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American Revenge - David Schwartz (1988) https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=21050 |
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Auteur: | Kobal [ 11 Nov 2013 15:35 ] |
Sujet du message: | American Revenge - David Schwartz (1988) |
![]() "American Revenge", c'est un titre réduit à sa plus simple expression afin de parler directement au cerveau reptilien du consommateur, et qui s'avère cacher un énième rejeton de cette bonne vieille catégorie des zéderies DTV, produit par on sait pas qui (bon, sur le papier, on sait qui, c'est David Schwartz, également réalisateur de l'ouvrage, pour une carrière limitée à 2 films... Mais ça ne nous dit pas qui est ce gars) et dans on sait pas quelle intention. Parce que pour réussir à me convaincre qu'on peut faire du blé avec ça, il va falloir convoquer quelques spécialiste en micro-économie ! Comme convenu, l'image est une horreur passée à la moulinette d'un camescope bon marché et sans normalisation colorimétrique d'un plan à l'autre, la qualité son est tellement médiocre qu'il faut tendre l'oreille pour tenter de saisir la nullité des dialogues, l'indigence se faufile partout (y'a un "Run... action !" en début de scène, conservé au montage !), la musique est une boite à rythme en mode automatique et les acteurs sont d'une conviction totale, que ce soit pour causer entre eux ou pour tout simplement montrer leurs muscles. Il faut les voir se mettre sur la tronche dans les séquences de baston, on dirait des persos de Street Fighter pilotés par des mecs qui n'utiliseraient que les boutons gros pied/gros poing. Bien entendu, tout cela est somme toute assez rigolo à l'écran et c'est pour ça qu'on en parle. ![]() Un budget qui crève l'écran. ![]() De belles promesses. ![]() Une ambiance virile mais amicale. ![]() Pif ! ![]() Paf ! "American Revenge", c'est aussi une histoire choc : Jag décide de raccrocher de son métier de voyou parce que bon, y'en a marre de tout ça. Mais son spleen ne le retient pas d'être propulsé dans un dernier gros coup, un deal de diam's (Joseph Lai, sors du corps de ce scénariste !), qui, évidemment, s'avère bien foireux. En effet, son contact de la pègre, Angelo, est une enflure de première dont la vie de pacha au bord d'une piscine peuplée de playmates et de fantassins à mitraillettes n'a pas adouci les mœurs : son petit vice à lui, fort répandu dans son métier, c'est de dézinguer ses sous-fifres à la moindre occasion. Encore que pour le coup, il aime bien déléguer à sa gonzesse l’émasculation de l'impudent. Parmi ses activités professionnelles, le trafic de coke le dispute à l'enlèvement de jeune femmes, surtout des beauty queens (quand son bras droit ne se trompe pas en kidnappant à la place des church girls, gag ! Dont un mec, re-gag !) afin de les prostituer ou de les rançonner, j'avoue ne pas avoir bien compris. Le tout à Las Vegas, avec des plans touristiques sur le strip et des rencontres en plein désert, ce qui peut donner l'impression que Neil Breen va surgir à tout moment pour nous expliquer comment les méfaits de la veille militaro-technologique mondiale au profit des avocats banksters véreux ruinent l'écologie des éoliennes et rendent son avatar divin très triste. ![]() Jag, en pleine crise identitaire, chouine auprès de sa coéquipière Tonia. ![]() Jag est en fait A. D. Muyich, que l'on devine avoir été casté dans un club de muscu... dans lequel il semble être retourné sitôt le film terminé, n'ayant plus jamais par la suite cédé aux lumières hollywoodiennes. ![]() Quant à Tonia, c'est Tilomai Ponder qui se charge de l'interprétation, avant de conclure sa carrière avec une apparition comme opératrice téléphonique dans "Real Bullets" ! ![]() Angelo est bien entouré, manifestant un choix très sûr en matière de sbires de première fraicheur. ![]() J'ai une petite préférence pour celui-ci, obèse morbide accablé d'un machouillage permanent, conséquence possible d'une addiction à la chique ou d'une mauvaise tolérance neurologique de son traitement antipsychotique... ![]() Si c'est juste de la rançon d'organisateur de concours de beauté, alors pourquoi mettre les misses à poil ? "American Revenge", c'est donc du nanar un brin navrant. Tout est sacrément nul mais il faut avouer que ç'en devient régulièrement fort amusant tellement c'est la cataschtroumpf. La bêtise se loge dans les moindres détails, comme ce pote du héros, ficelé par les méchants dans le désert, qui se met aussitôt à appeler à l'aide... alors qu'il n'y a personne d'autres que ses tortionnaires autour de lui ! Ou ces personnages qui surgissent de nulle part pour y retourner aussi sec. Le casting est comme souvent un bon pourvoyeur de nanardise, avec des défilés de sbires pas piqués des hannetons, victimes d'une mode vestimentaire et capillaire inconsciente de ses ravages. Comme je le disais plus tôt, les bastons sont bien nulles, avec un pic de portnawak à l'occasion d'un assaut final mettant en scène une population bigarrée de têtes de winners (dommage qu'on ne voit pas plus le club des tigresses du désert parce qu'elles dépotent bien) et qui s'avère hallucinant de manque de moyens de production, l'équipe des gentils devant se contenter d'un seul pompeux qu'ils se passent à tour de rôle !! De vrais décroissants, ces gars ! ![]() "Attends, bouge pas, c'est à son tour de prendre le fusil à pompe". ![]() Heureusement, quand on n'a pas d'arme à feu, il reste le bon vieux bout de bois ! ![]() C'est pas loin de virer au post-nuke, cette histoire. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Et bien sûr, du sbire et de la sbiresse. Ah oui, j'oubliais, "American Revenge", c'est surtout l'autre film avec Matt Hannon, une de nos étoiles nanarlandaise préférées dont on pensait jusqu'à présent que son éclat aveuglant s'était consumé au firmament de son unique film, le cultissime "Samurai Cop". Il nous revient donc dans le rôle du salopard d'Angelo, la classe de la fin des 80's avec de splendides lunettes miroir, le cheveu long graissé au Pento et un teint tellement hâlé qu'il parait avoir été victime d'un abus d'UV (ou d'un barbecue capricieux). Matt tente tant bien que mal de nous faire croire à son rôle de parrain au sang froid, menant d'une poigne de ferme son équipe de bras cassés, mais bien sûr, son cabotinage ne peut s'empêcher de refaire surface dès que le réalisateur réclame une bribe d'émotions. Donc en fait, rien que pour ça, "American Revenge", il le foooooooooooooooo ! ![]() Ze ultimate star. ![]() La classe nonchalante. ![]() L'acting tout en finesse. ![]() Et le physique de rêve. ![]() Une pensée pleine de gentillesse pour ce sacré gaillard de Matt que la Camarde nous a récemment ôté, à l'âge de 56 ans. Cote de rareté : 4/Exotique Pour le chopper celui-là, il va vous falloir vous lever tôt car sa distribution semble avoir été particulièrement confidentielle. ![]() Seul visuel trouvable, cette édition DVD suédoise. Titre : American Revenge Catégorie : Crimes et délits Genre : Nom de Code : Gédebor Durée :1h26 Pays : USA Année : 1988 Réalisateur : David Schwartz Acteurs : A.D. Muyich, Matt Hannon, Tilomai Ponder, Susan Paris, James Van Patten... Note : 2/5 |
Auteur: | Plissken [ 11 Nov 2013 16:26 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Oh bordel... ces tronches. C'est bien la preuve que le physique importe peu et que n'importe qui peut faire une carrière d'au moins un film (même deux pour certains !) A part Tonia qui, elle, est typiquement mon type de femme. Plus qu'à aller dans un Easy Cash suédois. Je ne sais pas si je me coucherais moins bête ce soir en connaissant maintenant l'existence de ce film mais merci quand même pour ce partage. |
Auteur: | minsk [ 11 Nov 2013 17:03 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Ca c'est de l'obscur de chez obscur mais qui vaut son pesant de cacahuète : UN AUTRE FILM DE MATT HANNON PUTAIN ! Paix à son âme d'ailleurs ![]() |
Auteur: | JACK TILLMAN [ 11 Nov 2013 21:10 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
J'hésite entre un "IL LE FOOOOOOOOO !!!" et un "JE LE VEUX !!!" ![]() ![]() ![]() ![]() Une chro courte mais diablement efficace, avec des arguments imparables et une qualité d'écriture parfaite. C'est typiquement mon genre de film. J'en avais maté un court extrait avec Matt au bord de sa piscine, et en deux minutes j'étais conquis. Ça vaudrait le coup de faire un double programme hommage avec ce film et "Samurai cop" à la prochaine NE, non ? ![]() ![]() |
Auteur: | Stryker [ 14 Nov 2013 22:10 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Citer: ![]() La classe internationale !!! ![]() Il faudrait vraiment essayer de faire une biographie sur le site. Deux films seulement et pourtant c'est un monument ! |
Auteur: | El Tocha [ 14 Nov 2013 22:45 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Matt Hanon, ou toute la magie d'une nuque inversement plus longue que sa carrière. J'ai fait découvrir "Samuraï Cop" à un collègue de travail lors d'une longue nuit où nous étions payés pour ainsi dire à ne pas foutre grand chose, et il m'en parle encore chaque fois qu'il me recroise. S'il apprend l'existence d' "American Revenge" je suis cuit, il va me harceler jusqu'à la fin des temps. |
Auteur: | Stryker [ 18 Nov 2013 18:48 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Il n'empêche que Matt a la classe en tant que méchant. Il a un peu la gueule de l'emploi. Dommage (ou tant mieux) qu'il joue si mal. |
Auteur: | Paul Kersey [ 18 Nov 2013 19:08 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Voici donc l'origine de ce nouvel avatar. Sinon, bonne chro sur un nouvel objet nanar obscur et qui donne bien envie. Juste une remarque, pour être un peu chiant ![]() |
Auteur: | Kobal [ 18 Nov 2013 21:11 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Ah oui, joli jeu de mot involontaire de ma part. J'aime bien l'image que cela fait naitre à l'esprit. ![]() |
Auteur: | Kobal [ 12 Jan 2014 16:01 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Joie, joie, Matt Hannon confirme son passage à la postérité nanarlandaise : http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-americanrevenge-american-revenge.html. ![]() |
Auteur: | Stem [ 19 Mai 2021 18:04 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Désolé pour le déterrage, mais le sujet m'obsède. Je ne comprends pas le calembour qui se cache derrière le genre: "Nom de Code : Gédebor". C'est une référence à quoi ? |
Auteur: | John Nada [ 19 Mai 2021 20:23 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Stem a écrit: Désolé pour le déterrage, mais le sujet m'obsède. Je ne comprends pas le calembour qui se cache derrière le genre: "Nom de Code : Gédebor". C'est une référence à quoi ? Ca vient de la blague de Hazanavicius "Gedebor Houston" (y a Matt Houston dans American Revenge). https://www.youtube.com/watch?v=JEbbChhKtgI C'est vrai que ça commence à dater et que c'est un peu obscur, mais les purs savent (et tu es à présent un pur). |
Auteur: | JACK TILLMAN [ 09 Nov 2021 23:54 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Enfin vu. De quoi faire passer Samurai Cop pour un blockbuster ! ![]() L'amateurisme se niche partout, que ce soit au niveau sonore ou visuel. Scénaristiquement, c'est tout aussi prodigieux : le héros _ un voyou malgré lui _ promet à sa petite amie _ une fille honnête menant une vie "normale" _ qu'il va arrêter de tremper dans des affaires louches et se ranger des voitures. Scène suivante : le héros emmène avec lui sa petite amie dans le désert pour faire un deal de diam's avec un parrain de la pègre ! Eeeeuuuuh... hum, no comment. Puis, rebondissement : le parrain Angelo kidnappe la petite amie et abandonne le héros (ainsi que le fameux gars qui hurle au secours en plein désert dont parle Kobal dans sa chro) attaché à une bombe, son sidekick arrive in extremis pour le détacher, et la suite c'est le héros, son sidekick, la belle Tonia et d'illustres inconnus aux looks pas possibles qui doivent se partager un unique "pompe" pour accomplir l'AMERICAN REVENGE, à savoir... venger la belle frayeur qu'a eu le héros quand il était attaché à la bombe. Pas d'être cher à venger, tous ceux qui comptent pour le héros s'en sortant à la fin (désolé pour le spoiler), il faut juste rendre justice au héros qui a eu un petit flippe (mais ne s'est pas fait dessus, car c'est quand même un héros et en plus il est Américain). Je n'exagère même pas, c'est le héros lui-même qui le dit à Angelo avant de lui briser la nuque. Et plein de valeureux figurants et figurantes sont morts pour ça. ![]() ![]() Le personnage le plus attachant est l'homme de main obèse ayant tapé dans l'œil de Kobal. Une boule de charisme nanar avec un jeu d'acteur phénoménal. Il a une scène très émouvante où il pleure la mort de son meilleur pote, un autre homme de main, très lâchement tué à coup de "pompe", alors qu'il était sans défense et sans arme, par le sidekick comique du héros. En fait, on se dit que l'AMERICAN REVENGE, c'est plutôt celle de ce sbire au cœur brisé qui va tout faire pour tuer l'assassin de son pote mano a mano lors de la grosse baston finale bordélique dans le désert. Sachez-le, le vrai héros justicier d'American Revenge, c'est lui : ![]() Quant à Matt, inutile de redire qu'il crève l'écran dans le rôle d'Angelo, se montrant aussi à l'aise dans le registre du méchant nanar que dans celui du héros nanar. Un véritable monstre sacré qui mérite amplement sa bio parmi les Pointures du site. Avouons tout de même que le film souffre de l'absence d'une VF pataphysique qui en eut fait un authentique chef-d'œuvre. Les scènes de dialogue avec le son en prise direct par moments quasi-inaudible cassent le rythme (lequel est plus hypnotique que trépidant) et pourront ennuyer le spectateur mal endurci. Un film d'action de série Z pure et dure destiné aux nanardeurs hardcore donc. |
Auteur: | Stryker [ 10 Nov 2021 11:42 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Est-ce que l'on en sait plus sur le destin de ce film ? Il n'est quand même pas sorti au cinéma, et même dans un vidéoclub ses chances de succès sont minces. Je me demande parfois ce qu'avaient en têtes les réalisateurs de films pareils. |
Auteur: | JACK TILLMAN [ 10 Nov 2021 14:46 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
Peut-être le fameux syndrome "moi aussi je peux le faire !" qui donna lieu à tant de nanars. David Schwartz a dû se dire "Moi aussi je peux faire mon actioner qui va cartonner en vidéo-club avec sa jaquette et son titre qui tue". Sauf qu'en voyant le résultat, même les distributeurs pas regardants ne se sont pas précipités pour le sortir aux quatre coins du globe. |
Auteur: | Stem [ 10 Nov 2021 15:27 ] |
Sujet du message: | Re: American Revenge - David Schwartz (1988) |
D'ailleurs, comme précisé dans la chro, il n'a fait quasiment que ce film, qu'il a en plus autoproduit. Le distributeur a même décidé de rester anonyme, comme si il avait honte. Après, difficile de dire qu'est-ce qui fait qu'un réalisateur peut, à résultat égal, enterrer ses ambitions cinématographiques ou s'obstiner malgré les résultats. Les zèderies comptent aussi bien des réalisateurs d'un jour que des cinéastes prolifiques. |
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