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Persée l'invincible - Alberto De Martino, 1963 https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=2467 |
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Auteur: | Nikita [ 10 Juin 2004 9:51 ] |
Sujet du message: | Persée l'invincible - Alberto De Martino, 1963 |
http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... invincible PERSEE L’INVINCIBLE (Aka : PERSEO L’INVINCIBILE / PERSEO E MEDUSA / MEDUSA VS THE SON OF HERCULES / EL VALLE DE LOS HOMBRES DE PIEDRA) ![]() Chroniquer un péplum n’est pas toujours facile tant la naïveté fait intrinsèquement partie du genre, du moins dans son incarnation italienne. On a parfois le sentiment de se moquer à bon compte d’une œuvre qui ne mérite pas tant d’indignités. Pourtant un certain nombre de films de ce genre méritent indéniablement leurs galons de nanars, ne serait-ce que par leur tendance à partir dans un certain délire pour compenser leur manque de budget. Les péplums italiens, comme plus tard les western spaghetti, se distinguent par une forte tendance des cinéastes à assécher le genre à grande vitesse. A savoir que, dès le succès du premier péplum d’après-guerre made in Cinecittà, tout le monde a voulu faire le sien, d’où un épuisement du filon dès le milieu des années 60. Globalement, on peut séparer les péplums italiens « riches » (« Sous le signe de Rome », «Ulysse », «Les Travaux d’Hercule »…) d’une foule de suiveurs largement fauchés, tournés dans les restes des décors des films précédents, avec des costumes à trois lires et des acteurs à cinq dollars : «Hercule contre Moloch », «La Colère d’Achille », «Goliath et la conquête de Bagdad » et autres «Maciste contre les monstres ». Autant de nanars souvent charmants, bien que leur simplisme soit parfois un peu énervant. ![]() «Persée l’invincible » appartient nettement à la seconde catégorie, malgré un certain effort d’imagination. Le film est réalisé par Alberto De Martino, réalisateur tout-terrain du bis italien et spécialiste du suivi balourd des modes. Avec la mode des James Bond, notre homme réalisera «Opération Frère cadet », avec Neil Connery, le frère de Sean ! Après «La Malédiction, il nous servira «Holocaust 2000 » où Kirk Douglas découvre qu’il est le père de l’Antéchrist. Et surtout, la sortie du «Superman » avec Christopher Reeve lui donnera l’occasion de tourner ce que beaucoup voient comme son chef-d’œuvre nanar : «L’Homme-Puma» . ![]() Mais nous n’en sommes pas encore là et au début des années 60, notre Alberto est encore un spécialiste du péplum, qui a eu notamment le privilège de révéler Richard Harrison dans «Le Gladiateur invincible». C’est ce même Richard qu’il va retrouver pour «Persée l’invincible », témoin de la décadence du péplum vers une bêtise et une pauvreté toujours plus intenses. Le film qui nous occupe actuellement se signale en effet dans mon souvenir, et par rapport à d’autres péplums, par une pauvreté assez exceptionnelle en matière de décors et de costumes, à croire vraiment que l’on avait commencé à atteindre les fonds de stocks à Cinecittà ! Les économies de bouts de chandelle semblent avoir atteint à peu près tous les niveaux de la production, y compris en ce qui concerne le casting, peuplé, si l’on excepte Richard Harrison, de troisièmes couteaux de vingt-cinquième ordre. Passons au scénario – absolument révolutionnaire, vous allez voir ! – co-écrit par le vétéran du bis Mario Caiano. Un royaume reculé dans la Grèce Antique est persécuté par un vil Roi usurpateur et son fils, encore plus méchant. Persée (Richard Harrison) est l’héritier légitime du trône, mais il l’ignore. Tombé amoureux de la Princesse Andromède, convoitée par le fils du tyran, Persée va passer à l’action et étaler tous les méchants grâce à ses énormes biceps, non sans avoir au passage terrassé un dragon et la terrible Méduse. Ajoutons au passage que Persée porte une marque de naissance (trois gros points noirs disposés en triangle sur son épaule !) qui permettra de l’identifier comme souverain légitime, prélude à sa montée sur le trône au cours du grand final. ![]() Si vous pouvez concentrer davantage de clichés en un seul paragraphe, vous êtes très fort… Inutile de dire que «Persée l’invincible » ne va pas miser sur l’originalité de son scénario, qui ne conserve que le squelette du mythe, mais au contraire sur un furieux délire qui en fait tout le sel ! ![]() ![]() Contrairement à beaucoup de péplums, le film n’a pas un rythme lent mais se montre au contraire plutôt dynamique dans l’enchaînement des scènes d’action, bénéficiant de la présence d’un Richard Harrison au top de sa forme. Notre ami RH n’a en effet pas encore l’air désabusé et la moustache triste qu’on lui connaîtra dans ses films de ninjas made in Hong-Kong : barbu, large comme une armoire à glace, énergique comme pas deux, Richard Harrison est au top de sa forme et domine le casting par sa présence physique, même si son jeu d’acteur est ici surtout concentré dans ses crispations de mâchoire. ![]() La vraie source de nanardise de «Persée l’invincible » est en fait dans le profond simplisme de son sujet, que le dynamisme de l’action souligne encore plus. On a vraiment l’impression de se trouver devant un épisode mal dégrossi de dessin animé américain qui ferait de la mythologie antique une espèce de comic-book écrit avec les pieds ! La pauvreté extrême des décors (carton-pâte recyclé à gogo !) conduit à une espèce d’épure quasiment pop-art, où les mythes grecs se trouvent réduits à une heroic-fantasy délirante et sans aucun complexe de vraisemblance. Nous sommes ici dans le péplum finissant, qui semble vouloir se redynamiser par une fantaisie grotesque absolument jubilatoire. ![]() Mais le véritable joker de «Persée l’invincible s’appelle…Carlo Rambaldi ! Le futur concepteur graphique d’ « E.T.» faisait ici ses débuts au cinéma : co-auteur des effets spéciaux en collaboration avec Armando De Ossorio, le moins qu’on puisse dire est qu’il ne laissait pas apparaître grand-chose de son futur talent. Ce qui nous confirmerait que le père Rambaldi (créateur pour le remake de «King Kong » d’un robot géant qui ne fonctionna jamais et ne fut presque pas utilisé !) serait bien un peu surestimé… Rarement en effet aura-t-on vu un dragon aussi ringard que celui que terrasse notre héros Richard Harrison ! Rarement aura-t-on vu une créature aussi absurde que cette Méduse, qui n’est pas ici une femme à la chevelure de serpents, mais une créature alienne, sorte d’arbre sur pattes à l’œil de cyclope aux tentacules pendouillantes. La conception graphique de la créature est certes originale, mais à l’écran, le résultat final est un craignos monster de la plus belle espèce ! On pourra toujours admettre, pour excuser Rambaldi, que le budget ne pouvait pas vraiment suivre ses idées… ![]() Vous l’aurez compris, «Persée l’invincible » est un must du péplum crétin : son scénario tenant sur une feuille de papier à cigarettes, ses acteurs ringards, la pauvreté squelettique de son budget, et surtout ses effets spéciaux aussi ambitieux que ratés, en font un excellent nanar estampillé sixties, qui garde au final, par sa pauvreté même, davantage de charme que d’autres produits plus prétentieux. On est en plein cinéma de quartier, destiné à un public de six ans d’âge mental, ce qui nous ramène à une époque finalement bien sympa où le cinéma populaire ne se posait pas de questions. Car finalement, que ce soit au premier ou au second degré, De Martino parvient ici à divertir le spectateur. Et n’est-ce pas là ce que l’on demande à un film grand public, nanar ou pas ? Nanar, vieillot, raté…mais extrêmement sympathique ! Et voir le superbe Richard Harrison, toutes dents et tous biceps dehors, affronter le dragon en agitant un tronc d’arbre en carton, cela vaut bien d’autres expériences nanardes ! ![]() PERSEE L’INVINCIBLE Année : 1963 Pays : Italie/ Espagne Réalisation : Alberto De Martino Genre : Mythologie en carton-pâte Catégorie : Péplums Avec : Richard Harrison, Anna Ranalli, Arturo Dominici, Elisa Cegani, Leo Anchoriz, Antonio Molino Rojo Nikita : 2 ------------------------------- Richard Harrison@ (Le Rôdeur) |
Auteur: | right hand of doom [ 10 Juin 2004 9:54 ] |
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J'aimerais bien le voir en entier celui-là. Tout ce que j'en ai vu c'est la première scène où la Méduse pétrifie une dizaine de cavaliers. |
Auteur: | Le G@SP [ 10 Juin 2004 9:55 ] |
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mais qui arrêtera nikita? |
Auteur: | Nikita [ 10 Juin 2004 10:18 ] |
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Je trouvais qu'un péplum avec Richard Harrison est une chose qui manquait au site. C'est chose faite à présent. ![]() (d'ailleurs le site manque un peu de péplums : s'il y a des spécialistes...) |
Auteur: | MrKlaus [ 10 Juin 2004 10:24 ] |
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Pas d'accord je trouve que Persée l'invincible est un peplum de trés bonne facture et je me demande si je ne vais pas faire une contre-chronique rien que pour faire chier... |
Auteur: | Nikita [ 10 Juin 2004 10:25 ] |
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Chiche! ![]() ![]() PS : oui mais toi, MrKlaus, tu aimes les sexy comédies italiennes alors camembert! ![]() |
Auteur: | right hand of doom [ 10 Juin 2004 10:29 ] |
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C'est la Méduse qui rend le film nanar je pense. (Ce gars a fait ET quand même çà m'étonne à chaque fois) ![]() |
Auteur: | Raccoon [ 10 Juin 2004 10:32 ] |
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je vais vous dire honnêtement je voulais écrire kelke chose sur persée mais comme il pleut dehirs je vais attendre ( bien k'il fasse étouffant dedans) |
Auteur: | MrKlaus [ 10 Juin 2004 10:39 ] |
Sujet du message: | |
Raccoon a écrit: je vais vous dire honnêtement je voulais écrire kelke chose sur persée mais comme il pleut dehirs je vais attendre ( bien k'il fasse étouffant dedans)
je n'ai pas "persée" l'interet de ce message... |
Auteur: | Supertoulousain [ 10 Sep 2007 3:29 ] |
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Il est diffusé actuellement sur CinéFX, il tournera tout le mois. Effectivement, à cause du rythme et du fait que j'aie commencé à l'écouter d'une oreille distraite -je faisais autre chose- on a pas l'impression d'avoir à faire à un nanar, l'action est vraiment là. Mais après... Sinon, la Méduse, quel éclat de rire ! |
Auteur: | Buck Banzai [ 15 Mai 2023 18:23 ] |
Sujet du message: | Re: Persée l'invincible - Alberto De Martino, 1963 |
![]() Enfin découvert ce PERSEE L'INVINCIBLE. C'est indéniablement de la pure série B, à des kilomètres des classiques du peplum, mais je n'arrive pas à le considérer comme un nanar. Son scénario simplissime (pour ne pas dire simpliste) n'évite pas les poncifs (les origines oubliées du héros, le duel pour la belle) et c'est vrai qu'on ne sent pas grande ambition artistique derrière ce projet, mais le résultat à l'écran n'est pas aussi misérable ni drôle que ce que l'auteur décrit. Déjà, il y a quelques jolis décors (peut-être recyclés) et beaucoup de figurants, ce qui donne de l'ampleur aux scènes de cavalcades/batailles l'air de rien. Et surtout, il y a ces séquences basculant dans le genre fantastique : la vallée avec tous ces soldats changés en pierre, les attaques du dragon et la fameuse Méduse au look assez audacieux. Doit-on y voir une réponse italienne au JASON ET LES ARGONAUTES américain sorti la même année ? Techniquement, le résultat est infiniment moins magique que les effets en stop motion de Ray Harryhausen mais, pour un film d'exploitation de 1963, je ne trouve pas qu'ils sont si ridicules (après, un réalisateur plus inspiré les aurait sans doute mieux mis en valeur). Pour un fois qu'un peplum met un peu de moyen pour montrer à l'écran des créatures mythologiques au lieu de se contenter de les citer via les dialogues ou de ne les faire intervenir que hors champs ! Franchement, PERSEE L'INVINCIBLE est loin d'être le plus mal foutu des peplums de seconde zone produits par l'Italie. OSFA pour moi, catégorie Kitschs et bis sympas |
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