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 Sujet du message: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 07 Juin 2013 9:51 
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Nouvelle chronique en ligne signée Drexl :

http://www.nanarland.com/Chroniques/chr ... rking.html

Jacques Demy et Francis Huster sur Nanarland, ça n'arrive pas tous les jours. Mais à la vision de Parking, ça nous semble complètement justifié ! Le mythe d'Orphée aux enfers transposé dans les années 80, ça aurait pu être méchamment bien, mais pour Demy, Huster et Michel Legrand, c'est juste devenu une méchante casserole.

Image
Ouéééé, Francis c'est le Disco Dancer français !!!

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 07 Juin 2013 12:08 
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La bande-annonce m'avait brûlé les rétines. Je rêve de le voir.

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Je n'aime pas Scorsese (c'est la raison pour laquelle je n'ai jamais vu aucun de ses films). (Elessar - sujet Le loup de wall street)


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 07 Juin 2013 18:03 
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On voit bien tout le charme des 80' en matière de fringues et de décoration. :|


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 11:40 
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Vu il y a quelques jours, après l'achat du coffret Intégrale Jacques Demy.

Déjà, je suis tout à fait d'accord avec le premier point de la chronique : Demy et les années 80, c'était vraiment pas ça... Pour être plus précis, il y a comme un fossé dans la carrière de Demy, que l'on constate quand on regarde sa filmo de façon chronologique. Qu'on aime ou pas ses films, il y a un truc qui ne fonctionne plus dès le début des années 70. En gros, il construit son oeuvre de façon cohérente, faisant revenir les mêmes personnages d'un film à l'autre, jusqu'à Model Shop qui clôt brutalement la "saga" via un album photo où on apprend que Untel est mort etc., puis se réfugie dans le conte pour un résultat toujours de haut niveau même s'il s'adresse à un autre public (Peau d'âne, Le joueur de flûte...)...

En 1973 vient L'événement Le Plus Important Depuis Que L'homme A Marché Sur La Lune et c'est là qu'on commence à voir qu'un truc ne va pas. Le film est sympa, l'idée originale mais quelque chose ne fonctionne plus, surtout dans les décors et les costumes qui essayent à la fois de rester cohérent avec l'univers coloré de Demy et de coller à l'époque (pattes d'éléphants...). Et l'histoire finit en eau de boudin sans qu'on sache vraiment jamais pourquoi Demy a, au dernier moment, refusé (ou "été contraint de renoncer à") d'aller au bout de son propos. Enfin pour ceux qui ont vu le film, la fin ne fait que poser cette question : "devant un événement aussi inexplicable et révolutionnaire, personne n'a songé à faire une échographie???" (alors que certains dialogues et scènes laissent penser le contraire...).

C'est ensuite que ça ne va vraiment plus. Après un black out de cinq ans (alors qu'avant, il ne se passait pas deux ans entre chaque film), Demy revient avec Lady Oscar (j'en parlerais dans le topic dédié...), puis une adaptation (sympa mais hyper illustrative) de La Naissance Du Jour de Colette où l'on a au moins le plaisir de revoir Orane Demazis, la Fanny de la trilogie marseillaise de Pagnol. Il enchaîne sur Une chambre en ville qui reprend le principe des Parapluies de Cherbourg, à savoir que toutes les répliques du film sont chantées. Mais ce qui pouvait être bouleversant dans Les Parapluies... ne passe, à mon sens, plus du tout ici. Pas assez d'émotion, trop de coïncidences, l'impression que les personnages vivent dans un univers clôt où rien ni personne n'existe à part eux. Même s'il est basé sur des faits réels que Demy a vécu dans son enfance, l'émotion ne passe pas... (au moins, on retrouve Dominique Sando, qui jouait Hélène dans La Naissance du Jour et qui aurait vraiment été crédible en Lady Oscar de par ses traits relativement masculins...)

Pour en venir à Parking, ce film fait vraiment figure de Descente aux enfers pour Jacques Demy. Le cinéaste s'est souvent réclamé de Jean Cocteau. Son premier moyen métrage Le Bel Indifférent, où une femme tente pendant trente minutes d'arracher une parole à son amant qui semble ne même pas s'apercevoir de sa présence, était l'adaptation de la pièce éponyme de Cocteau (interprétée en son temps par Edith Piaf), le second film de Demy, La baie des anges, était une relecture du mythe d'Orphée où l'univers des casinos de la Côte d'Azur font figure d'Enfer dans lequel se plonge le personnage de Jeanne Moreau (tout comme le monde des Models dans Model Shop) et, pour finir, le choix de Jean Marais pour jouer le rôle du roi, qui cite du Apollinaire et du Cocteau dans Peau d'Âne n'est pas anodin quand on sait l'importance qu'eut le film La Belle et La Bête dans la vie de cinéphile de Demy.

Mais si les années 70 se présentaient déjà comme une époque où l'univers de Demy s'intègre mal, Parking démontre que ça n'était rien comparé aux années 80. Tout d'abord, le style musical du cinéaste, qui écrit lui-même les paroles de ses films mais pas la musique, ne se prête pas du tout à la variété Eighties. La première scène est très révélatrice et fait frissonner le spectateur non averti qui craint un nouveau film entièrement chanté. Heureusement non parce que déjà les paroles sont moyennes mais en plus la version guitare + voix d'Huster ne passe pas (en générique, la chanson Bonheur d'aimer, bien que mièvre, passe quand même un peu mieux). La grande catastrophe musicale du film est vraiment la chanson Le Styx dont l'intro fait sourire ("je me promenais quand j'ai rencontré CARON ! ! !") avant de faire franchement rire quand Huster se met à hurler comme un forcené "Pourquoi Moi? Pourquoi Moi? Pourquoi Moi? Pourquoi Moi? POURKWA MWAAAAAAAAA???????" (qui fera sans doute fureur en karaoké lors du dernier quizz de la prochaine N.E.).

Autre élément qui fonctionne moyen moyen : les costumes. Sérieux, il faut un GIF animé du mirifique bandana rouge avec lumières qui clignotent de l'ami Francis, sûrement la source d'inspiration du célèbre blouson de cuir à loupiotes de David Hasselhoff. Alors couplé à un costume de scène d'une matière indéterminée d'un blanc éclatant (franchement, sur l'affiche devant Bercy, on croirait que Francis est en train de pratiquer le plaisir solitaire avec sa guitare...) et des costumes de ville très marqués par l'époque, ça donne un film dont presque chaque scène est nanarde par essence. Notons que la costumière du film est Rosalie Varda, fille de Jacques Demy alors en début de carrière (et ça se voit...).

Venons-en à l'interprétation du film. C'est franchement triste de voir des comédiens accomplis tellement empêtrés dans des choix artistiques douteux que non seulement ils n'arrivent pas à tirer le film vers le haut mais qu'en plus, on en vient à en douter de leur propre talent tant ils paraissent à côté de la plaque. On retrouve donc Francis Huster qui nous la joue Gérard Philipe fin de siècle, Laurent Malet, frère jumeau de Pierre, en manager amoureux transi, un Gérard Klein moustachu en col roulé qui n'était pas encore parti à moto sur les routes de France donner de grands coups d'éponge rageurs "sur le tableau noir du malheur" (comme le répétait ad nauseam Télérama à chaque nouvelle critique d'un épisode de la série) ou encore la sublime Eva Darlan, qui fut avocate remplaçante de Luis Rego dans la seconde saison du Tribunal des Flagrants Délires en présidente de fan-club psychopathe. Et on passera sur le cas de Keiko Ito, preuve s'il en est que la phonétique ne peut pas casser des briques. Sérieux, il y a comme une malédiction Demy avec le Japon, déjà responsable de l'autre vrai nanar Demysien, Lady Oscar...

Enfin, il y a vraiment un gros souci de budget tout au long du film. Si le coup de la descente aux enfers via un parking souterrain n'est pas mauvais en lui-même, sa mise en scène est bien trop carton-pâte pour fonctionner même si on sent que Demy a tenté de limiter la casse. La scène qui suit, dans un enfer en noir et blanc colorisé, fait peine à voir même si Jean Marais fait ce qu'il peut dans son rôle d'Hadès (après avoir joué Orphée pour Cocteau...). Pour l'anecdote, la scène a été tournée dans une imprimerie nommée "Olympe". Du coup, l'idée originale du film, l'adaptation du mythe d'Orphée au monde moderne, pas mauvaise en elle-même et dont certaines scènes en laissent entrevoir le potentiel, ne fonctionne pas du tout et décrédibilisent toute une partie du film. La scène de la sortie des enfers notamment où on ne comprend franchement pas comment Eurydice peut demander à Orphée de faire une pause câlin dans un hôtel sordide en noir en blanc moche alors que leur vie dépend de leur sortie de cet univers. Du coup, la mort d'Eurydice (c'est pas du spoil, relisez vos classiques bon dieu !) sur le trottoir étroit d'un tunnel du périphérique, qui aurait pu être un vrai moment de suspense, est juste ridicule et donne l'impression de voir deux toxicos sortant de leur squat pour aller acheter leur dose...

Pour finir, on ne croit pas non plus aux scènes de foule sensées démontrer la grande popularité d'Orphée et c'est franchement risible de voir une vingtaine de figurants courir sur la place de Bercy en criant le nom d'Orphée sous le regard étonnés des vrais passants (scène visiblement tournée à l'arrache...). D'où le manque de crédibilité du statut de Rockstar d'Orphée, pourtant point central du film qui aurait dû faire passer tout seul sa mort à la John Lennon. Mais tout n'est pas la faute de la production. Pour moi, le premier mauvais choix du film est d'avoir conservé les noms des personnages du mythe original pour cette version actualisée, surtout quand on voit que les personnages se réfèrent eux-mêmes à ces mythes. Par exemple, Orphée cite lui-même Charon et Hadès dans sa chanson Le Styx mais semble ne pas faire le lien quand il rencontre Hadès ou encore une Madame Perséphone qui bosse pour Hadès Production (et qu'il rencontre, pour l'anecdote, dans un café où j'avais mes habitudes face aux jardins du Luxembourg 8) )

Enfin, il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film (notamment le fait que la chanson-phare de la carrière d'Orphée, Bonheur d'aimer, semble durer 45 secondes chrono...), sans doute le pire de toute la carrière de Demy avant un dernier métrage, 3 places pour le 26 où, malgré quelques maladresses et sa tendance crispante à l'autocitation, il retrouve finalement le ton de ses films des années 60, un an avant son décès...

4/5 amplement mérité !

Dernier point : vous croyez que le costume d'Orphée est visible à l'expo Jacques Demy de la Cinémathèque?

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Dernière édition par Lawrence Woolsey le 08 Juin 2013 12:27, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 11:56 
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J'ai eu le plaisir de rencontrer Francis Huster.


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 12:17 
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Pourquoi lui?

:-D

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 14:10 
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C'est moi ou, d'après l'image contenue dans la chronique. Son accident dans l'enfer/le parking ne lui aura occasionné qu'une fracture des cheveux (vu l'emplacement du bandage)?


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 14:54 
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Archives INA sur le film :

http://www.ina.fr/video/CAC88031603/cinema-extrait-de-parking-invite-jacques-demy-video.html

Interview par Noël Mamère : http://www.ina.fr/video/CAB8501370001/plateau-demy-mallet-video.html

Débat sur le cinéma romantique : http://www.ina.fr/video/I00014630/romantisme-et-cinema-video.html

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 17:57 
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deathtripper21 a écrit:
en générique, la chanson Bonheur d'aimer, bien que mièvre, passe quand même un peu mieux


Oui, c'est d'ailleurs la seule chanson qui ne soit pas interprétée par Francis Huster ! Ceci explique sans doute cela...

Citer:
un Gérard Klein moustachu en col roulé qui n'était pas encore parti à moto sur les routes de France donner de grands coups d'éponge rageurs "sur le tableau noir du malheur" (comme le répétait ad nauseam Télérama à chaque nouvelle critique d'un épisode de la série)


On a trouvé (Rico, Drexl, Labroche et moi) que c'était un des seuls qui arrivait à peu près à tirer son épingle du jeu (d'où le commentaire de caps "Gérard Klein, ou l'incarnation de la dignité outragée"). Il joue son rôle de façon fonctionnelle, sans jamais être vraiment impliqué, avec une sortie d'imperceptible distanciation, comme une lueur d'ironie au fond de l’œil, genre "je fais mon job mais je ne suis pas dupe, ce film est une purge".

Citer:
Du coup, la mort d'Eurydice (c'est pas du spoil, relisez vos classiques bon dieu !) sur le trottoir étroit d'un tunnel du périphérique, qui aurait pu être un vrai moment de suspense, est juste ridicule et donne l'impression de voir deux toxicos sortant de leur squat pour aller acheter leur dose...


Cette scène, ou plutôt son enchaînement, nous a valu un beau fou-rire : c'est censé être un moment fort, un passage attendu : il est expédié en 2 secondes de façon ridicule. Eurydice meurt, donc. Plan suivant : Francis Huster, dans la campagne, avachi sur sa guitare, qui chante "Eurydiiiiiice...!" :lol:

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juin 2013 18:37 
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deathtripper21 a écrit:
Pourquoi lui?

:-D


Il dédicaçait son livre sur Camus,à Aix en Provence.


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 09 Juin 2013 17:06 
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Moi qui me demandais pourquoi les guides de l'exposition "Jacques demy" de la cinémathèque n'avaient pas mentionné ce film...

Pour le costume de Huster je ne me souviens pas s'il est présenté. A priori non, mais encore une fois parking est assez peu mis en avant, tout comme Lady Oscar.

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 11 Juin 2013 7:26 
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Un film qui a l'air de faire mal aux cheveux.

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 15 Juin 2013 0:56 
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Localisation: Hong-Kong (enfin..à gauche en sortant de la poubelle)
Sur l'affiche, Huster a un petit air de Tony Manero! :lol:
ImageImage
Et dans la comédie-musical de Broadway dans laquelle joue Tony Manero dans Staying Alive, il est aussi question d'Enfer d'ailleur! ("Satan's Alley" ça s'appelle! L'histoire d'un mec qui va aux Enfers et en revient! :-D )


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 29 Août 2013 22:15 
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Vu grâce à la médiathèque où je travaille (qui a aussi Eastsidaz, ce qui me permet de dire que c'est ma putain de médiathèque, négro !).

C'est du brutal de chez brutal.

5/5 chef d'oeuvre absolu. Je suis en train de devenir fan intégral d'Huster. Chacune de ses mimimiques, intonations, gestes vaudrait un gif animé.

Ca + Michel Legrand (la chanson des fans après le concert est dingue), plus le côté eighties ringard des décors, ça donne quelque chose qui enfonce copieux Orpheu Negro en terme de cinéma.

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 29 Oct 2013 14:45 
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Localisation: Aux Studios MIRACLE :"Si C'est Un Bon Film,C'est Un MIRACLE!"
Visiblement, Francis Huster n'a pas attendu Jacques Demy pour s'essayer à l'excentricité vestimentaire et aux grands rôles romantiques : http://www.ina.fr/video/I06082961/coup-de-gueule-de-francis-huster-a-propos-du-romantisme-video.html

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 03 Nov 2013 10:51 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Ah, enfin un film français qui peut se targuer d'attaquer le cinéma d'auteur américain sur son terrain : plus fort que Sidaris, Parking nous offre un plan nichon à peine 1 minute 30 après qu'il ait commencé ! Bravo !
Pour le reste, on a effectivement un Francis Huster en pleine décomposition mandibulaire (son articulation lors des chansons est démente) qui nous la joue reine du bal des grandes folles, histoire sans doute de réveiller l'âme de la Grèce Antique. Il faut bien ça pour compenser le look abominaffreux du port H24 d'un bandana ficelle dont l'impact esthétique atteint son apogée lors des représentations publiques, grâce à ses fascinantes loupiotes clignotantes : Francis semble alors avoir été conçu lors d'un viol de Stay Alive par Rocky !
Cela dit, au rayon des acteurs, ce n'est pas la fête à la maison. Eurydice ressemble à une Jane Birkin qu'on aurait fourré dans une Japonaise (copyright Dharma :wink:), autant accroc au fait de placer "bon abur" (comprendre difficilement "mon amour") à la fin de chacune de ses phrases, qu'elle le redeviendra à l'héro (sans vraiment de transition, d'ailleurs). Quant à Gérard Klein, il a tout bonnement une tronche de sbire turc, ce qui n'aide pas avoir l'air sérieux.
Mais ce qui donne un goût si particulier à Parking, c'est qu'on y ressent une véritable ambition artistique, que ce soit dans la représentation des Enfers ou dans certaines idées de modernisation du mythe d'Orphée... Las, celle-ci s'écrase lamentablement contre la réalité de ce qu'est finalement ce film, offrant un score absolument hallucinant de nullité (non mais la chanson "buvons un coup ensemble", quoi !!) ou achevant ses quelques bonnes idées (la sortie des Enfers) par des choix de réalisation et de montage incompréhensibles. Et puis il faut bien reconnaitre qu'en arrivant à la fin du film, on s'aperçoit qu'il ne parle tout simplement de rien : à part le fameux mythe, bah y'a juste rien. C'était bien la peine de laisser le scénario en development hell durant 10 ans !

Parking est donc un avatar plutôt original du nanar français, une petite déviance sympa à découvrir, même si pour moi, on n'est pas non plus dans le chef d’œuvre proclamé par certains esprits partis trop loin. :-D

2.5/5

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 06 Juil 2014 21:32 
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Y a pas à dire, le nanar français, ça a quand même un goût et une odeur bien de chez nous qu'on retrouve pas ailleurs! Quoique...
C'est assez étonnant de voir à quel point ce film échoue dès les premières secondes à créer un univers avec un minimum de crédibilité. On voit immédiatement qu'il y a un problème et que ça ne va pas marcher d'un point de vue purement artistique.
ça me rappelle une interview de Martin LANDAU que j'avais lu lors de la sortie d'Ed Wood: il disait, en gros, que "Le succès d'un film repose à 90% sur son casting. Si vous embauchez un kangourou, vous ne lui ferez pas jouer un mouton!" Pour Parking, l'idée à la base n'est pas mauvaise. Quoique... Par contre Francis HUSTER en rock-star, NON!!! Cela dit le reste du casting n'est pas forcément meilleur.

Sur le site de la Cinémathèque, il y a plusieurs extraits de critiques parues lors de la sortie du film.

http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/revues-presse/accueil-critique-demy/chambre_demy1.html

:alcolo: :alcolo: :tedhingue: :tedhingue: :tedhingue:

Citer:
Le Canard enchaîné

« Son film n’a pas la puissance poétique d’Orphée de Jean Cocteau. Mais une étrangeté mêlée de fantaisie l’aide à entretenir la légende. Résultat honorable. »

Jean-Paul Grousset, 29.05.1985



La Croix

« Demy mêle (…) le délire paranoïaque à la fantasmagorie : toujours à la limite de paradis artificiels et d'enfers multiples (…). Pas un instant, [il] ne s'est écarté de son propos : l'amour, sa force, sa fragilité, ses erreurs, ses errances, ses substituts ; la poésie, la musique, la chanson comme véhicules d'un rêve d'amour : l'insatisfaction du poète, la compassion du dieu des enfers qui promet l'amour à des morts qui se croient encore vivants. »

Jeanine Baron, 30.05.1985



Les Echos

« Parking ? Un drôle de film, à la fois irritant par son romantisme un peu sirupeux, et séduisant, par l'humour et la modernité très astucieuse de la transposition du vieux mythe. Beaucoup plus public que naguère Une chambre en ville (ce n'est qu'en partie un film musical, mais on y parle autant ou plus qu'on y chante), et, finalement, plein de charme. »

Annie Coppermann, 03.06.1985



L'Express

« Le film rock est un nanar. Scénario grotesque (…) ; Michel Legrand, qui combine l'invention harmonique de la ritournelle des bas Dim et la richesse orchestrale du Big Bazar ; [et] Francis Huster ».

François Forestier, 07.06.1985



Le Figaro

« Inutile de vous cacher plus longtemps que Francis Huster en chanteur de rock n'est pas une seconde crédible. Son art est intimiste, subtil et délicat ; le coup de poing vocal n'est pas dans ses cordes (…) Marie-France Pisier en Perséphone me paraît la seule à tirer son épingle du jeu parce qu'elle est la seule à aller du réalisme vers le mythe, du terre à terre vers l'ineffable. »

Claude Baignères, 05.06.1985



France Soir

« Les intentions de Jacques Demy sont sympathiques. Retrouver le romantisme de l'amour fou à travers la légende d'Orphée (…). Mais dans cette merveilleuse aventure qui a déjà tenté beaucoup de poètes (…) la magie est nécessaire. Elle fait ici souvent défaut, et tous les efforts pour retrouver des équivalences apparaissent comme des trucs. »

Robert Chazal, 05.06.1985



L'Humanité

« Francis Huster, dans le rôle principal, finit par agacer l'auditoire à force de vouloir chanter comme Michel Legrand (qui signe la pauvre musique du film). Et on ne saurait trop lui conseiller, la prochaine fois, de prendre quelques cours de guitare. Il est trop évidemment embarrassé par son instrument. »

Gilles Le Morvan, 01.06.1985



L'Humanité Dimanche

« Pour le cinéma, la place était libre depuis Cocteau. L'auteur des Parapluies de Cherbourg s'y est engouffré, repeignant, comme il se doit, le mythe aux couleurs du jour. Tout près de nous. De jolis plans (…) de Bercy (…) ouvrent et ferment le récit. Une construction de bon goût, comme les idées décoratives de Demy pour Parking. »

Claude Sartirano, 30.05.1985



Libération

« Parking est un film épatant, superbe, bouleversant, etc. Non pas tant parce que Demy y aurait allégé les boulets qu’il se traîne mais parce que sa dramaturgie manifeste est tout à fait accessoire, Demy la piratant à tout instant de coups fumants qui attirent le film dans des arrière-mondes affolants. »

Gérard Lefort, 08.06.1985



Le Matin

« Le spectateur de 1985 a beau clamer sur tous les tons qu'il ne rêve que de se laisser fasciner par la magie des il était une fois, il n'accepte de s'embarquer pour les lointains de légende qu'à condition de voyager à bord des grands classiques, à bord des films qui sont eux-mêmes devenus des légendes. Si le film est de facture par trop récente, [le public] renâcle et refuse de se laisser mener en bateau. »

Michel Pérez, 01.06.1985



Le Monde

« L'enchantement propre à ce cinéaste poétique qu'est profondément Demy joue à nouveau, accordé aux sensibilités d'aujourd'hui (…). Demy n'utilise plus le parlé-chanté mais l'alternance des chansons et du texte se fait sur un rythme musical, la mise en scène file des plans-séquences englobant à la fois la vie, le spectacle et la légende. »

Josyane Savigneau, 26.05.1985



Le Nouvel Observateur

« Voilà du Demy hyper-concentré, du Demy digest, du Demy comme on l'aime quand il enchante la réalité (…). Du Demy dont la caméra-baguette magique délivre ses personnages de la pesanteur et réconcilie les bons sentiments et le bonheur de filmer. »

Frédéric Vitoux, 31.05.1985



La Nouvelle République du Centre-Ouest

« Une invitation à entrer dans un beau conte où la poésie, la féérie sont encore reines. »

Pierre Favre, 31.05.1985



Le Quotidien de Paris

« En suivant pas à pas la trace du saint patron des poètes et des amants, Jacques Demy a étouffé l'invention sous le scrupule, sans éviter pour autant les pièges d'une banalité, voire d'une vulgarité inhérentes au monde, aux mœurs et aux airs du show-biz. Le grand nom d'Orphée ne couvre pas, mais souligne la pauvreté d'une musique passe-partout et de couplets bêtas. »

Dominique Jamet, 03.06.1985



La Revue des deux mondes

« Jacques Demy a écrit que son film était un conte de fées sans fée. N'est-ce pas, hélas ! la condamnation irrémédiable d'une œuvre (…) ? Son travail de pure mise en scène, Jacques Demy l'a très bien fait ; mais il nous avait toujours habitués à passer derrière le miroir, à mettre dans ses films cette couleur de poésie qui venait de l'écran en nous-mêmes (…). Ici, il n' pas réussi ce tour de magie. »

Roger Régent, 01.08.1985



Télérama

« La mise en scène de Parking est belle. Légère et fluide. A peine perceptible et pourtant omniprésente (…). Si Parking ressemble à La Machine infernale et aux Chevaliers de la Table ronde (autres relecture narquoises de l'époque), c'est précisément par l'élégance amusée, vaguement insolente du ton, par ce style, apparemment fait de rien, fondé justement sur l'apparence. Tout est permis quand on rêve, on le sait. Et l'on aime les audaces timides que se permet Jacques Demy ».

Pierre Murat, 05.06.1985

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 07 Juil 2014 11:08 
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C'est bien. Ca permet de voir que Gérard Lefort a toujours eu des goûts "discutables".

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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 08 Juil 2014 9:54 
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Localisation: sur les plateaux de tournage No1, No4, No10, No12, No30, No51, No62
Il était loin de s'être fait écharper par la critique!

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« Fast & Furious 7 » ? « Un film sur des cons qui font les cons dans des voitures de cons alors que l’acteur est mort dans une voiture con. » François Forestier


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 Sujet du message: Re: Parking (1985) Jacques Demy
MessagePublié: 09 Juil 2014 8:13 
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Inscrit le: 21 Sep 2005 17:20
Messages: 1674
kevo42 a écrit:
C'est bien. Ca permet de voir que Gérard Lefort a toujours eu des goûts "discutables".

Il a peut-être critiqué le film en ne regardant que sa bande-annonce, comme Watchmen.

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