Delta force 3 : The killing game
"Ce sont les meilleurs pour sauver la nation!"
Date :1991
Genre : C'est l'piston, piston, piston qui fait venir le public-euh... (guerre)
Acteurs : Nick Cassavetes, Eric Douglas, Mike Norris, Matthew Penn, John Ryan (sans commentaire)
réalisateur : On s'en fout, c'est une production Cannon, ça veut tout dire! (Sam Firstenberg)
Eh oui, encore une fois de méchants terroristes musulmans de l'internationale des poseurs bombes drogués à la harissa ont décidé de foutre un max de bordel au pays de l'Oncle Sam, et il n'y vont pas de main morte les salopiauds. D'abord, ils nous infligent la séquence d'habillage d'une future martyre, et insèrent subrepticement un inévitable gros plan nichons. Une fois que tout le monde a le regard fixé sur ses appas, la martyre infiltre un sommet pour la paix organisé par les dissidents de l'Union Soviétique (?) pour rabibocher les musulmans avec le monde judéo-chrétien (notez l'amalgame), appuie sur un bouton, et fait sauter tous les participants, c'est-à-dire le conférencier arabe (si, si, il y a des gentils arabes dans Delta Force! du moins un, faut pas pousser), le présentateur, une vingtaine de figurants, et une perche de prise de son placée là pour faire croire qu'il y a une équipe de télé. Sans parler des rideaux 20% de rabais chez casto, un vrai ravage de tapisserie rare. On verra aussi l'enterrement de la martyre avec
une figurante-pleureuse au premier plan qui regarde la caméra et qui sourit! C'est d'un pro...
Ensuite le grand méchant arabe intégristo-terroriste responsable de l'attentat envoie une cassette au pentagone (enfin, à son stock-shot) et lance un avertissement solennel au monde libre.. euh, aux Etats-Unis :
Ou bien le président accepte de virer toutes ses troupes armées du monde arabe d'içi la fin de la semaine, ou il promet de plonger les USA dans l'enfer le plus total en utilisant une bombe atomique sur New York, oui, vous avez bien lu, ils vont oser utiliser l'abomination suprême, mais où sont-ils allés chercher tout ça, ils ont vraiment l'esprit tordu ces fanatiques, l'Oncle Sam, lui il aurait jamais osé atomiser des civils. Enfin bref, une semaine, sinon...
C'est décidé, il n'y a plus qu'un seul espoir : c'est un travail pour Delta Force, eux seuls sont assez balèze pour récupérer le Ben Laden précoce (dix ans avant 2001, tout de même!) et lui faire avouer où est la bombe en lui posant plein de question gentilles.
D'ailleurs, comme le dit si bien la jaquette (en bas) :
Et en voici une autre :
Renversant, non? (Pour ceux qui n'ont pas vu, zieutez la position des mecs)
Au premier plan, c'est le chef des gentils,
Nick Cassavetes, le fils de John! Ben alors, Nick, on a eu un passage à vide? Mais qu'est-ce que tu fous là? C'est pas parce que Papa a joué dans "Les 12 Salopards" qu'il faut te croire obligé de l'imiter à tout prix, surtout, si c'est pour tourner dans une daube! Allez zou, on se bouge, là, tu finis ton nanar, tu passes derrière la caméra, et tu vas nous faire un vrai film d'auteur, comme "She's so lovely!"! De toute façon, jouer les gros durs ça te réussit pas.
C'est visible comme l'éclat d'un Whitefire que tu te fais chier et que tu ne crois pas à ton personnage, y'a qu'a voir avec quelle conviction tu écoutes ton briefing :
Mais la saga familiale ne s'arrête pas là :
Eric Douglas, c'est le fils de Kirk, et le frère de Michael. Il a navigué entre nanar et navet sans connaître la gloire, avant de... décéder le 06/07/04 (juste après que j'aie entamé la chronique!), vraisemblablement d'une overdose, mais on n'en sera jamais vraiment sûr, la famille Douglas semble avoir fait barrage sur l'info. Toutes nos condoléances, Eric, tu auras eu au moins ton quart d'heure de célébrité sur Nanarland! Passons rapidement sur
Matthew Penn (frère de Sean et Chris, tout de même) et
John Ryan (Apparemment aucun rapport avec Meg, mais bon, il vaut mieux s'appeler Ryan que Dupont pour attirer l'oeil, pas vrai?) et arrêtons-nous sur
Mike Norris, fils de Chuck, qu'on ne présente plus. Pour faire honneur à son père, on lui a refilé le rôle du meilleur soldat de l'unité, et ça se voit : contrairement aux autres, il secoue sa mitraillette dans tous les sens (aptitude maîtrisée seulement par les meilleurs des meilleurs), et zigouille une quinzaine de méchants à lui tout seul et à mains nues. Il en volerait presque la vedette à Nick, qui a l'air de s'en moquer pas mal.
Et
Hana Azulay Hasfari, elle fait partie de premiers rôles alors pourquoi qu'elle est pas sur la jaquette? Hein, messieurs les publicitaires?
100% action, qu'on vous dit!
Donc tout ce beau monde se met en route vers le Soudan pour aller sauver le monde libre, et il faut dire que c'est pas gagné car ils se montrent particulièrement nuls. Ils ont beau être surentraînés et suréquipés, ils en sont sont toujours à s'exercer avec des flingues de paintball-cracheurs de moutarde pas vraiment au point :
Portée : 1mètre (par vent calme)
C'est à se demander comment ils arrivent à faire systématiquement mouche au plan suivant.
Alors pour les aider un peu, on leur adjoint un
commando de super-russes qui n'ont aucun accent (merci la VF!), désireux de venger leurs dissidents assassinés au début du film. Évidemment, il s'ensuivra une rivalité russes/ricains sans aucun intérêt, et bien vite obsolète, car on est en 91 et l'URSS ne va pas tarder à se dissoudre. Et aussi une pointe de machisme avec l'arrivée d'une femme russo-arabe, plus une romance lourdingue hyper-mal jouée.
Mais rien n'y fait : on a beau parachuter tous ces spécialistes en mer et les faire débarquer sur une plage, il ne trouvent rien de mieux à faire que de sauter sur une mine et de manquer de s'entretuer pour le droit d'achever le blessé alors que le monde attend désespérément d'être sauvé.
Et ce sera encore pire dans le feu de l'action : la plupart du temps,
nos Action Man de pacotille, obstinément solidaires, restent groupés comme des sardines.
N'importe quel soldat du dimanche vous dira pourtant que c'est le meilleur moyen se faire tous avoir par une grenade ou une rafale de mitrailleuse.
Et ils insistent en plus !
Le reste est à l'avenant, des gosses de 12 ans n'auraient pas fait pire.
Partant de là, la seule façon, pour le scénariste, d'éviter que l'histoire se termine par la victoire des terroristes et l'holocauste nucléaire, et aussi de trop se casser la tête, c'est de mettre en face des ennemis encore plus nuls qu'eux :
Incapables de tendre une embuscade, les méchants préfèrent jaillir en courant de leur cachette, ce qui laisse le temps à nos fiers entassés de répliquer et de les dégommer par paquets de dix. Les pas-gentils ne semblent même pas avoir la notion de combat à distance :
"Tiens! Deux héros-zigotos qui regardent en l'air! Et si je les alignais depuis le fond du couloir? Oh, non, mieux vaut m'approcher en courant..."
"Ben merde alors, ça a pas marché!"
Et même quand ils pensent à tirer, ils loupent lamentablement et c'est les fruits et légumes qui prennent tout dans la gueule :
Génocide de primeurs! Que fait José Bové?
Mais qu'est-ce qu'elles vous ont fait ces pastèques?
Conséquence logique, ils finissent tous par crever, en jouant mal, en plus :
Au final, nuls contre super-nuls, c'est la bande à Nick qui nique les basanés, et ses fantassins-fantoches capturent Ben Lad... euh, le super-méchant-gros naze.
C'est alors que pendant le retour :
"Mon colonel! Y'a un troupeau de Soudanais à nos basques!" (Sic)
Et là, malheur, les zéros se font rattraper par un "troupeau" de figurants impotents mais supérieurs en nombre et qui font enfin ce pour quoi on les paie (à part jouer comme des pieds) : buter du sauveur du monde. Mike-le-fils-à-Chuck a beau secouer son flingue deux fois plus fort, la Delta Force y laisse des plumes. C'était nécessaire pour la dramaturgie, mais personne n'a envie de pleurer.
Puis ils embarquent le méchant dans leur avion gros porteur (il faut bien ça, pour arriver à transporter autant de lourdeur scénaristique). Pour le faire parler, point de torture, c'est has-been, mais une séance de projo. Et il parle, ce con!
Alors hop, on fonce à New York. Petite remarque en passant : autant les scènes du "Soudan" (Israël?) ont bénéficié de gros moyens (hélicos, avions, jeeps, bombes, faux flingues, pastèques explosives à profusion),
autant les scènes new-yorkaise sont archi-fauchées, filmées dans des décors nus et grisâtres, éclairés au néon. Encore plus triste qu'un Derrick.
Mais pas le temps de discuter architecture, il faut se presser d'aller dérouiller l'acolyte infiltré dans les studios télés et qui a le doigt, euh, le pied sur le déclencheur de la bombe (avec le symbole "nucléaire" peint dessus, pour ceux qui n'auraient pas compris. Et puis comme ça, en cas de fouille, on est sûr de se faire choper, c'est plus fun). Et c'est Nick en personne qui va sauver le monde, le temps d'un morceau de bravoure final hautement nanardesque, dont je vous laisse la surprise.
Note : Nous vous laissez pas décourager par la première demi-heure plutôt plate, et comme moi vous filerez peut-être un joli
"3"!