hors de propos a plus l'air d'un clin d'oeil aux fans) avant de partir gaiement vers de nouvelles aventures.
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
|