Tiens, dans la série des "œuvres rageuses et jusqu’au-boutistes" du père Boll, on peut rajouter Tunnel Rats (2008).
Encore une fois, Uwe Boll nous a pondu un film plus qu'honnête (si, si). Et encore une fois, on peut pas dire que le propos est joyeux. Extrêmement simple, certes, puisqu'il s'agit de montrer des soldats qui chassent le Vietcong dans des tunnels (on ne peut même pas parler d'histoire ou même de personnages, rien de ce genre n'est développé dans le film), mais aussi carrément sombre : les soldats US et Viets sont montrés comme des marionnettes forcées d'agir avec violence - et quelle violence, mamma mia ! - et qui détestent ça. Pas de parti pris, tout le monde est renvoyé dos à dos et le film se termine dans une impasse.
Et c'est là qu'on peut rapprocher Postal, Seed et Tunnel Rats : les trois films, avec leur fin sinistre, laissent le même goût amer de violence et de brutalité sans aucun sens. Evidemment, les habituels détracteurs de Boll diront que ces films n'ont pas de sens parce que Boll n'a pas su leur en donner un. Mais on peut faire une autre hypothèse, un peu plus hasardeuse mais pas non plus irréaliste : est-ce que Boll, via ces trois défouloirs, ne serait pas en train de nous développer l'air de rien une réflexion sur la violence ? Après tout, pourquoi l'ami Uwe n'en serait-il pas capable ?
D'autre part, quand Drexl dit que Seed et Postal sont des "œuvres rageuses et jusqu’au-boutistes", je suis d'accord, mais je suis un peu moins chaud pour dire qu'ils sont "toujours aussi idiots et mal filmés". J'ai la nette impression que Seed, Postal et encore plus Tunnel Rats montrent que Boboll est en net progrès. Allez, soyons fous, sur Tunnel Rats, disons que Boll a du talent et qu'il ne se plante absolument pas, hormis un mannequin en mousse pas trop moche.
Bon, mon hypothèse ne tient plus vraiment debout quand on regarde l'ahurissant Dungeon Siege, mais quand même. On peut neutraliser ce contre-exemple en faisant valoir le fait que les trois bons films de Boll sont des films "hors-norme" : peut-être que c'est ça, finalement, Boll a trouvé le genre de films qu'il sait bien faire. Encore faudrait-il qu'il ne tente pas de revenir vers un cinéma plus mainstream, parce que là, Dungeon Siege, c'était vraiment grotesque (avec de belles poussées nanardes, ceci dit).
Voilà, c'était ma minute "avocat du diable". A part ça, je vous conseille vraiment Tunnel Rats, ne serait-ce que pour son Michael Paré stéroïdé et ses quelques passages bien gore.