Vu la bête, et un seul smiley peut retranscrire cette expérience :
Bon, ne nous emballons pas et tentons d'en dire quelque chose. Primo, le film n'est pas une grosse tuerie nanar au sens commun. Enfin, si, le début et surtout la fin relèvent du nanar selon les critères communément admis. Montage épileptique, rythme accéléré, mitraillage généralisé, cabotinage endémique et ze gros point fort : effets spéciaux à perdre instantanément la vue, dont le niveau technique parait inimaginable même pour un pays du tiers-monde, mais bénéficiant paradoxalement d'un rendu graphique presque... artistique dans leur laideur.
En dehors de cela, le film est plutôt standard. A vue de pif, parce que bien entendu, je ne capte pas un mot d'Ougandais (ou en tout cas, du dialecte employé pour l'occasion). Mais, car il y un mais, et pas un petit mais, ça, non. Vous vous souvenez que dans la BA, y'a une voix-off suraigue qui gueule tout le temps ? Et bah dans le film, y'a un équivalent. En effet, on a le droit durant 1h45 à une voix-off qui cause 80% du temps. Et comme il n'y a qu'une seule piste audio, chaque intervention du "narrateur" interrompt les dialogues et la musique, n'en laissant parfois surnager qu'une ou deux secondes. Le résultat est une bande-son que renierait même un réalisateur turc.
Alors quid de cette voix-off ? Parce que là, c'est vraiment le grand mystère. Le mec parait pourtant causer la même langue que les protagonistes. Il pourrait faire office de traducteur à la Russe, mais il n'intervient qu'aléatoirement sur les scènes de dialogue, pouvant parfois causer des plombes lors de séquences où nul personnage ne parle et à d'autres moments ne rien dire alors qu'il s'explique quelque chose à l'écran. De plus, il lui arrive de répéter les mêmes choses que les acteurs !
Autre explication, il s'agit d'un commentaire audio (?!). Ou alors d'une sorte de chauffeur de salle dont la fonction est de booster le public. Faut l'entendre se mettre à beugler dès qu'il y a de l'action, à ricaner à la sortie de ce que l'on suppose être une bonne vanne de la part d'un personnage, voire à se la jouer comme pas possible en s'exclamant "Comma'ndo !!" ou "Mafiosooo !" lors de la survenue des factions idoines. Par ailleurs, il n'arrête pas de citer l'Ouganda et fait même de la pub pour les Ramon Productions.
Toute autre hypothèse est bonne à prendre : version de travail du film, récit du script dans un autre dialecte, influence néfaste du piratage russe, autre façon de concevoir le cinéma...
Bref, encore une expérience frappadingue, franchement éprouvante au bout de 45 minutes (moment à partir duquel mon compagnon de fortune et moi-même avons craqué et abrégé cette souffrance).
Allez, pour vous donner tout de même envie, voici une seule et unique caps d'un effet spécial ougandais :
Je précise que la pixelisation n'est pas due à la capture d'écran, mais qu'elle est bien d'origine.