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Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018
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Auteur:  kevo42 [ 27 Fév 2019 20:21 ]
Sujet du message:  Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

J'ai vu que d'aucuns souhaitaient l'ouverture d'un sujet pour pouvoir partager leur souffrance post traumatique.

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La chronique est à retrouver ici :
http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-aliencrystalpalace-alien-crystal-palace.html

Le podcast est à retrouver là : https://podcast.ausha.co/nanarland-le-podcast-4/alien-crystal-palace-mixage-final


Je ne l'ai pas mentionné dans la chronique, mais à plusieurs moment le film m'a rappelé le sadique aux dents rouges. On est à ce niveau de psychédélique amateur.

C'est d'ailleurs une des grandes questions que pose ce film : comment peut-on réunir autant de personnes connues et signer une production aussi pauvre ? Même le 3ème clou, une sorte de Da Vinci code tourné en amateur dans le jura suisse, fait plus pro.

Je me demande même ce qui est le pire techniquement : ce films ou les Deguns ?

Auteur:  Stryker [ 27 Fév 2019 20:58 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Disons que les moyens financiers ne peuvent pas toujours compenser l’absence de talent artistique.

Surtout si le script de départ et l’univers mental de la réalisatrice sont aussi confus.

Auteur:  Stem [ 27 Fév 2019 22:20 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

C'est marrant, dans la fiche wiki du film, on peut lire que son genre est «tragédie musicale», guillemets compris. C'est même pas un genre officiel.

Auteur:  Stryker [ 28 Fév 2019 9:32 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Difficile de faire rentrer ce film dans un genre bien précis.

Auteur:  kevo42 [ 01 Mars 2019 0:12 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Ceci dit, cela pourrait être le genre de Parking.
Le genre des grands films, donc.

Auteur:  Plissken [ 01 Mars 2019 16:42 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Tout comme l'auteur de la chronique, j'ai bravé les éléments pour aller voir le bousin.
(Bon ok, j'ai juste fait une heure et de mi de route sous la pluie avec 2 camarades... et nous étions aussi excités que si on allait voir le nouveau Star Wars. C'était loin d'être l'enfer).

La salle était quasiment pleine (mais c'était pas grand). Mais dans la file d'attente, on ne s'y trompait pas, on entendait des : "Ouvrez tous vos chakras" ou "ça a l'air complétement barj' ".
On se demandait quel public nous allions avoir dans la salle, on s'est demandé si nous ne serions que 3 ou si nous serions au milieu d'une foule d'intellectuels. Au final, on s'est retrouvé avec une bande de curieux venu voir l'étendu de la chose...

Sur le film, pas grand chose à rajouter. C'est une expérience. Ravi d'avoir pu la vivre dans ces conditions.
Je rajouterais juste une mention sur Nicolas Ker.
Avant le film, Arielle nous a dit que le film aurait pu s'appeler "Alcools" tant les protagonistes en étaient imbibés. D'ailleurs, Nicolas Ker devait faire le déplacement... mais de l'aveu de la réalisatrice... il était trop bourré pour venir (et, je crois, elle lui en voulait un peu).
Mais bref, ce Nicolas Ker, je crois que des fois, il n'était pas au courant qu'il était filmé ou qu'il était dans un film.
Quand Nicolas Atlante reçoit un SMS avec écrit "Rendez-vous derrière la mosquée" et que le personnage à l'écran réponde "Kécédé cé conn'ry hips"... j'ai vraiment eu l'impression que c'était Nicolas Ker bourré qui répondait.
Quand Dolores (le perso d'Arielle) va chercher Nicolas Atlante en pleine rue en mode : "Nicolas, il faut rentrer à l'hôtel" et qu'il répond : "Boarf, fais chier là, hôtel hôtel !!!". J'ai vraiment l'impression que c'est une véritable frasque du tournage qui a été tourné.
J'ai vraiment l'impression que dans 95% de ses scènes, Nicolas Ker n'a aucunement conscience qu'il a des caméras qui le filme.

La technique est assez affligeante. Tout a été résumé dans la chronique. Je ne serais pas trop sévère sur le montage... parce que quand le monteur a dû voir les rushs arrivés sur son bureau, ça a dû être un sacré bordel pour lui. Presque envie de lui tirer mon chapeau, il a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il avait. Il a dû gagner pas mal d'expérience au final.

Mais, la conversation avec Arielle après le film a vraiment été excellente... et m'a donné encore plus de sympathie pour le film.
C'est très étrange, parce qu'elle reconnait certaines limites de son film, tout en pensant avoir réalisé une belle oeuvre.
Ca a été tourné à l'arrache (en ayant été arrêté quelque fois) avec parfois en mode "caméra cachée" parce qu'ils n'avaient aucune autorisation.
Elle a pas mal chargé Nicolas Ker qui était ingérable sur le tournage. Elle nous a d'ailleurs révélé que c'est ce dernier qui a écrit le scénario... aidé pour son urgentiste favori. Nicolas consomme tellement d'alcool qu'il est constamment au bord du décès, (d'après sa formule... c'est un "éternel suicidé"). Un urgentiste est devenu ami avec Nicolas... et ils ont imaginé le film ensemble. Arielle a été emballée et a voulu le réaliser en y ajoutant sa touche.
Elle est apparue hyper sympathique avec un certain recul sur son film. On ne voit pas ça tous les jours. Elle sait que ça sort de délires de gens qui ne sont pas dans la "norme" (un alcoolique et une excentrique). Le film c'est ça. Elle le sait.
Je pensais vraiment qu'elle serait en mode : "j'ai fait un vrai film de cinéma d'Auteur avec un grand A. Je suis la digne représentante du Cinéma Français" et je redoutais la rencontre... alors qu'elle était en mode : "J'ai pondu ce truc. C'est hyper perso. Dites-en ce que vous voulez. Merci d'être venu le voir, ça me fait plaisir.". Et celle que je prenais pour une vieille folle excentrique m'a paru beaucoup plus honnête que certains réalisateurs de comédie qui t'assurent que leurs films devraient rafler tous les Césars parce que les gens aiment bien (alors qu'au final, malgré la piètre technique de la réalisatrice, certaines scènes de nuit de "Alien Crystal Palace" sont mieux filmés que "Les Visiteurs 3")

Avec un de mes accompagnateurs, nous sommes allés la voir après la séance. Et nous lui avons demandé si elle comptait un jour, après l'exploitation toussa, mettre le film gratuitement sur le net... parce que son public est sûrement là et pas dans les salles obscures. Elle a répondu que oui, elle adorerait.
Si vous l'avez pas vu, vous avez encore un espoir.

Bref, une vraie soirée nanar comme on les aime et on sait qu'on a vu un film affreux (et tout de même assez prétentieux), mais pour lequel nous avons eu une vraie sympathie.
Et si j'avais beaucoup de doutes sur Arielle Dombasle, je la met facile dans la case "Pallardy", "Godfrey Ho" ou "Ramon Saldias" avec toute la sympathie que cela peut engendrer et non plus dans cette catégorie de réalisateurs/trices prétentieux qui assurent être des génies et toi un con qui n'a rien compris.


(NB :
A un moment du film, certains policiers confisquent des téléphones portables... dont celui d'Arielle Dombasle.
Les policiers fouillent les téléphones en quête d'indice [enfin... j'crois... l'enquête est vraiment pas claire].
Un de mes camarades m'assure avoir vu passé le nom "Lévy Bernard-Henry" dans un des répertoires.
Tout ça pour dire qu'il y a peut-être moyen de récupérer son 06)

Auteur:  Kobal [ 02 Mars 2019 15:28 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

C'est marrant, Kevo42, j'ai également pensé aux Sadiques aux dents rouge lors de certains passages ! :D


Encore un bel OVNI improbable du cinéma français, la rencontre entre une élite artistique auto-proclamée en roule libre et les méthodes de production zédardes. Il est très difficile de réussir à synthétiser tout ce que qu'il y aurait à dire sur ce truc alors évoquons le plus important : j'ai passé un excellent moment, mieux que ce à quoi je m'attendais, avec une belle banane à la fin de la séance.

Alien Crystal Palace a pour lui d'avoir des géniteurs totalement sincères, et donc sans ironie aucune, alors qu'ils s'autorisent toutes les extravagances fantasques qui leur font envie, dans une course en avant qui ne semble jamais vouloir réfléchir sur ce qui vient d'apparaitre à l'écran (pas le choix avec un tournage express, limite semi-commando, en 5 semaines, ambiance "one shot is good shot"). Le résultat est un enchevêtrement de fulgurances visuelles (si, si) systématiquement anéanties par des contreparties kitschissimes qui laissent pantois : entre la police gothique du fist, Michel Fau incapable d'échapper au ridicule total qui accable son personnage, Jean-Pierre Léaud qu'on a envie de sauver en l'exfiltrant du film, le producteur chauve à la diction nasillarde fascinante et cette fin où l'ambiance mystico-divine s'effondre avec cette simple exclamation du démiurge "merde, v'là les flics !", on n'a jamais le temps de s'ennuyer.

Mais loin au-dessus de tout cela naviguent dans les eaux d'un narcissisme céleste le duo star : Arielle Dombasle et Nicolas Ker. Pour la 1ère, elle est dans la droite lignée de son cliché, beauté évanescente sur laquelle le temps n'a aucune emprise (cf les scènes de cul saphique qui ne servent qu'à montrer un corps aussi conservé que celui de ses partenaires âgées de 20 ans), sauf quand l'éclairage lui donne un air de momie prête à tomber en poussière, artiste absolue convoitée de tous, capable d'enfiler n'importe quelle tenue ridicule sans sourciller, elle donne tout. Y compris lors du débat après le film durant lequel elle prouve ses capacités à broder des interprétations vides de sens de son œuvre, y compris quand elles se contredisent, intégrant au passage les propositions des spectateurs ("on pourrait voir Michel Fau comme une allégorie des algorithmes...").

Mais la grande découverte de Alien Crystal Palace en ce qui me concerne, c'est Nicolas Ker. Le personnage apparait inextricable de l'acteur/chanteur qui déambule dans le film tel un gobelin désarticulé, ahanant son texte de manière incompréhensible, y ajoutant insultes et grognements. Il est clairement beurré non-stop (ce que confirme Dombasle, parlant de lui comme d'un "être entier, le dernier rockeur" alors qu'elle décrit une épave arrivée au bout de ses terribles addictions ; il était d'ailleurs absent au débat, la faute à son mode de vie), rendant d'une crédibilité absolue les séquences où il s'écrit "mais où je suis là ?". Ker est LA plus-value de ACP, une magie de tous les instants.

Gloubiboulga de toutes les influences artistiques sur lesquelles chacun projettera ses propres références (perso, j'y vois du Alejandro Jodorowski, du Nicolas Winding Refn, du Neil Breen, du Norbert Moutier, du Jean-Louis Van Belle...), tout en restant très très français, le film est un plaisir coupable indéniable, un vrai nanar au sens pur du terme. A conseiller sans modération, à condition néanmoins d'avoir un peu de bouteille en matière de foutraquerie cinématographique.

4.5/5

Auteur:  Stryker [ 04 Mars 2019 19:27 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Au fait, d'où vient le titre du film ?

Auteur:  ninjator [ 05 Mars 2019 16:40 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

je tien ça de nul part mais , le titre Alien crystal palace semble faire référence à "Bunker Palace Hotel" qui avait pour sens "bunker" ( la guerre ) , "Palace" ( le loisire ) et "Hotel" ( le luxe )

j'ai pas vu le film d'Arielle mais là je dirai "Alien " (l'inconnu ) , "crystal" ( la drogue ) et "palace " ( pour la réf )
il faut vérifier !

Auteur:  Plissken [ 05 Mars 2019 21:34 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Après, ce qui se passe dans le film peut plus ou moins aussi expliquer le titre.
Y a toute une histoire d'un personnage qui serait enfermé dans l'inconscient dans un cercueil en cristal. C'est vrai que ça fait petit pour un palace, mais dans un titre, Palace, ça péter mieux que Cercueil.

Auteur:  kevo42 [ 10 Mars 2019 18:05 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Bombasle - 2018

Stryker a écrit:
Au fait, d'où vient le titre du film ?


D'après le dossier de presse, cela vient d'un générateur de titre aléatoire, utilisé pour donner une touche surréaliste au film.

Auteur:  Stem [ 10 Mars 2019 19:10 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

C'est même précisé dans la chro.

Citer:
A l’image du titre trouvé par un générateur aléatoire

Auteur:  Stryker [ 11 Mars 2019 20:16 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

Je pensais que c'était une plaisanterie et pas sérieux.

Auteur:  Paul Kersey [ 14 Mars 2019 7:15 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

Ca evoque beaucoup le titre "Bunker plaace Hotel", comme le rappelle d'ailleurs la chro.

Si ca se trouve, Dombasle est tombee dessus un jour, s'est dit que ca ferait classe et s'en est inspiree, en changeant juste deux mots sur trois. Je suis sur que c'est possible.

Auteur:  Mageistral [ 21 Juin 2020 9:17 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

Hello,
en faisant quelques recherches d'affiche haute-qualité de ce film, j'ai vu que le DVD était sorti chez Epicentre comme prédit dans la chronique. Il n'est donc plus si introuvable que ça.

Auteur:  Pictoris [ 28 Oct 2020 12:34 ]
Sujet du message:  Re: Alien crystal palace - Arielle Dombasle - 2018

Je viens de tomber par hasard sur un numéro promotionnel du magazine Technikart distribué gratuitement en hiver 2019 dans quelques stations de ski des Alpes et qui a pour couverture Alien Crystal Palace, « le film culte d'Arielle Dombasle ».

Extraits choisis de ce dossier signé Melchior puis de l'interview d'Arielle Dombasle avec Louis-Henri de la Rochefoucauld :

« Alien Crystal Palace ose tout et n'a peur de rien, dans son extravagance proche de la folie ou même de la mégalomanie, cette performance artistique trouve un tempo, un rythme qui donne vie à sa narration et resserre les boulons d'un scénario très dense et très alternatif. »

« Les décors, les costumes et les effets spéciaux sont d'un kitsch d'abord troublant, puis au fil des scènes de plus en plus attractifs. (...) On est un peu happé dans cette esthétique qui dérange et peut-être ouvre de nouvelles portes. (...) [Le film] raconte l'histoire du vide jamais rempli autrement que par l'alliance de deux êtres qui se complètent et s'élèvent (...). [Un] trip sous LSD guidé par la sublime Arielle et Nicolas Ker (...). Leurs performances d'acteurs se complètent dans leur musicalité, leur très visible complicité et l'autorité de leur opposition. (...) En fin de compte, c'est une tragédie musicale, baroque et narcotique qui a ça de rock'n roll qu'elle est à la fois accidentelle et peut-être d'avant garde. (...) Michel Fau est incroyable. »

Arielle Dombale : « [Pendant le tournage] j'avais l'impression d'être une athlère de haut niveau ! En même temps, je le savais d'avance... Un film odyssée, une épopée ! Alien Crystal Palace, ce n'est pas un film intimiste entre quatre murs, où la caméra caresse des personnages qui sont là à discuter. (...) Finalement c'est de l'hyperréalisme fantasmagorique. (...) Ce projet était totalement underground, une vraie ambition esthétique qui est un des principes fondateurs de mon cinéma. Les commissions nous ont d'abord jeté notre scénario à la figure ! (...) Michel Houellebecq aurait pu [jouer dans le film], les filles en bikini dans la secte, c'est quelque chose qui lui aurait beaucoup plu ! (...) Rien n'est dû au hasard dans Alien Crystal Palace vous savez ! (...) Par l'obsession de Nicolas, nous avons tourné une scène sur cette île maudite, Poveglia. (...) Nous avons pu y filmer un jour et l'île est tellement maléfique que tout le monde a été très malade ! (...) J'ai fait au cinéma et au théâtre des choses remarquables qui ont eu un accueil compliqué. »

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